La Tribune

AGRO-ALIMENTAIR­E : PIERRE MARTINET INVESTIT 15 MILLIONS D'EUROS POUR AUGMENTER SES CAPACITES DE PRODUCTION

- STEPHANIE GALLO TRIOULEYRE

Pierre Martinet finalise un investisse­ment industriel d’envergure à Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour augmenter ses capacités de production de salades préparées.

La nouvelle usine aurait dû être opérationn­elle mi-avril mais en raison de la crise sanitaire, "le traiteur intraitabl­e" a dû se résoudre à une livraison complète du chantier seulement en septembre. Pierre Martinet investit 15 millions d'euros pour augmenter ses capacités de production sur son usine historique (et siège social) de Saint-Quentin-Fallavier.

50% de cet investisse­ment sont consacrés à un agrandisse­ment de 4 500m² dédiés à de nouveaux bureaux et à un nouvel espace de stockage capable d'accueillir 1500 palettes. L'autre moitié de la somme correspond aux équipement­s industriel­s.

"Nous allons pouvoir produire 10 000 tonnes supplément­aires. Elles s'ajouteront aux 35 000 tonnes de salades déjà produites sur ce site et aux 77 000 tonnes du groupe fabriquées sur 4 usines. La cinquième usine est dédiée à la charcuteri­e et à la pâtisserie salée", précise Pierre Martinet.

CROISSANCE DE 8 À 10% PAR AN

Cette nouvelle capacité de production s'accompagne­ra d'un recrutemen­t d'une vingtaine de salariés supplément­aires et permettra de répondre au rythme de croissance soutenu de cette ETI familiale, leader français de la salade et du taboulé. Depuis plusieurs décennies, elle enregistre chaque année une augmentati­on de son chiffre d'affaires de 8 à 10%.

"Cet investisse­ment était absolument nécessaire, tous nos sites sont saturés. En revanche, en raison de la crise sanitaire, je préfère retarder des investisse­ments prévus sur d'autres sites (dans le Loiret et en Vendée NDLR)", poursuit Pierre Martinet.

Il emploie quelque 710 salariés pour un chiffre d'affaires de 180 millions d'euros en 2019.

"Nous avons enregistré une baisse de seulement 5% en avril et un chiffre étal en mai. L'impact est donc limité mais nous avions des objectifs de progressio­n. Ceci étant dit, il faut savoir se contenter de ce qu'on a, d'autres ont été bien plus impactés. La crise engendre néanmoins des surcoûts en termes d'équipement­s de protection notamment et une moindre productivi­té. Je préfère donc retarder un peu les autres investisse­ments", détaille-t-il.

S'ADAPTER AUX NOUVELLES TENDANCES DE CONSOMMATI­ON

Comment expliquer ce succès ? Les campagnes publicitai­res télé, dont la dernière mouture vient d'être diffusée (1,5 million d'euros), ne sont certaineme­nt pas étrangères à cette longévité. Pierre Martinet avance également l'argument des innovation­s et du renouvelle­ment.

L'entreprene­ur de 72 ans, qui avait ouvert sa première boucherie dans l'Ain en 1968, a su innover et faire évoluer son offre pour répondre aux nouvelles tendances de consommati­on. Il avait ainsi lancé, il y a trois ans, une gamme bio, ainsi qu'une gamme végétale protéinée. Il propose également désormais une gamme veggie et évasion.

Pour poursuivre la croissance, et transmettr­e progressiv­ement à ses enfants une entreprise en excellente santé, l'homme table sur deux axes : la croissance interne mais aussi la croissance externe en France et à l'étranger.

"Nous avons deux cibles en vue actuelleme­nt, sur des produits complément­aires à notre gamme actuelle", souffle Pierre Martinet de son accent chantant devenu emblématiq­ue.

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