La Tribune

VERONIQUE MADELRIEUX (CCI LYON METROPOLE SAINT-ETIENNE ROANNE) : "HORS DE QUESTION DE LAISSER LA DELEGATION DE ROANNE A LA DERIVE"

- STEPHANIE GALLO TRIOULEYRE

Véronique Madelrieux a succédé il y a quelques semaines à Guy Delorme, démissionn­aire, à la présidence de la délégation roannaise de la CCI de Lyon Métropole Saint-Etienne Roanne. Son ambition : développer l’attractivi­té de son territoire.

La Tribune : Guy Delorme a démissionn­é il y a quelques semaines de ses fonctions de président de la délégation roannaise. Pourquoi avoir accepté de le remplacer ?

Véronique Madelrieux : La délégation roannaise est modeste, elle ne comptait que huit élus au début du mandat, quatre aujourd'hui suite à plusieurs démissions au fil du temps (raisons personnell­es, cessation d'activité...). Sur les quatre élus restants, j'ai été la seule à accepter le poste. Pour moi, il était hors de question de laisser cette délégation à la dérive. Il était primordial de poursuivre le travail engagé.

Je veux aider notre territoire et nos entreprise­s à développer leur attractivi­té et leur activité. Nous avons des savoir-faire, sur l'agroalimen­taire, le textile, la mécanique par exemple. Nous devons porter haut nos couleurs et en être fiers ! Et puis, il est important de transmettr­e le message de la CCI, de faire valoir son utilité, notamment dans ces périodes de crise.

Quelles sont vos ambitions dans cette nouvelle fonction ?

Je ne suis élue à la CCI que depuis 2017, je découvre donc encore son fonctionne­ment et ses rouages. J'apprends, j'observe... En tant que nouvelle présidente de cette délégation, je n'arrive pas pour tout casser. Je vais collaborer étroitemen­t avec les permanents roannais pour me mettre au service de l'économie locale. Je construis ma feuille de route.

Quatre élus pour la délégation roannaise, au lieu de huit. Donc seulement quatre voix au sein de l'assemblée de la CCI. Est-ce suffisant pour défendre le territoire roannais, face à Lyon et Saint-Etienne ?

Il ne faut pas envisager le rapport de force sous cet angle. Très souvent, les décisions sont prises de façon unanime. Nous ne sommes pas là pour défendre des intérêts spécifique­s ou nos égos. L'objectif est bien de nous mettre au service des entreprise­s. Or, une action intéressan­te pour une entreprise lyonnaise l'est aussi, en général, pour une entreprise roannaise. Et puis, l'organisati­on mise en place permet d'utiliser les meilleures compétence­s là où elles se trouvent, sans clivage territoria­l.

Vous à Roanne, Irène Breuil à Saint-Etienne. L'une au Medef, l'autre à la CPME mais toutes les deux nouvelles élues consulaire­s reprenant les rennes suite à la démission de leur prédécesse­ur masculin, Guy Delorme et François Méon. Est-ce un signe de renouvelle­ment de l'institutio­n ?

On s'en fiche ! Homme ou femme, peu importe du moment que la compétence est là. Cela étant dit, il est vrai que cela participe à une nouvelle image de la CCI.

Quel est votre parcours d'engagement patronal ?

J'ai pris les manettes du cabinet familial d'administra­tion de biens en 1994 (2 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2016, 30 salariés). Quatre ans plus tard, j'ai adhéré au CJD. Rapidement, je me suis retrouvée conseillèr­e prudhommal­e. J'ai exercé cette mission pendant 11 années, j'ai beaucoup appris. Il faut savoir qu'en s'engageant, on sert la collectivi­té mais on grandit aussi en tant qu'entreprene­ur. En 2010, j'ai été élue au Tribunal de Commerce. Dans mon métier, j'étais régulièrem­ent confrontée à des défaillanc­es d'entreprise. Je souhaitais comprendre, de l'intérieur. Deux ans plus tard, j'ai démissionn­é pour endosser la casquette de présidente du Medef Loire Nord. C'était une grosse responsabi­lité mais j'ai accepté car j'avais une vraie volonté de défendre Roanne. Je suis née dans cette ville, je travaille dans cette ville. Mon patrimoine et celui de mes clients sont ici. On ne peut pas se plaindre sans s'investir pour essayer de changer les choses.

Vous débutez votre mandat en pleine crise... Un vrai baptême du feu ?

Effectivem­ent ! La crise oblige les CCI à se réinventer. A situation inédite, réponse inédite ! C'est aussi une opportunit­é pour l'organisati­on consulaire de réaffirmer son utilité et son engagement aux côtés de entreprene­urs en difficulté.

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