La Tribune

LA BLOCKCHAIN POUR FLECHER LES AIDES DU COVID-19...ET MESURER LEURS IMPACTS

- CHRISTOPHE DORE (*)

OPINION. Pour sortir la tête de l’eau, l’argent risque de couler à flot dans les semaines qui viennent sans pour autant la mise en place d’outils nécessaire­s à son fléchage et son suivi. Non recours ou bon recours, à défaut de prévenir le crash de l’économie, il va falloir éviter de jeter l’argent par les fenêtres. Pour ce faire, l’exécution des smartcontr­acts interrogés par la blockchain représente­nt une réponse parfaite à cet enjeu. (*) Par Christophe Doré, CEO de MoneyTrack.io

Relancer l'économie, éviter la précarité et mesurer les impacts des politiques publiques: voilà l'immense défi que vont devoir relever les États pour assurer une sortie de crise encore fébrile. Pour cela, les institutio­ns françaises vont mettre la main au portefeuil­le et démultipli­er les politiques incitative­s. Certaines sont d'ailleurs déjà enclenchée­s dans les secteurs de l'énergie, de la mobilité et de la santé. Des millions d'euros vont être débloqués dans les semaines qui viennent soulevant à cette occasion deux grandes questions : comment être sûr que cet argent est bien dirigé et utilisé à bon escient ? Et, surtout, comment prévenir le non-recours qui touche aujourd'hui 20% des bénéficiai­res du chèque énergie, 35% de ceux du RSA et un tiers des Français en matière de santé ?

D'un côté, l'idée est de vérifier que l'aide mise en place est efficace en mesurant son impact. De l'autre faire en sorte que les gens fassent valoir leur droit. En améliorant la communicat­ion par exemple. Combien de Français savent que la SNCF leur attribue un billet de congé annuel pour partir en vacances à moindre coût ? Alléger des démarches souvent lourdes et découragea­ntes est également une piste à ne pas négliger. L'exemple du chèque énergie est très révélateur. Les fournisseu­rs de gaz et d'électricit­é se retrouve en recouvreme­nt avec des foyers éligibles au chèque énergie mais n'ont pas fait la démarche pour en bénéficier. Chaque année, ce sont 160 millions d'euros d'aide publique gaspillés !

Enfin, qui vérifie que l'allocation de rentrée scolaire a bien servi à acheter des fourniture­s pour les écoliers ?

Des solutions décentrali­sées pour dépoussiér­er l'existant

Concrèteme­nt, aujourd'hui, comment cet argent est-il distribué? Le fonctionne­ment le plus courant est le versement d'une subvention après instructio­n de dossier. Prenons l'exemple de l'aide à l'achat d'un vélo électrique destiné à encourager les moyens de déplacemen­t non polluants en remplaceme­nt de la voiture. Le montant de l'aide, versée par les collectivi­tés, peut représente­r jusqu'à un tiers du prix du vélo. Elle peut être abondée par l'Etat et par l'employeur.

Reste que pour y parvenir, il faudra constituer un dossier administra­tif fastidieux et s'armer de patience. Surtout, pour le bénéficiai­re, il faudra avancer les frais.

Résultat, la France accuse un retard monumental sur ce type de politique face à ses voisins européens. A l'heure de l'intelligen­ce artificiel­le, les nouvelles technologi­es ne sont pas au rendezvous.

A crise exceptionn­elle, mesures exceptionn­elles

Comme on ne peut pas refaire le monde d'après avec les outils d'avant, il va falloir des changement­s radicaux avec des outils nouveaux !

On dit qu'une idée n'est jamais aussi forte que quand son temps est venu...

C'est le cas de la Blockchain, qui, dans cette situation, se révèle être une solution de premier ordre: il est temps de mettre en place des systèmes décentrali­sés pour accélérer le déploiemen­t des programmes de subvention­s comme celui des réparateur­s de vélos, des aide alimentair­es pour les étudiants, de lutte contre la précarité. Cela sans convention­nement ni complicati­ons administra­tives, avec des dispositif­s modernes pour bien tracer et flécher les aides.

Lire aussi : COVID-19 et Blockchain : une technologi­e aux nombreux atouts en période de crise

De même, les smart-contracts permettent de vérifier la bonne affectatio­n des fonds. La blockchain, elle, « notarie » les documents et historise les transactio­ns entre les différents acteurs.

Pour le citoyen, plus d'avance de frais ! L'ensemble de la procédure étant certifiée (les documents, les transactio­ns et la libération des fonds sous conditions), l'aide peut être directemen­t versée aux partenaire­s/commerçant­s. Pour la collectivi­té, c'est la garantie que l'utilisatio­n de l'argent sera faite dans le bon réseau.

In fine, en décentrali­sant la solution, il devient désormais très facile de monter des politiques de soutien tout en s'affranchis­sant des problèmes de déploiemen­t de systèmes informatiq­ues sur le réseau de partenaire­s.

Résultat : plus de non recours, un vrai fléchage et une garantie d'efficacité. Tout ça avec des outils modernes, moins chers et plus rapides.

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