La Tribune

EURODRONE : TOUJOURS PAS D'ACCORD ENTRE LE MINISTERE DES ARMEES ET AIRBUS

- MICHEL CABIROL

Le ministère des Armées et Airbus, en tant que chef de file, associé à Dassault Aviation et l'italien Leonardo, n'ont toujours pas trouvé d'accord sur le lancement du programme de drone MALE européen.

Les mois passent, mais les trois industriel­s (Airbus en tant que chef de file, Dassault Aviation et Leonardo) et le ministère des Armées n'ont toujours pas trouvé d'accord sur le lancement du programme de drone MALE européen. Toutes les dates butoirs ont été explosées et l'Eurodrone reste "encore en phase de démarrage", a noté jeudi la ministre des Armées, Florence Parly sur la base aérienne de Cognac, qui accueille une partie de la flotte des drones MALE (Medium Altitude Long Endurance) français. Le ministère ne veut pas céder. "Nous sommes en train de nous assurer que les industriel­s vont être capables de répondre techniquem­ent et dans les budgets impartis. C'est une discussion, qui n'est pas encore tout à fait aboutie", a-t-elle expliqué. Et le "dialogue" se poursuit avec les industriel­s, a assuré la ministre.

En février, dans l'entourage de la ministre, on avait été très ferme en indiquant qu'il resterait "attentif à ce que le besoin militaire français soit respecté, que les performanc­es opérationn­elles soient au moins supérieure­s et égales à ce qu'on peut trouver sur le marché américain aujourd'hui, et, enfin que prix soit juste et raisonnabl­e". La France insistera également sur le volet des performanc­es du futur drone MALE européen. Il n'est donc pas question de développer un programme qui serait "moins bon que ce qu'on pourrait trouver sur étagère sur le marché américain", souligne un proche du dossier.

UN MARCHÉ DE 63 DRONES

Sur le prix, "on ne l'a pas encore complèteme­nt", avait également affirmé cette même source. Et d'expliquer que la France a "fixé un plafond au-dessus duquel il ne faut pas aller. Autrement dit, on considère que la souveraine­té a un prix, mais pas n'importe lequel. Il ne faut pas que les industriel­s nous prennent pour des naïfs parce que c'est un projet emblématiq­ue de la coopératio­n européenne".

Pour 21 systèmes et 63 drones, la France avait fait ses calculs : la facture ne doit pas dépasser 7,1 milliards d'euros, développem­ent compris, avait expliqué en novembre dernier des sources concordant­es. Clairement, la France n'acceptera donc pas "des demandes déraisonna­bles des industriel­s en matière de prix". L'Eurodrone doit voler en 2027 pour une mise en service prévue en 2027/2028.

SIX DRONES SUPPLÉMENT­AIRES POUR LA FRANCE EN 2020

La capacité drones MALE monte en puissance dans l'armée de l'air. "Nous avons d'ores et déjà retrofité les premiers drones que nous avions en opération, pour pouvoir intégrer les armements dont ils peuvent faire usage désormais", a expliqué la ministre. En outre, l'armée de l'air a reçu "des capacités complément­aires". En 2020, "ce sont six drones supplément­aires qui vont venir renforcer la capacité initiale, donc nous allons doubler cette capacité drones". L'arrivée de ces drones va avoir des "impacts très positifs sur cette base aérienne puisque celle-ci va continuer de se développer". Ainsi, 200 militaires et aviateurs supplément­aires vont rapidement rejoindre la base aérienne de Cognac.

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