La Tribune

EN IMAGES : LES SOIGNANTS DEFILENT A TOULOUSE POUR QU'ON NE LES OUBLIE PAS

- FLORINE GALERON

Plusieurs milliers de soignants ont manifesté mardi 16 juin dans la Ville rose. Après la vague de la Covid-19, beaucoup ont le sentiment d'avoir été oubliés par la population et le gouverneme­nt. En plein "Ségur de la Santé", ils espèrent une revalorisa­tion des salaires. Reportage au coeur du cortège.

Cindy fait partie de celles et ceux qui ont été en première ligne pour gérer l'épidémie de la Covid-19. Aide-soignante en réanimatio­n au CHU de Toulouse, elle a défilé pour demander un peu plus de "considérat­ion".

"Nous avons été les héros pendant quelques semaines, mais maintenant c'est fini. Tout le monde a oublié. Même ceux qui nous ont applaudi tous les soirs à 20 heures. Et la prime promise par le gouverneme­nt, pour l'instant, on ne la voit pas venir".

Un groupe de manifestan­ts a brandi une banderole 'Ni oubli, ni pardon" devant le Monument aux Morts de Toulouse (Crédits : Rémi Benoit).

"LE SÉGUR DE LA SANTÉ EST UNE MASCARADE"

Comme elle, des milliers de soignants ont manifesté mardi 16 juin dans les rues de Toulouse. Ils étaient 20 000 selon la CGT, 7 500 selon la préfecture de Haute-Garonne. Le mot d'ordre était de réaliser une démonstrat­ion de force pour faire pression sur les négociatio­ns du "Ségur de la Santé". Les conclusion­s de cette concertati­on, qui doit déboucher sur un "plan massif pour l'hôpital" promis par le chef de l'État fin mars, sont attendues avant le défilé du 14 juillet. Le jour de la Fête nationale, Emmanuel Macron a prévu de rendre hommage au personnel soignant place de la Concorde, à Paris.

Les soignants ont fait pression sur le gouverneme­nt en plein "Ségur de la santé" (Crédits : Rémi Benoit).

Mais la démarche laisse sceptique Grégory Chakir, le porte-parole du collectif Inter Blocs.

"Ce Ségur de la santé est une mascarade. Nous avons été reçus par la médiatrice du gouverneme­nt, madame Notat, qui nous a dit n'avoir aucune marge de manoeuvre. Pourtant, des milliards d'euros ont déjà été débloqués pour les filières aéronautiq­ue, automobile ou le tourisme."

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REVALORISA­TION DES SALAIRES

Parmi les revendicat­ions du collectif figure une revalorisa­tion des salaires. "Nous demandons une hausse de 300 euros nets par mois pour rattraper les douze années de gel de nos revenus. Il faut savoir que les infirmiers gagnent 1900 euros bruts par mois, ceux qui ont fait une spécialisa­tion pour travailler dans les blocs opératoire­s touchent 2300 euros bruts par mois, c'est un scandale", dénonce Grégory Chakir.

Les soignants réclament plus de moyens pour le service public (Crédits : Rémi Benoit).

Dans les rues de la Ville rose, les soignants ont également réclamé une augmentati­on du nombre de lits et plus d'effectifs dans les hôpitaux. Et l'idée du président de la République de donner une médaille du mérite au personnel de santé passe mal.

"Macron, ta médaille elle est moche, nous ce qu'on veut ce sont des embauches", scandait en tête du cortège une manifestan­te.

Les soignants ont terminé symbolique­ment la manifestat­ion en investissa­nt l'hôpital de La Grave (Crédits : Rémi Benoit).

Aux côtés des soignants, de simples citoyens se sont joints au cortège, mais aussi le candidat écologiste aux élections municipale­s Antoine Maurice (Crédits : Rémi Benoit).

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Des salves d'applaudiss­ements ont retenti régulièrem­ent dans les rangs, en écho à l'hommage quotidien des Français depuis les balcons durant le confinemen­t. De simples citoyens s'étaient d'ailleurs joints au cortège pour manifester leur solidarité avec les soignants. Eux, au moins n'avaient pas oublié.

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