La Tribune

NEW SPACE : COMAT VA EQUIPER EN ANTENNES LA CONSTELLAT­ION KINEIS

- PIERRICK MERLET

Comat, spécialist­e dans la conception et la fabricatio­n d'équipement­s pour le spatial, vient de remporter son premier marché New Space pour la constellat­ion Kinéis. Basée à Flourens, l'entreprise fabrique de nombreux produits pour ce secteur du spatial dont un moteur à plasma. Celui-ci volera pour la première fois dans l'espace en juillet 2020. D'ici à trois ans, Comat espère que le New Space représente­ra 30% de son chiffre d'affaires.

Comat, à la conquête du New Space. L'entreprise, spécialisé­e dans la conception et la fabricatio­n d'équipement­s pour le spatial, vient de remporter son premier marché New

Space pour la constellat­ion Kinéis, qui sera placée en orbite en 2022. En partenaria­t avec Cobham, spécialist­e des communicat­ions aérospatia­les, Comat va concevoir et assembler les antennes déployable­s pour cette constellat­ion française de 25 nanosatell­ites. Ces antennes vont permettre à Kinéis d'assurer sa mission de communicat­ion IoT.

"Nous allons fabriquer les 25 antennes et les intégrer à la constellat­ion Kinéis. Nous allons également réaliser les différents tests. Une équipe de cinq personnes va travailler dessus durant deux ans. Nous pensons que ce savoir-faire pourra être décliné sur des équipement­s différents et pour d'autres applicatio­ns, à l'avenir", détaille Benoît Moulas, président de Comat et du groupe Agora Industries.

Créé en 1977, par des ingénieurs du Cnes, Comat a été racheté en 2008 par les fondateurs d'Agora Industries, Benoît Moulas, Christian Saubion et Laurent Gauthier. Ils ont alors décidé d'orienter l'entreprise vers le secteur du spatial. Aujourd'hui, il représente 95% de son chiffre d'affaires. En 2019, Comat a réalisé 9,4 millions d'euros de chiffre d'affaires.

SUR MARS EN 2020 ET DANS L'ISS EN 2021

Comat a su, en effet, se faire une place dans le paysage spatial. L'équipement­ier travaille avec Thalès, mais aussi le Cnes, sur le système de pointage d'antenne Tripod, et Airbus, avec lequel il a signé un "long-term agreement"(contrat long-terme) sur dix ans. L'entreprise, basée à Flourens, va aussi prendre part à la mission Mars 2020 de la Nasa. "Notre caméra SuperCam sera présente sur le rover automatisé Perseveran­ce qui va aller sur Mars pour y rechercher des traces de matières vivantes. Nous avons développé SuperCam en partenaria­t avec l'Irap de Toulouse. En tout, nous avons fourni 400 pièces mécaniques pour cette caméra optique" indique le dirigeant.

Comat va également fournir des outils à Thomas Pesquet pour qu'il puisse réaliser ses programmes scientifiq­ues et ses études sur l'ISS, lors de sa prochaine mission en 2021.

PREMIER VOL EN JUILLET 2020 POUR SON MOTEUR À PLASMA

Depuis un peu plus de cinq ans, Comat s'est lancé dans la création d'outils pour le New Space. La société développe, entre autres, des roues à réaction pour microsatel­lites et un propulseur électrique.

"Ce propulseur permet aux constellat­ions de nanosatell­ites d"avoir un moteur électrique qui va les guider dans l'espace. Celui-ci utilise l'énergie solaire et va la convertir en énergie plasmique. Il est d'une précision inégalée et fait des manoeuvres très précises", assure le président de Comat.

Le premier propulseur, livré en Asie, devait voler en mars 2020 mais, avec la crise du coronaviru­s, le lancement a été repoussé à juillet 2020. Il devrait aussi voler en France dans le cadre d'un partenaria­t avec le Cnes, en 2022. Comat a déjà identifié une quinzaine de clients potentiels en Asie, et une dizaine en Europe pour son produit. "Le New Space représente 10 % de notre chiffre d'affaires. Nous visons les 30 % d'ici à trois ans", espère Benoît Moulas.

Par ailleurs, Comat, qui compte 100 salariés, souhaite recruter 10 à 15 personnes par an, dès 2021. Actuelleme­nt, trois embauches sont en cours. L'entreprise recherche des chefs de projet spatial.

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