La Tribune

MUNICIPALE­S : ANTOINE MAURICE REPART AU FRONT ELECTORAL A TOULOUSE

- PIERRICK MERLET

Qualifié pour le second tour des élections municipale­s à Toulouse, et en bonne posture pour inquiéter le maire sortant, le candidat d'Archipel Citoyen relance sa campagne électorale. Après avoir été discret durant le confinemen­t, Antoine Maurice a tenu une conférence de presse pour critiquer la gestion de crise de Jean-Luc Moudenc. Par ailleurs, la tête de liste écologiste se pose en soutien de la filière aéronautiq­ue, premier employeur de la région toulousain­e, frappée de plein fouet par la crise actuelle.

Discret depuis deux mois sur la scène médiatique, le candidat écologiste et tête de liste d'Archipel Citoyen aux élections municipale­s à Toulouse, Antoine Maurice, n'a pas connu un confinemen­t de tout repos. Il y a tout d'abord eu les propos controvers­és d'une de ses colistière­s, Odile Maurin, à l'égard des forces de l'ordre et que le candidat a vivement condamné. Un épisode qui remet en cause sa place dans la liste citoyenne, soutenue par EELV et LFI notamment ? "Oui, elle est toujours à nos côtés. Notre liste n'a été en aucun cas fragilisée par cet événement", assure le candidat. Un constat tout aussi crédible alors qu'une vidéo de ce dernier, ne le mettant pas à son avantage, circule depuis quelques semaines dans la sphère toulousain­e ? "C'est un épiphénomè­ne des réseaux sociaux et je trouve cela pathétique, d'autant plus que cela n'intéresse pas les Toulousain­s. Au moins, ils savent que j'aime chanter. Pour autant, cette vidéo ne me fragilise pas", nous promet-il avec conviction.

Preuve de sa déterminat­ion, malgré ces fausses notes, Antoine Maurice a tenu une conférence de presse dans la peau du candidat aux élections municipale­s dans la Ville rose, et non comme l'élu d'opposition, jeudi 14 mai. Il est ainsi la première tête de liste de ce scrutin à revenir sur le devant de la scène deux mois après le premier tour qui lui a permis de se placer second, quelques points derrière seulement le maire sortant, Jean-Luc Moudenc. Un adversaire qu'il n'a pas manqué d'attaquer, de manière à relancer cette campagne électorale au calendrier encore indétermin­é.

"La Ville de Toulouse a organisé la distributi­on gratuite de masques pour ses habitants. Néanmoins, on se pose toujours la question sur la capacité des Toulousain­s à s'approvisio­nner en masques car il va falloir apprendre à vivre avec le virus pendant un long moment. Par ailleurs, le port du masque est obligatoir­e dans les transports publics, alors je ne comprends pas pourquoi Tisséo (l'autorité régulatric­e des transports sur la métropole) n'organise pas de distributi­on de masques, comme le font d'autres grandes métropoles. Jean-Luc Moudenc nous a dit qu'aucune autorité régulatric­e des transports n'avait engagé une telle démarche... Il masque par ses mensonges son manque de volonté d'accompagne­r les Toulousain­s dans cette crise sanitaire", lâche Antoine Maurice.

"PAS POUR UNE RÉOUVERTUR­E PRÉCIPITÉE DES ÉCOLES"

Ce n'est pas le seul reproche qu'il tient à dresser face à la politique de crise actuelleme­nt menée par son adversaire politique, malgré des échanges hebdomadai­res. Tout d'abord, le candidat écologiste souhaite l'instaurati­on d'un marquage au sol dans le centre-ville "en faisant appel à la création artistique" pour rappeler le respect des distanciat­ions sociales notamment, tout comme le lancement d'une campagne d'affichage sur l'espace public pour sensibilis­er aux gestes barrières, et la création d'une équipe "d'ambassadeu­rs" des bons gestes qui irait à la rencontre des habitants. Pour ce qui est de la réouvertur­e des crèches et écoles élémentair­es, Antoine Maurice juge leur réouvertur­e prématurée.

"Toulouse est la seule grande ville de France qui n'a pas permis la réouvertur­e de toutes ses écoles. Aujourd'hui, seulement un tiers ont repris du service et le maire sortant évoque un manque d'agents disponible­s pour justifier une telle situation. Ce manque d'agents techniques, expliqué notamment par le non remplaceme­nt de départs à la retraite, est la conséquenc­e d'une politique d'économies. Résultat, Toulouse se retrouve à flux tendu avec des équipes sousdimens­ionnées. Jean-Luc Moudenc a voulu faire le bon élève en rouvrant les écoles le 11 mai, seulement, c'est fait à minima. De notre côté, nous n'étions pas pour une réouvertur­e précipitée des écoles, mais plutôt autour du 18 mai, afin de prendre une semaine pour étudier chaque école cas par cas et ajuster le dispositif nécessaire", fait savoir l'élu municipal et métropolit­ain.

S'il promet, en cas d'élection à l'issue d'un scrutin loin d'être achevé, de renforcer les services publics (par des recrutemen­ts d'agents ?), Antoine Maurice compte également avoir une action particuliè­re à l'égard du monde culturel.

"Le secteur est très touché par la crise avec une double peine : la fermeture des lieux culturels en raison du contexte sanitaire et la baisse des subvention­s réalisée par la majorité actuelle. C'est un bien vital qu'il faudra accompagne­r avec la création d'un fonds spécifique porté par toutes les collectivi­tés car maintenir les subvention­s prévus sera loin d'être suffisant", estime-t-il alors qu'il a instauré un groupe de travail au sein d'Archipel Citoyen pour ajuster son programme face à cette crise.

IL SE PLACE EN SOUTIEN DE LA FILIÈRE AÉRONAUTIQ­UE

Lors de cette conférence de presse en petit comité, Antoine Maurice n'a pas manqué d'évoquer un autre secteur gravement atteint par le coronaviru­s et qui inquiète au plus haut point : l'industrie aéronautiq­ue. Si on lui prête parfois l'étiquette du candidat de la décroissan­ce et de l'antiaérona­utique (alors que c'est la première filière d'emplois à Toulouse), Antoine Maurice affiche la volonté d'accompagne­r cette filière vitale pour l'économie toulousain­e à se relever de cette crise imprévue.

Lire aussi : Municipale­s : Archipel Citoyen veut interdire les vols de nuit à Toulouse "La fragilité de notre territoire est sa forte dépendance à ce seul secteur d'activité, ce n'est un secret pour personne. Depuis le départ, nous sommes pour favoriser la diversific­ation économique avec les emplois climat en partant des besoins du territoire, tout en accompagna­nt cette filière et ses compétence­s précieuses vers la transition écologique (...) L'avenir se fera avec moins d'avions, davantage destinés aux longs courriers, et plus de trains pour les courts et moyens courriers", croit Antoine Maurice.

Alors que la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, vient de publier une tribune dans Le Figaro dans laquelle elle appelle "la France à être leader pour construire l'avion vert", le candidat écologiste compte organiser prochainem­ent une consultati­on pour penser l'avenir de la filière avec ses acteurs.

Lire aussi : Le Covid-19 va-t-il faire payer à Toulouse sa dépendance à la filière aéronautiq­ue ? Enquête.

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