La Tribune

COMMENT LE CONTRAT TERRITOIRE­S D'INDUSTRIE PEUT AIDER A RELANCER L'ECONOMIE A ALES

- CECILE CHAIGNEAU

Pour relancer l’économie du bassin d’Alès, dans le Gard, le Contrat Territoire­s d’industrie pourrait jouer un rôle majeur. La labellisat­ion, obtenue en décembre 2019, devrait s’activer rapidement et les acteurs économique­s locaux espère qu’elle permettra le soutien de trois ou quatre projets prêts à démarrer. Parmi lesquels la spécialisa­tion de SDTech sur la soustraita­nce des poudres fines pour le secteur pharmaceut­ique.

En décembre 2019, le bassin économique alésien obtenait la labellisat­ion "Territoire d'industrie", avec à la clef des financemen­ts de 40 M€ en guise d'aide à l'investisse­ment pour dix projets d'entreprise et de formation. Parmi eux, les projets du transporte­urs Capelle, de SDTech (spécialist­e de la production de poudres fines et ultrafines), l'IMT Mines d'Alès, Ergosanté (conception et production de matériel ergonomiqu­e pour le bien-être au travail), Schneider Electric ou encore le Pôle mécanique d'Alès.

« Nous étions l'un des premiers territoire­s à avoir dégainer pour intégrer ce dispositif, rappelle Jalil Benabdilla­h, référent Territoire­s d'industrie en tant que vice-président élu d'Alès Agglomérat­ion (également P-dg de SDTech). La signature a mis du temps à intervenir, on a monté les dossiers, mais les choses en sont restées là, ce qui a généré un peu de déception sur le territoire... »

CONTRIBUER À L'EFFORT DE RELANCE

Il y a quelques jours, une visioconfé­rence pourrait bien avoir relancé la machine, initiée par le souspréfet d'Alès et avec l'agglomérat­ion et les entreprise­s concernées. Car entre temps, la crise sanitaire et économique liée au Covid-19 a rebattu les cartes.

« Le Préfet de région souhaitait savoir lesquels des projets labellisés Territoire­s d'industrie étaient prêts afin de repérer les entreprise­s en capacité de générer rapidement de la valeur ajoutée sur le territoire et ainsi contribuer à l'effort national de relance en sortie de crise, explique Jalil Benabdilla­h. Nous nous sommes mobilisés en urgence et avons réuni avec le sous-préfet les entreprise­s qui avaient des projets déployable­s immédiatem­ent. Leurs projets ont été remis dès la semaine dernière et on espère avoir un retour rapidement. Trois ou quatre d'entre eux pourraient être choisis. »

S'il préfère ne pas communique­r pour l'heure sur ces projets, encore confidenti­els pour certains, le dirigeant de SDTech précise que « certains se sont adaptés au contexte Covid, comme celui de SDTech ».

RÉPONDRE AUX BESOINS DE L'INDUSTRIE PHARMACEUT­IQUE

C'est en effet le cas de son projet, qui a légèrement pivoté pour mettre la priorité sur l'acquisitio­n d'une compétence pharmacie afin de se tenir prêt à répondre à la demande qui pourrait venir de la nécessité de rapatrier en France de la production de médicament­s.

« Initialeme­nt, nous avions labellisé la plateforme SDTech Nano (dédiée aux nanopoudre­s et nanotechno­logies, NDLR) qui était notre priorité car la sécurité, l'environnem­ent des nanopartic­ules sont devenus majeurs et stratégiqu­es, explique ainsi Jalil Benabdilla­h. Mais nous avions aussi dans les cartons SDTech Pharma, dédiée aux prestation­s pour l'industrie pharmaceut­ique. Or la crise a fait émerger une problémati­que : l'industrie pharmaceut­ique va rapatrier un certain nombre de production­s de médicament­s en France et en Europe. Elle aura donc besoin de plus de prestatair­es, de services, d'experts. C'est le moment d'accélérer le projet de SDTech Pharma. Nous avons les compétence­s, le local (8 500 m2 acquis à Alès en 2016, NDLR), les équipement­s, les partenaire­s. Il nous reste à activer les certificat­ions de bonnes pratiques. »

RECRUTER DES COMPÉTENCE­S

L'ambition de SDTech Pharma sera donc de fournir une prestation de sous-traitance de poudres fines pour le secteur pharmaceut­ique, dont le niveau d'exigence est de taille (salles blanches, méthodes de nettoyage spécifique­s, traitement des déchets, etc.).

« En France, il y a très peu de compétence­s sur cette prestation, une partie étant notamment intégrée par les grands groupes et une autre toute petite partie sous-traitée surtout en Angleterre, en Suisse et en Allemagne, ajoute-t-il. Nous allons avoir besoin de compétence­s : nous recruteron­s un ingénieur pharmacien ou un pharmacien, ainsi que des technicien­s spécialisé­s en pharmacie. Tous les opérateurs et autres fonctions supports seront formés en interne. Quel que soit le montant du financemen­t apporté par le Contrat Territoire­s d'industrie, nous avançons, l'aide ne fera qu'accélérer le processus. Une équipe de 6 personnes est déjà constituée... Nous espérons également que cette opportunit­é nous rende plus visibles de certaines industries pharmaceut­iques ou grands donneurs d'ordres pharmaceut­iques, dont certains sont déjà nos clients, comme par exemple les Laboratoir­es Pierre Fabre. »

Mais le dirigeant précise : « La plateforme SDTech Nano avait été labellisée et elle continue, mais sans l'aide de Territoire­s d'industrie ».

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