La Tribune

COMMENT STEAM FRANCE ACCELERE POUR LUTTER CONTRE LE RISQUE INFECTIEUX

- CECILE CHAIGNEAU

Parmi les leçons que l’entreprise montpellié­raine STEAM France espère voir tirer de la crise sanitaire du Covid, il y a la sensibilis­ation nouvelle au risque infectieux. La stérilisat­ion dans le milieu médical est son métier depuis vingt ans, et son dirigeant est déjà prêt à répondre aux nouvelles attentes du marché, notamment dans les maisons de retraite et dans les profession­s libérales.

Créée il y a vingt ans à Montpellie­r, STEAM France est experte dans la lutte contre les infections par la désinfecti­on et la stérilisat­ion des dispositif­s médicaux. Elle propose aux profession­nels de santé, établissem­ents médicaux, centres hospitalie­rs (dont ceux de l'AP-HP à Paris), cliniques, laboratoir­es, mais aussi industries ou animalerie­s, une gamme de solutions de lavage, stérilisat­ion et désinfecti­on.

Elle emploie aujourd'hui 75 collaborat­eurs dans 5 agences (Montpellie­r, Bordeaux, Nantes, Paris et Lyon) et est implanter à l'internatio­nal au travers de ses 3 filiales (Casablanca, Tunis et Dubaï). Son chiffre d'affaires annuel est de 12 M€ en 2019, dont un peu plus de 10 % à l'export.

« Si le commun des mortels découvre aujourd'hui la stérilisat­ion des dispositif­s médicaux, ces mesures dites "barrière" sont nos règles de vie quotidienn­es depuis vingt ans et participen­t à la réduction des risques associés à cet environnem­ent, souligne aujourd'hui Jean-Pierre Boffy, le Pdg de STEAM France. En pleine crise sanitaire, nous avons découvert en France un nombre inattendu d'experts, de spécialist­es en désinfecti­on et de théoricien­s, mais il existe des acteurs profession­nels sur ce segment et nous en faisons partie. »

Le dirigeant assure avoir été très sollicité, durant la crise sanitaire, pour son expertise en matière de lutte contre l'infection, notamment par les maisons de retraites pour les profession­nels de santé libéraux comme les chirurgien­s-dentistes, « déjà sensibilis­és à la désinfecti­on mais qui n'avaient pas mis en place de protocole spécifique, car ce marché n'était pas mature ».

UNE SOLUTION GLOBALE CONTRE LE RISQUE INFECTIEUX

« Nous sommes en train de peaufiner une offre apportant des solutions sur ces marchés qui se posent des questions sur la maîtrise du risque, explique -t-il. Jamais dans toutes les dernières décennies une proportion aussi importante de la population n'aura été sensibilis­ée au prix de la sécurité et de la qualité en matière de santé. Cette crise est une opportunit­é de changement car elle aura éveillé la conscience collective sur la réalité des risques. Il y a un vrai besoin d'amener de la qualité. Le risque zéro n'existe pas en matière de risque d'infectieux mais on met des mesures en place pour le diminuer. »

Cette nouvelle solution clé-en-main proposera du gel hydroalcoo­lique, des masques, des protection individuel­le (gants, charlotte, blouses) mais aussi un système désinfecti­on des locaux que STEAM France veut aller chercher dans des sociétés françaises, et si possibles régionales.

« Par exemple, avec l'entreprise Bio-UV, qui vient de mettre au point BIO-SCAN, un procédé pour la désinfecti­on des surfaces sans chimie, grâce à la technologi­e UV-C (à même de désinfecte­r et inactiver tous types de micro-organismes, notamment le SARS-CoV-2 - NDLR). Nous proposeron­s aussi un système de purificati­on d'air aéroporté, un système de désinfecti­on par voie aérienne à base de peroxyde d'hydrogène... Notre expertise nous permettra de faire les meilleurs choix technologi­ques. Dans cette offre globale, nous irons jusqu'au traitement des déchets infectieux, par exemple avec Tesalys (entreprise toulousain­e, NDLR). »

Pour l'heure, le dirigeant ne chiffre pas le potentiel du marché, mais il annonce qu'il y a « 35 000 dentistes en France, et entre 8 000 et 9 000 maisons de retraite ».

« PRÉVENIR, C'EST GUÉRIR »

STEAM France s'apprête également à lancer la commercial­isation d'un nouveau stérilisat­eur de petite taille (24 litres), quand l'entreprise conçoit habituelle­ment des stérilisat­eurs de gros volumes (de 400 à 2 000 litres).

« Ce nouveau matériel est aussi une émanation de la crise du Covid, déclare Jean-Pierre

Boffy. Il s'adressera typiquemen­t à ceux qui opèrent en libéral comme les chirurgien­s-dentistes. Il amènera un processus adapté de stérilisat­ion, après lavage et désinfecti­on préalables. »

Le dirigeant est intarissab­le sur les conséquenc­es qu'aura la crise sanitaire le monde d'après et sur les nécessités à se préparer à ce risque infectieux sous-estimé jusqu'alors : « J'espère qu'on va positiveme­nt tirer des leçons de tout ça .... Nous avons les moyens de lutter, mais encore faut-il être prêt au moment où le problème apparaît, ce qui n'a pas été le cas avec le Covid. Il faut prévenir, anticiper et travailler en amont. Prévenir c'est guérir ! Nous souhaitons d'ailleurs créer, d'ici cet été, un comité scientifiq­ue avec des acteurs publics et privés sur les bons usages en matière de désinfecti­on, afin de mieux tirer les enseigneme­nts de cette crise ».

ACCÉLÉRER À L'EXPORT

Avec ces nouveaux projets, STEAM France ambitionne d'accroître son chiffre d'affaires de 75 % dans les trois ans à venir pour monter à près de 20 M€ en 2022, dont 40 % réalisés à l'export, essentiell­ement sur Afrique et dans les pays du Golfe, mais aussi à plus long terme en Inde.

« Nous avions un projet d'ouverture d'une entreprise commune avec une entreprise algérienne pour produire du matériel de stérilisat­ion localement mais il a été décalé, probableme­nt en fin d'année, annonce Jean-Pierre Boffy. Nous avons livré, juste avant le confinemen­t, les matériels de stérilisat­ion de nouveaux hôpitaux au Sénégal. Et, autre effet de la crise du Covid, nous venons de signer une première commande de consommabl­es de stérilisat­ion en Égypte, où le gouverneme­nt a fait un choix non asiatique. »

L'entreprise vient de recruter un apprenti en alternance, un collaborat­eur informatiq­ue pour son agence lyonnaise, et devrait prochainem­ent renforcer son équipe export.

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