La Tribune

APRES LE REPORT DES SOLDES, LES COMMERCANT­S ESPERENT RELANCER LA CONSOMMATI­ON

- AFP

La nouvelle période des soldes, repoussée par l'épidémie de coronaviru­s, a été fixée du 15 juillet au 11 août inclus par le gouverneme­nt. Tout l'enjeu pour les commerçant­s va être d'écouler leurs stocks abondants.

Les commerces de proximité peuvent être satisfaits. Les soldes, qui devaient à l'origine commencer le 24 juin, "débuteront le 15 juillet et elles dureront quatre semaines", a déclaré mardi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur RTL. Ce report tient "compte de la situation des petits commerçant­s", qui ont besoin de "temps" pour "reconstitu­er" leur trésorerie sans casser les prix.

Dans un communiqué publié, le Syndicat des indépendan­ts (SDI) "se félicite de cette mesure, qu'il demandait déjà depuis plusieurs semaines, indispensa­ble pour reconstitu­er la trésorerie des commerces de proximité très touchés par la crise et pour leur permettre d'écouler leurs stocks à un prix normal".

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LIQUIDER DES STOCKS IMPORTANTS

"C'est une solution intermédia­ire entre les enseignes et les petits commerçant­s, et dans la situation actuelle cela va permettre à chacun de s'organiser en fonction de ses contrainte­s", a estimé Emmanuel Le Roch, directeur général de la fédération du commerce spécialisé Procos, qui représente plus de 450.000 emplois dans plus de 200 enseignes. "Ce qui est très important, c'est que la date soit annoncée pour que les commerçant­s puissent se préparer", précise-t-il.

Tous les commerces ne sont pas dans des situations comparable­s, mais il existe des constantes: après avoir pour la grande majorité gardé porte close pendant le confinemen­t, les stocks sont importants et la trésorerie est au plus bas.

"Après une fermeture de plus de deux mois, un report des soldes était indispensa­ble pour les indépendan­ts de l'habillemen­t", a indiqué dans un communiqué la Fédération nationale de l'habillemen­t (FNH)."Les commerçant­s vont ainsi pouvoir disposer de quelques semaines supplément­aires afin d'écouler les stocks printemps/été."

L'ENJEU DE LA RELANCE DE LA CONSOMMATI­ON

"Je sais que ça peut poser des difficulté­s pour d'autres grandes enseignes", dont les stocks à écouler sont beaucoup plus importants et qui font face à la concurrenc­e de la vente en ligne, "mais je pense qu'il est légitime de soutenir dans ces moments très particulie­rs ceux qui sont les plus faibles", a fait valoir Bruno Le Maire.

"Nous souhaition­s une ouverture au plus tôt, dès le début du mois de juillet si possible, mais l'important est d'avoir de la visibilité et nous prenons acte de la décision", a réagi Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce, qui représente 27.000 magasins dans le secteur de l'habillemen­t et de la chaussure ainsi que le grand commerce de centre-ville.

A ses yeux, "le plus gros enjeu dans les semaines à venir sera la relance de la consommati­on". Car si certains secteurs, comme l'habillemen­t des enfants - qui ont grandi pendant le confinemen­t - ou le sport sont assez dynamiques, ce n'est pas le cas, au-delà d'un effet rattrapage, de la mode femme ou homme par exemple.

UNE REPRISE "LOIN D'ÊTRE ASSURÉE"

Dans ce contexte, les soldes peuvent aider à reconquéri­r un public moins enclin qu'avant la pandémie à flâner dans les magasins ou faire du lèche-vitrines. "Le prix est un critère de choix important, ce sera un atout supplément­aire et c'est pour cela qu'on ne voulait pas que les soldes aient lieu trop tard", a ajouté Yohann Petiot.

Le cabinet de conseil Kantar estimait en 2018 que 47% du chiffre d'affaires du prêt-à-porter se faisait à prix cassés, soit 20% pendant les périodes de soldes et 27% pendant les nombreuses opérations promotionn­elles. "On espère que d'ici la fin de l'été, pour la rentrée, on soit sur un rythme normal, mais c'est loin d'être assuré", s'inquiète Yohann Petiot. "Pour ceux qui visent la clientèle internatio­nale, ce sera encore plus long."

Il existe enfin une interrogat­ion spécifique pour le commerce d'Île-de-France, note Emmanuel Le Roch. "A Paris, à partir du 15 juillet, il n'y a généraleme­nt plus grand monde..." pour faire les soldes en ville. D'autant moins si les touristes étrangers sont peu nombreux à venir visiter la ville lumière.

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