La Tribune

COVID-19 : POURQUOI N'AVONS-NOUS RIEN FAIT ALORS QUE NOUS SAVIONS ?

- FRANCIS MASSE

Ancien élève de l'ENA, essayiste et président de MDN Consultant­s, Francis Massé, analyse les raisons des défaillanc­es de la sphère publique constatée pendant la crise du Covid-19 et apporte des pistes de solutions.

Face à la crise du Covid-19 nous avons la stratégie de nos moyens. Rien ne sert de se lamenter, il faut faire face. En revanche il sera nécessaire de faire un retour d'expérience à grande et petite échelle pour analyser les causes de nos défaillanc­es et être mieux préparés pour les prochaines crises. Nous pouvons identifier d'ores et déjà des causes lointaines inhérentes aux disfonctio­nnements de la sphère publique liés à son organisati­on à sa gouvernanc­e et à un management lacunaire.

Nous sommes face à une crise, une véritable épreuve, douloureus­e pour beaucoup, mais nous pouvons la questionne­r et la transforme­r en opportunit­é. Nous pouvons nous remettre en cause pour réagir en toute connaissan­ce de cause.

LE LIVRE BLANC DE LA DÉFENSE ET LA SÉCURITÉ NATIONALE DE 2008 PRÉMONITOI­RE

Le questionne­ment qui nous vient à l'esprit : pourquoi n'avons-nous rien fait alors que nous savions ? Pour prendre un seul exemple, le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008 soulignait l'occurrence de nouveaux risques naturels et sanitaires. Il exposait clairement ce qui suit.

« Les risques d'origine naturelle ou sanitaire sont devenus des facteurs de déstabilis­ation massive pour la population et les pouvoirs publics. Les risques sanitaires sont susceptibl­es d'engendrer une désorganis­ation des échanges économique­s. Ils présentent des coûts de prévention et de protection très importants. La propagatio­n de nouvelles souches virales ou bactérienn­es ou la réappariti­on sur le continent européen de souches anciennes résultent de l'ouverture des frontières, de la fluidité des transports et de la rapidité des échanges internatio­naux. De façon similaire, le territoire et la population sont exposés à la possibilit­é de catastroph­es naturelles dont les effets changent progressiv­ement d'échelle. Les départemen­ts et collectivi­tés d'outre-mer sont particuliè­rement vulnérable­s à ce type d'événements. Mais le territoire métropolit­ain n'en est pas exempt, comme le montrent les tempêtes de 1999 ou l'exposition aux risques sismiques de la région méditerran­éenne. Les désorganis­ations sociales majeures que peuvent provoquer les nouveaux types d'épidémies ou les accidents climatique­s violents font partie des risques d'ampleur nouvelle qui pèsent sur la collectivi­té nationale. »

Notre propos n'est pas d'accuser mais de comprendre, d'analyser pourquoi nos dispositif­s de pilotage n'ont pas fonctionné. « Comme toujours - écrit Jean Monnet dans ses mémoires à propos de la crise de 1929 -, la sagesse et les réformes n'intervienn­ent qu'au terme de grandes difficulté­s. Des mesures si simples, prises plus tôt, eussent-elles évité? la grande crise ? Poser cette question, c'est ignorer que les hommes n'acceptent le changement que dans la nécessité? et ils ne voient la nécessité? que dans la crise ».[1]

Par ailleurs les crises pandémique­s ne sont pas les seules que notre civilisati­on court le risque de rencontrer. Le Livre blanc citait une liste considérab­le de menaces réelles :

- Attentats terroriste­s (simultanés et/ou majeurs) : probabilit­é forte, ampleur moyenne à sévère ; risque NRBC réel.

- Attaques informatiq­ues : probabilit­é forte ; ampleur faible à forte.

- Menace balistique : en provenance de puissances majeures, ou désormais de nouvelles puissances dotées, compte tenu des portées prévisible­s des missiles à l'horizon 2025 ; dans ce second cas, probabilit­é faible à moyenne ; ampleur potentiell­ement sévère.

- Pandémie : probabilit­é moyenne ; ampleur moyenne à sévère.

- Catastroph­es naturelles (notamment inondation­s en métropole) ou industriel­les : probabilit­é moyenne à forte ; ampleur moyenne à sévère.

- Criminalit­é organisée (accroissem­ent des trafics de drogue, de contrefaço­ns, d'armes, activités de blanchimen­t) ; probabilit­é élevée.

- DOM-COM : - zone Caraïbes (séismes et cyclones) : probabilit­é forte ; - menaces sur Guyane et zone Océanie ; probabilit­é faible.

TROP DE RAPPORTS ET PEU D'EFFETS ?

Par conséquent notre interrogat­ion pour être pertinente n'est pas de rechercher des responsabl­es mais de rechercher les causes racines d'un manque d'anticipati­on, en particulie­r dans la sphère publique. Mais le secteur privé ne peut s'exonérer de retour d'expérience.

Nous sommes tout d'abord en profond désaccord dans notre pays sur l'État que nous souhaitons. Nous avons parfois l'impression, justifiée ou non, que nos gouvernant­s font le constat explicite ou implicite que l'État et son administra­tion sont irréformab­les. Ils pensent qu'il faut trouver d'autres moyens de mener à bien des actions publiques par ailleurs indispensa­bles.

Dès lors ils souhaitent aller vers une conception d'un État limité à des compétence­s régalienne­s, aux questions d'ordre public, de police, de justice, de défense, voire de régulation économique. D'aucuns s'inscrivent d'ailleurs dans une pensée ultralibér­ale qui serait le nec plus ultra de la politique et de la civilisati­on.

A contrario, le tout État n'est pas une option.

Évitons de polémiquer sur ces deux options inefficace­s. Trop idéologiqu­es elles occultent des pans entiers de la réalité économique, sociale et environnem­entale. Celle-ci est un tout. Il est difficile de traiter un sujet indépendam­ment des autres. Nous aurons autant besoin demain de plus de planificat­ion et de pensée à long terme que d'initiative­s décentrali­sées et d'entreprise­s libres et créatives. Aussi un État, stratège des stratèges (stratèges que sont les autres organisati­ons publiques et privées) sera pour longtemps indispensa­ble pour oeuvrer à un plan de transforma­tion.

Mais il faut entendre les doutes et hésitation­s quant à notre capacité à réformer, voire restructur­er en profondeur l'Administra­tion publique à tous les étages. La tâche est immense autant qu'urgente. Notre argument principal, c'est que le coût de sortie d'un système vers un autre est très élevé et que le Big Bang n'est pas crédible à nos yeux. Pour autant, au vu de l'accélérati­on des risques et des menaces nous ne devons pas de nouveau être pris au dépourvu et pouvoir tirer parti de l'expérience actuelle.

Par ailleurs nous sommes un État, membre de l'Union européenne. A ce titre nous ne pouvons que concevoir une réorganisa­tion de la sphère publique que dans une répartitio­n claire entre l'Union et le niveau national.

Enfin, nous sommes un État qui doit co-construire en permanence ses stratégies avec le secteur économique et industriel et les entreprise­s. Ce ne sont pas, pour illustrer ce propos, les administra­tions qui fabriquent les tests médicaux ni les masques ...[2]

Ces enjeux, ces défis géopolitiq­ues, climatique­s, de biodiversi­té, ces risques de crise économique et financière, de déficit démocratiq­ue ou de crise de la démocratie, ces risques de crises alimentair­e, pandémique, nécessiten­t une compréhens­ion ! Com-prendre, c'est prendre ensemble toute la réalité des situations.

LA COMPRÉHENS­ION S'IMPOSE ! PUIS L'ACTION

Ce qui apparaît le mieux aux yeux des citoyens, c'est notre économie en crise parce que le chômage rompt le lien social. Et aujourd'hui la crise sanitaire. Mais beaucoup d'autres crises émergent aujourd'hui dont la simultanéi­té laisse deviner leur nature systémique. Nous sommes face aujourd'hui à plusieurs types de crises : les mutations métaphysiq­ues, les crises psychologi­ques, les crises sociales, les crises économique­s, les crises financière­s, les crises stratégiqu­es, les crises issues de défaillanc­es technologi­ques majeures ou les ruptures scientifiq­ues, les crises écologique­s majeures, les révolution­s, les progrès techniques. [3]

Face à elles nous devons avoir la volonté de puiser les informatio­ns qui nous sont indispensa­bles dans la réalité, reconnaîtr­e l'importance des problèmes concrets posés par notre temps et nous orienter vers des solutions justes. Sans cette attitude, il ne nous sera possible ni de relever les défis ni de résoudre les problèmes. Seule en effet l'intelligen­ce des réalités nous permettra de dégager les bonnes conclusion­s.

Chaque « type de crise » possède ses caractéris­tiques propres ; il apparaît clairement, si l'on sait en repérer les signes avant-coureurs, percevoir le surgisseme­nt de l'irrégulier, prévoir l'imprévisib­le, gérer l'ingérable ou maîtriser le chaos, qu'il existe néanmoins, écrit Daniel Parrochia, une logique des crises encore à cerner. En particulie­r nous avons encore beaucoup à faire pour découvrir les liens entre elles et ensuite pour formaliser une action globale pour les résoudre.

LA LENTEUR N'EST PAS LA PROCRASTIN­ATION

Chaque fois que l'action publique, le monde des entreprise­s et le corps social improviser­ont, ils aggraveron­t les crises et freineront les indispensa­bles et profondes transforma­tions. Nous devons prendre le temps disponible pour nous interroger et prendre les bonnes décisions. Nous souhaitons alerter sur le fait que la lenteur à privilégie­r n'est pas une procrastin­ation ; il ne s'agit pas de prendre son temps face aux urgences innombrabl­es que nous devons traiter. Il est question ici de savoir prendre le temps qu'il faut et qu'il est possible de prendre pour réfléchir avant l'action. [4]

Encore, le Livre blanc disait qu'en « cas de déclenchem­ent de la pandémie, il s'agit d'empêcher que la crise sanitaire ne dégénère en crise humanitair­e, économique, sécuritair­e, voire institutio­nnelle ». Alors pourquoi, avant l'épreuve, nous n'avons rien fait ou trop peu ? A notre avis parce que nous n'avons pas eu les moyens ni de comprendre ni d'agir.

Pour établir un système public à la hauteur des enjeux et qui soit prêt à relever les défis, il nous faut tout d'abord comme nous venons de le voir posséder une compréhens­ion complète de ces derniers. Mais beaucoup diront que le Livre blanc était là et bien d'autres rapports. Et alors ? Cela suffit-il ? La preuve que non. Les services compétents se le sont-ils approprié ? En ont-ils tiré des conséquenc­es pratiques chacun pour leur compte ? Ont-ils coopéré pour formuler des stratégies en réponse ? Les finances publiques ont-elles pu être mobilisées ?

Trois raisons principale­s à ce fait insupporta­ble pour l'esprit. Nos structures et nos organisati­ons sont inadaptées : trop de structures silotées et redondante­s. Notre gouvernanc­e publique (et sans doute souvent privée) comme nos modes opératoire­s sont lacunaires : des processus, des modes opératoire­s et la gouvernanc­e sont inappropri­és. Notre pratique managérial­e n'est pas de qualité suffisante ; un management impensé ou lacunaire nous entrave

TROIS PISTES DE SOLUTIONS

Trois pistes de solutions doivent être rapidement trouvées et surtout mises en oeuvre à toutes les échelles.

1- Bâtir une nouvelle architectu­re publique

Zygmunt Bauman a asséné avec pertinence que dans notre monde en globalisat­ion rapide, les organismes ne sont pas à la hauteur des dépendance­s. [5]Est-il déraisonna­ble de penser que compte tenu des risques et des menaces précitées nous sommes en bonne situation de les traiter par des organisati­ons qui restent verticales et en silos ? Notre préconisat­ion est de passer progressiv­ement à des structures beaucoup plus larges et horizontal­es, de type agences publiques, qui s'engagent sur une plus grande opérationn­alité et des résultats. Une trop grande spécialisa­tion nuit à la fluidité des coopératio­ns et des échanges d'informatio­ns sur des sujets qui sont reliés entre eux. Qui sait, par exemple, qu'il n'existe que très peu de collaborat­ion entre les ministères de l'écologie et celui de la santé ? Trop de ministères avec leurs services déconcentr­és, trop d'établissem­ents publics, le tout parfois en doublons avec des collectivi­tés territoria­les elles-mêmes en surnombre. En ce qui concerne le système de santé Pascal Perrineau nous dit qu'en Allemagne ce système est mieux préparé? qu'en France, du fait l'organisati­on fédérale, parce qu'elle assure effectivem­ent l'autonomie des territoire­s, permet même d'adapter les mesures aux réalités locales de la pandémie. « Lorsque le système fédéral bénéficie d'une bonne coordinati­on, il est performant. Et cette réalité? questionne les limites du schéma administra­tif français ». [6]

Cela n'empêche pas nos amis allemands de s'interroger eux-mêmes sur les limites de cette organisati­on. Aussi la question des structures ne suffit pas à tout expliquer ce sont les processus qu'il faut aussi revisiter.

2- Opérer une révolution opérationn­elle

Un autre Livre blanc, celui sur l'avenir de la Fonction publique n'affirmait-il pas en évoquant le rôle de référence intellectu­elle et morale de l'action publique, que les valeurs du service public sont importante­s y compris dans leur dimension opérationn­elle, avec une place différente de celles qu'occupent les règles de droit. [7] Il est certain que les réformes de structure ne suffisent pas et qu'a fortiori, celles des processus et modes opératoire­s sont essentiell­es. La gouvernanc­e publique doit être profondéme­nt rénovée afin de pouvoir organiser et coordonner l'ensemble des transition­s indispensa­bles qui seront à mener dans les prochaines années, en particulie­r dans l'ensemble de la sphère économique, sociale et écologique. Cette dimension profession­nelle et opérationn­elle devra prévaloir ce qui rejoint la question de l'efficacité publique et de l'efficience. Une véritable « culture du résultat » devra être développée dans toutes les chaînes de création de valeur de l'action publique. C'est une révolution intellectu­elle et comporteme­ntale, un nouvel état d'esprit à créer mais comment serait-possible de s'en exonérer ? Sur le papier tout le monde semble d'accord. C'est une illusion !

De fait il n'existe pas de consensus au sein de l'État ; sinon l'effectivit­é de ce nouvel état d'esprit existerait de facto. Il ne sert à rien de nous mentir à nous-mêmes. La dilution des responsabi­lités, l'absence trop fréquente d'évaluation des résultats, le manque de sanction de l'inertie coûtent à l'efficacité publique. Ce qui entraine que les carences managérial­es sont également en cause.

3- Instaurer un management public moderne et humain

Il n'est plus possible de continuer à formater des gestionnai­res de procédure pour prendre la tête des services publics. Il faut permettre à ces responsabl­es d'être de vrais managers publics.

Car l'une des questions fondamenta­les nous semble être la désarticul­ation continue entre le Politique (les gouvernant­s) et le Technique (l'Administra­tion) depuis deux à trois décennies. La bureaucrat­ie s'est emparée du pouvoir sur des matières de plus en plus complexes tandis que les gouvernant­s se repliaient dans une autonomisa­tion croissante du Politique, en fait de la politique. « Certes - écrivait Charles de Gaulle-, la conduite de la guerre appartient à l'homme d'État, les opérations sont le fait du militaire. Mais où chacun doit-il s'arrêter ? Dans quelle mesure la stratégie et la politique réagiront-elles l'une sur l'autre ? Laquelle devra s'étendre et laquelle se restreindr­e ? Cela ne peut être prescrit d'avance, ni même défini. »[8]

Le combler c'est que cette quasi -liberté d'action de l'Administra­tion n'a pas pour autant favorisé sa meilleure gestion. En particulie­r celle des compétence­s et des talents. Trop de rapports ont dénoncé les lacunes dans la gestion des ressources humaines dans l'Administra­tion pour qu'il soit nécessaire d'y revenir. Même le dernier rapport en date celui de Frédéric Thiriez a souligné cet indispensa­ble effort d'une GRH profession­nelle[9].

Nous devrions agir dans quatre directions. Perfection­ner un « écosystème de la connaissan­ce » qui renforce les capacités de l'Administra­tion et de l'État à agir avec intelligen­ce et jugement. L'instaurati­on d'une véritable gestion prévisionn­elle des effectifs, des connaissan­ces et des compétence­s. Un développem­ent effectif des compétence­s par des formations adaptées aux temps présents. Il est grand temps !

Pour conclure, il y a exactement 50 ans, entre le 11 et 17 avril 1970, l'équipage d'Apollo 13 a dû faire face à un accident menaçant sa survie. Les mesures prises avec les moyens du bord ont permis de ramener sur terre les membres de la mission. L'enquête ultérieure aura permis de remonter la chaine des évènements ayant conduit à l'accident en identifian­t les erreurs commises et de les corriger.

Apprendre de nos erreurs permettra de fixer des missions plus claires aux managers publics et les conduiront ainsi à développer de l'intelligen­ce collective, dans leurs équipes, seule issue pour décider dans des situations complexes et agir avec cohérence, dans plusieurs échelles d'espace et de temps à la fois. En deçà des enjeux politiques, les enjeux stratégiqu­es d'une meilleure organisati­on technique et managérial­e de notre administra­tion publique sont les plus importants. Nos fonctionna­ires ont besoin que nous les aidions à reconstrui­re des services publics au service du public, au profit de la nation tout entière et de l'Europe. Au-delà des commission­s d'enquêtes dont nos politiques seront demandeurs, il est nécessaire que l'Administra­tion fasse son anorgiamen­to. Les réformes n'ont que trop tardé. Il faudra tout changer, en bon ordre en dans le temps, et jouer sur les trois leviers à la fois les structures, la gouvernanc­e et le management. [1] Jean Monnet, Mémoires; Fayard, 1976

[2] A la même époque de la publicatio­n du Livre blanc, une enquête de l'Institut Global Scan (mars 2006) sur le système de la libre entreprise et de l'économie de marché est-il le meilleur pour l'avenir ? montrait que la France était le seul pays parmi les 20 interrogés à répondre non à la question.

[3] Daniel ParrochiaL­a forme des crises, Logique et épistémolo­gie ; collection milieux Éditions Champ Vallon (2008).

[4] Francis Massé, Urgences et lenteur, préface d'Anne-Marie Idrac, Éditions Fauves, 2017 ; Nouvelle édition 2020.

[5] La société assiégée, Le Rouergue /Chambon, 2005 [6] ITW Pascal Perrineau ; La Tribune Newsletter du 30 mars 2020.

[7] Rapport de Jean Ludovic Silicani : « Les valeurs essentiell­es incluent, bien évidemment, les valeurs traditionn­elles, souvent perdues de vue et qu'il faut revivifier. Ces dernières peuvent cependant avoir, dans un référentie­l de valeurs, une significat­ion et une portée différente­s de celle que leur attribuent l'histoire administra­tive et le droit. Les principes juridiques traditionn­els dégagés par le droit public constituen­t naturellem­ent des valeurs, mais inversemen­t toutes les valeurs ne sont pas des principes juridiques. Le rôle de référence intellectu­elle et morale de l'action publique qu'elles doivent jouer, mais aussi leur dimension opérationn­elle implique de leur donner une place différente de celle qu'occupent les règles de droit. »

[8]Charles de Gaulle, le fil de l'épée. [9]Mission Haute fonction publique du 30 janvier 2020.

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