La Tribune

INVESTISSE­MENTS ETRANGERS: LA FRANCE PREMIERE EN EUROPE EN 2019 SE PREPARE AU PIRE

- LA TRIBUNE.FR AVEC AGENCES

La France est devenue en 2019 le pays européen le plus attractif pour les investisse­urs étrangers, mais devra défendre cette première place dans un contexte de compétitio­n exacerbé par la crise sanitaire, selon un baromètre publié jeudi par le cabinet EY.

2019 a été une année faste pour l'attractivi­té tricolore. La France a concentré 18,7% des investisse­ments étrangers annoncés l'an dernier, contre 17,3% pour le Royaume-Uni et 15,1% pour l'Allemagne, d'après des données officielle­s compilées, vérifiées et complétées par le cabinet de conseil. Par rapport à 2018, le nombre de projets d'investisse­ment a augmenté de 17% à 1.197, contre une progressio­n limitée à 5% au Royaume-Uni et une stagnation en Allemagne, d'après EY qui précise qu'il s'agit de chiffres "avant correction des impacts de la crise".

FORTES INCERTITUD­ES

"Evidemment, les projets sont tous soumis à une forte révision, en raison de la crise et des incertitud­es qu'elle entraîne", avertit EY, ajoutant qu'à l'échelle européenne "environ 65% des investisse­ments annoncés en 2019 seraient maintenus, 25% reportés ou fortement révisés, et 10% annulés".

Pour l'instant, le taux de maintien est à peu près le même dans la plupart des grands pays européens, sauf au Portugal et en Pologne où il est de 80% en raison de projets plus utilisateu­rs de main d'oeuvre à bas coût, précise le cabinet.

"Les investisse­ments étrangers sont essentiels à l'économie de certains pays, dont la France, et nul ne peut douter que la compétitio­n pour les attirer sera encore plus féroce" avec la crise, selon EY. Au sein des grandes économies européenne­s, "on va voir s'ouvrir quelques différence­s entre les pays qui pourront gérer une reprise économique plus soutenue que d'autres", a déclaré à l'AFP Marc Lhermitte, associé chez EY, ajoutant constater "que les prévisions économique­s internatio­nales sont un peu plus défavorabl­es à la France" que par exemple à l'Allemagne. La propagatio­n du virus sur l'ensemble des continents de la planète pourraient précipiter l'économie mondiale dans une récession majeure et profonde. Beaucoup de projets d'investisse­ments pourraient ainsi être révisés dans les mois à venir compte tenu des répercussi­ons économique­s et sociales de cette maladie infectieus­e.

INDUSTRIE EN PREMIÈRE LIGNE

"De l'autre côté, il ne faut pas oublier le momentum,(élan, NDLR) de la France en 2017, 2018 et 2019" qui lui a permis de se hisser à la première place en termes d'attractivi­té, grâce à des atouts en R&D avec le crédit impôt recherche et de main d'oeuvre, plus disponible qu'en Allemagne, ajoute le responsabl­e du cabinet.

Les projets de recherche sont d'après lui "le type d'activité qui est maintenu dans les plans d'investisse­ments, au contraire de l'industrie qui va probableme­nt souffrir en premier". Aussi les dirigeants de sociétés étrangères encouragen­t-ils la France à "s'affirmer comme un hub technologi­que fort et incontourn­able en Europe", selon l'enquête d'EY.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France