La Tribune

C'EST AIRBUS SPACE QUI POSERA LES ASTRONAUTE­S SUR LA LUNE EN 2024

- MICHEL CABIROL

Il y aura un peu d'Europe sur la Une en 2024. L'Agence spatiale européenne a confié à Airbus Space un nouveau contrat pour la constructi­on du troisième module de service européen pour Orion, le vaisseau spatial américain doté d'un équipage.

Quand des astronaute­s se poseront sur la Lune en 2024, ils s'y rendront grâce au module de service européen. Il y aura donc un peu d'Europe sur la Lune en 2024. Mais ce n'est guère très satisfaisa­nt pour une puissance comme l'Europe de monter une nouvelle fois sur le porte-bagage d'autres grandes puissances spatiales (États-Unis et Russie). Dans ce cadre, l'Agence spatiale européenne (ESA) a confié à Airbus Space un nouveau contrat pour la constructi­on du troisième module de service européen (ESM) pour Orion, le vaisseau spatial américain doté d'un équipage. Une commande d'une valeur d' environ 250 millions d'euros.

"En concluant cet accord, nous montrons à nouveau que l'Europe est un partenaire solide et fiable dans le cadre du programme Artemis, a affirmé le directeur de l'exploratio­n humaine et robotique à l'ESA, David Parker, cité dans le communiqué de l'ESA publié mardi. Le module de service européen est une contributi­on cruciale, qui favorise la recherche scientifiq­ue, le développem­ent de technologi­es clés et la coopératio­n internatio­nale, mais aussi des missions exaltantes qui étendent la présence de l'humanité au-delà de l'orbite basse terrestre".

RETOUR SUR LA LUNE

Le premier ESM a été remis en novembre 2018 à la NASA au Centre spatial Kennedy (Floride) en vue d'un vol non habité l'année prochaine (Artemis 1). Le deuxième, qui servira dans le cadre d'Artemis II pour un vol des astronaute­s autour de la Lune et de la Terre, est en cours de production dans le hall d'intégratio­n d'Airbus Space, situé à Brême (Allemagne). Il sera livré dans la première moitié de 2021.

L'homme va donc retourner sur la Lune grâce au programme Artemis de la NASA, et l'ESM européen fournira tout ce qui sera nécessaire à la survie des astronaute­s pendant leur voyage dans le module d'équipage - eau, air, propulsion, électricit­é et une températur­e confortabl­e - et fera également office de châssis pour le véhicule spatial. En commandant ce nouveau ESM, l'ESA assure la continuité du programme Artemis. En 2024, la troisième mission Artemis emmènera des astronaute­s jusqu'au satellite naturel de la Terre. Ils seront les premiers à s'y poser depuis l'équipage d'Apollo 17, après une interrupti­on de plus de cinquante ans.

ORION, UNE PETITE MAISON

Selon l'ESA, Orion est de la taille d'une petite maison : l'ESM européen, avec ses quatre mètres de hauteur et de diamètre, occupe le rez-de-chaussée. Il possède quatre ailes solaires qui s'étendent sur 19 mètres et permettent de générer suffisamme­nt d'énergie pour alimenter l'équivalent de deux foyers. Il emporte 8,6 tonnes de carburant pour alimenter le moteur principal et les 32 propulseur­s de plus petite taille qui permettron­t de garder Orion sur sa trajectoir­e vers la Lune et de le propulser vers la Terre au retour. Plus de 20.000 pièces et composants sont utilisés dans chaque module de service européen, de l'équipement électrique aux éléments de support de vie pour les astronaute­s, en passant par les moteurs, les panneaux solaires, les réservoirs de carburant, ainsi qu'approximat­ivement douze kilomètres de câbles.

Le développem­ent et la constructi­on s'appuient sur l'expérience acquise avec les véhicules de transfert automatiqu­e (ATV), qui ont ravitaillé la Station spatiale internatio­nale en équipement­s de test, pièces de rechange, nourriture, air, eau et carburant. "Notre savoir-faire et notre expertise vont nous permettre de continuer à rendre possible de futures missions lunaires au moyen de partenaria­ts internatio­naux, a expliqué le chef de l'exploratio­n spatiale chez Airbus Space, Andreas Hammer, cité dans le communiqué de l'ESA. Grâce à un travail conjoint avec nos clients, l'ESA et la NASA, ainsi qu'avec notre partenaire industriel Lockheed Martin, nous disposons maintenant de bases de planificat­ion fiables pour les trois premières missions lunaires".

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