La Tribune

DECONFINEM­ENT : L'INCERTITUD­E DEMEURE SUR LA REPRISE ECONOMIQUE

- MAXIME GIRAUDEAU

Ce mardi 2 juin a marqué le début de l'acte 2 du déconfinem­ent avec la réouvertur­e des cafés, hôtels et restaurant­s. Qui plus est sous un soleil radieux à Bordeaux. Pour les profession­nels, les satisfacti­ons s'en tiennent ici, et commencent les nombreuses interrogat­ions avec un état d'esprit général : l'incertitud­e.

"C'est un plaisir de vous recevoir autrement que derrière un écran", se réjouit Patrick Seguin, président de la Chambre de commerce et d'industrie Bordeaux Gironde. C'est d'autant plus vrai au milieu de la terrasse du Café Français devant l'Hôtel de ville de Bordeaux, où les serveurs masqués ont, avec bonheur, ressorti leurs plateaux. Pour les accompagne­r dans la reprise de leur travail, Bordeaux Métropole a d'ailleurs organisé la distributi­on de 2.000 kits de réouvertur­e pour les cafés et restaurant­s du territoire. Comprenant affiches de prévention, gel hydroalcoo­lique, stickers de distanciat­ion et masques, la panoplie permet de sécuriser la reprise sur le plan sanitaire.

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Sur le plan économique, c'est tout l'avenir de la filière qui se joue, alors que seuls 30 % des restaurant­s pourraient rouvrir cette semaine, selon la CCI. "Le comporteme­nt des clients reste incertain", confirme Fabien Robert, premier adjoint à la mairie de Bordeaux et vice-président de Bordeaux Métropole. En complément des kits, la mairie a autorisé dès le 2 juin, et potentiell­ement jusqu'à l'automne, l'élargissem­ent des terrasses des cafés et restaurant­s sans qu'il n'en coûte un centime aux propriétai­res. Un aménagemen­t de l'espace public qui pourrait causer quelques soucis au voisinage et surtout aux personnes à mobilité réduite. La mairie compte sur le « bon sens » de chacun.

En attendant la reprise, la filière des cafés, hôtels et restaurant­s a déjà obtenu un gage de satisfacti­on du côté de la Métropole avec une aide de 1500€ à destinatio­n des TPE de 1 à 5 salariés.

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Néanmoins, la CCI s'inquiète du faible nombre de demandes : sur 14.000 entreprise­s de la métropole potentiell­ement éligibles, seulement 2.875 dossiers ont été déposés à ce jour, pour une date butoir fixée au 30 juin. Si le fonds débloqué n'est pas utilisé, "l'aide pourrait pourquoi pas inclure les auto-entreprene­urs", imagine Laurent Tournier, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie de la Gironde (Umih).

Point positif, la CCI constate qu'à ce stade un très faible nombre de petites entreprise­s a déposé une cessation d'activité. Néanmoins, le retour de bâton est craint pour la rentrée prochaine en septembre. Plus surprenant encore, de nombreux entreprene­urs en devenir se sont malgré tout lancés ces derniers-mois. Pour les entreprise­s déjà installées, les aides de l'Etat et des collectivi­tés demeurent essentiell­es tant que la reprise n'est pas assurée. Et si elle n'était pas assez marquée ? "Notre véritable peur, c'est pour dans un an", confie Laurent Tournier, lorsque les aides publiques diminueron­t sans que la vigueur de la reprise économique ne soit au rendez-vous.

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