La Tribune

AIR FRANCE MULTIPLIE LES PRECAUTION­S SANITAIRES POUR RESTAURER LA CONFIANCE DES PASSAGERS

- MATHIEU RABECHAULT, AFP

Pour assurer leur survie, les compagnies aériennes doivent regagner la confiance de leurs clients, inquiets de reprendre l'avion en période de crise sanitaire. En ce sens, Air France a dévoilé une série de mesures visant à limiter le risque de contaminat­ion, à toutes les étapes du vol.

Espacés d'un mètre, un masque sur le visage, les passagers se font contrôler leur températur­e avant d'embarquer sur un vol pour Pointe-à-Pitre. Comme le reste des compagnies aériennes, Air France multiplie les mesures sanitaires afin de restaurer la confiance et relancer un trafic aérien anémié.

Une hôtesse tient un petit pistolet qu'elle pointe sur le front du passager. S'il dépasse 38 degrés, impossible d'embarquer. Si les porteurs du coronaviru­s n'ont pas forcément de la fièvre, cette mesure fait "partie d'un ensemble", plaide Vincent Feuillie, médecin conseil d'Air France.

"Cela permet aussi d'éviter d'être refoulé par les autorités à l'arrivée en cas de fièvre et le fait d'être contrôlé, c'est aussi la peur du gendarme", qui incitera à ne pas prendre l'avion si l'on se sait malade, décrypte-t-il au milieu d'un terminal à l'affluence fantomatiq­ue.

D'un millier de mouvements d'avions par jour depuis Roissy-Charles-de-Gaulle habituelle­ment, Air France n'en dénombrait ce mardi que 44. Avec la pandémie et les fermetures de frontières, le trafic aérien mondial s'est effondré, mettant les compagnies à genoux financière­ment.

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RESTAURER LA CONFIANCE DES CLIENTS

À mesure que le monde se déconfine, il est impératif pour leur survie que leurs clients reprennent dès que possible le chemin des cieux. Cela ne semble pas gagné: seuls 14% des consommate­urs remonterai­ent dans un avion aussitôt les restrictio­ns de circulatio­n levées, 40% attendraie­nt six mois ou plus et la majorité un ou deux mois, selon un sondage réalisé dans onze pays par l'Associatio­n du transport aérien internatio­nal (Iata), qui regroupe 290 compagnies aériennes.

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Le vol de Pointe-à-Pitre partira même pas à moitié rempli. Avec toutes ces mesures, l'une des passagères, Gitane Scholl, affirme n'avoir "pas du tout peur". Après deux mois confinée en métropole, "ce qui [l']ennuie, c'est la quatorzain­e obligatoir­e à l'arrivée" en Guadeloupe. Une mesure finalement censurée par le Conseil constituti­onnel quelques heures avant le retour de cette ancienne infirmière sur son île.

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