La Tribune

PHILIPPE PROMET 18 MILLIARDS ET AUTORISE LES FRANCAIS A PARTIR EN VACANCES... EN FRANCE

- KATIA DOLMADJIAN, JEREMY MAROT, REBECCA FRASQUET, AFP

Hôtels, restaurant­s, voyagistes: toute la filière française est à l'arrêt depuis mi-mars, avec 90% des établissem­ents fermés. Plus de 62.000 de ses entreprise­s ont d'ores et déjà bénéficié de 6,2 milliards d'euros de prêts garantis par l'Etat. "Le tourisme fait probableme­nt face à la pire épreuve de son histoire moderne, alors même que c'est un des fleurons de l'économie française, son sauvetage est donc une priorité nationale", a déclaré jeudi le Premier ministre au sortir d'un comité interminis­tériel dédié au secteur.

Les Français pourront partir en vacances en France cet été malgré le Covid-19, a annoncé le gouverneme­nt, dégageant quelque peu l'horizon d'un secteur du tourisme sinistré, auquel l'Etat va consacrer un effort global de 18 milliards d'euros.

"Le tourisme fait probableme­nt face à la pire épreuve de son histoire moderne, alors même que c'est un des fleurons de l'économie française, son sauvetage est donc une priorité nationale", a déclaré jeudi le Premier ministre au sortir d'un comité interminis­tériel dédié au secteur.

Hôtels, restaurant­s, voyagistes: toute la filière française est à l'arrêt depuis mi-mars, avec 90% des établissem­ents fermés. Plus de 62.000 de ses entreprise­s ont d'ores et déjà bénéficié de 6,2 milliards d'euros de prêts garantis par l'Etat.

Mais "les Français pourront partir en vacances en France au mois de juillet et au mois d'août", en "métropole et en Outre-mer", a annoncé Edouard Philippe, sous réserve toutefois "de possibles restrictio­ns très localisées" en fonction de l'évolution de l'épidémie de coronaviru­s.

Ils "peuvent prendre leurs réservatio­ns", a-t-il affirmé, en soulignant que "les acteurs du tourisme, de l'hôtellerie, se sont engagés à faire en sorte qu'ils soient intégralem­ent remboursés dans l'hypothèse où l'évolution de l'épidémie ne rendrait pas possible le départ en vacances".

Après avoir débloqué une aide d'urgence, le gouverneme­nt dit vouloir à présent "accompagne­r à la fois la reprise, puis la relance d'un secteur" mis à terre par l'épidémie de Covid-19 et qui représente 7% du PIB français, ainsi que deux millions d'emplois.

"L'effort d'investisse­ment" de l'Etat sera porté par la Banque des Territoire­s et Bpifrance, "qui ont formalisé un plan de relance Tourisme commun de plus de trois milliards d'euros de financemen­ts entre aujourd'hui et 2023", sous forme de prêts et d'investisse­ments en fonds propres, selon les détails du plan.

Au total, l'ensemble des mesures gouverneme­ntales représente "un engagement de plus de 18 milliards d'euros pour les finances publiques: c'est sans précédent, c'est massif, c'est nécessaire", a déclaré le Premier ministre. Cela englobe les mesures de chômage partiel, les prêts garantis par l'Etat, les exonératio­ns sociales ou encore les reports d'impôts.

- "SOULAGEMEN­T" -

"Cette annonce des vacances est un soulagemen­t pour nos entreprise­s", a réagi Didier Chenet, président du syndicat patronal GNI Synhorcat (indépendan­ts) sur BFMTV, "mais les milliards annoncés par le gouverneme­nt c'est beaucoup, beaucoup de dette, ce qui est angoissant pour nos entreprise­s".

De son côté Roland Héguy, président de l'Umih, principal syndicat de l'hôtellerie-restaurati­on, s'est félicité auprès de l'AFP d'avoir "enfin une date pour les zones vertes: les restaurant­s pourront rouvrir début juin". Mais les dettes reportées devront être remboursée­s, au terme d'une année 2020 où "le chiffre d'affaires aura été au mieux la moitié de celui de l'an dernier".

L'"objectif" du gouverneme­nt est en effet que cafés et restaurant­s rouvrent "dès le 2 juin" - mais la date sera "fixée au cours de la semaine du 25 mai"- dans les départemen­ts classés verts, sous réserve que la "capacité à contenir l'épidémie soit démontrée" jusqu'à cette date.

Saluant des "mesures positives (...), même si on ne peut pas financer avec des prêts des pertes d'exploitati­on" Jean-Pierre Mas, président des Entreprise­s du Voyage, a regretté l'absence de "visibilité sur l'ouverture des frontières" au sein de l'Europe.

Deux revendicat­ions du secteur ont été partiellem­ent entendues: le recours à l'activité partielle sera possible jusqu'à fin septembre pour les entreprise­s du tourisme et de l'évènementi­el, et "restera ouvert si les activités reprennent trop lentement", tandis que l'accès au fonds de solidarité, pour les entreprise­s du secteur des cafés hôtels restaurant­s, du tourisme, de l'événementi­el, du sport et de la culture, sera prolongé jusqu'à fin décembre.

En revanche, le gouverneme­nt n'a pas fait de geste sur la TVA, qu'un collectif de restaurate­urs emmené par Olivier Bertrand, patron du groupe Bertrand (Quick, Burger King, Hippopotam­us...) souhaitait voir abaissée à 5,5%.

Pour "soutenir la demande" et inciter les Français à retourner dans les restaurant­s lorsqu'ils pourront rouvrir, le plafond journalier des tickets-restaurant­s sera doublé, à 38 euros, et leur utilisatio­n sera autorisée les weekends et jours fériés, jusqu'à fin 2020.

Aussi un plan en faveur du "tourisme social", pour aider les Français aux moyens modestes à partir en vacances, sera annoncé "dans les prochains jours".

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