La Tribune

L'E-COMMERCANT WOBZ CONQUIERT SON STATUT D'INDUSTRIEL

- STEPHANIE GALLO TRIOULEYRE

Le groupe Dalvin accélère sa mue. Avec l’acquisitio­n de SMTB et d’une usine de production, il conquiert ses galons d’industriel­s.

En moins de 6 mois, le groupe Dalvin (40 salariés, CA 2019 : 3,1 millions d'euros) aura levé quelque 4 millions d'euros (dont 800 000 euros en titres, 400 000 euros en obligation­s, 400 000 euros auprès de BPI avec une aide à l'innovation et 800 000 euros en crowdfundi­ng).

Elle a encore une campagne de 300 000 euros en cours sur Ayomi. Objectif de ces différente­s rentrées d'argent : transforme­r le business model de cette entreprise créée fin 2013 par Damien Fauve et Sylvain Grasset en ajoutant le statut d'industriel à celui d'e-commerçant.

CHANGEMENT DE BUSINESS MODEL

"Nous nous sommes lancés en 2013 avec une ambition : répondre à la problémati­que des petits événements, des petits festivals qui avaient du mal à s'approvisio­nner en gobelets réutilisab­les personnali­sés pour des petites séries", se souvient Damien Fauve.

L'entreprise, dont le siège social est à Villeurban­ne, s'est depuis diversifié­e en s'adressant aussi aux particulie­rs et aux entreprise­s de restaurati­on, mais toujours avec le même créneau : la petite série personnali­sable.

"Nous disposons d'une solution digitale entièremen­t automatisé­e, de la prise de commande à la fabricatio­n. Cela nous permet de proposer des prix intéressan­ts, même à l'unité. Un configurat­eur 3D en ligne est d'ailleurs en cours de développem­ent".

Le groupe dispose désormais de trois marques : Wobz pour les particulie­rs (40% du chiffre d'affaires), Dalvin pour les revendeurs (30%) et Cupkiller pour l'événementi­el. Jusqu'à septembre 2019, la fabricatio­n était sous-traitée notamment à une petite entreprise innovante de l'Ain, SMTB, qui avait conçu une machine spécifique­ment dédiée aux besoins de son client.

"L'année dernière, nous avons dû refuser plus d'un million d'euros de commandes car nous n'avions pas suffisamme­nt de matières premières ou de capacités de production disponible­s chez nos prestatair­es pour assumer ces commandes", regrette Damien Fauve.

Les deux associés ont donc décidé de créer les conditions de l'indépendan­ce et de la croissance. Ils viennent ainsi de racheter un bâtiment de 1 400 m², à Oyonnax, dans lequel ils avaient commencé à installer leurs machines dès septembre dernier. Les deux entreprene­urs sont également en train de finaliser l'acquisitio­n de leur prestatair­e, SMTB (700 000 euros de chiffre d'affaires) ainsi que celle d'une nouvelle machine (1,5 million d'euros d'investisse­ment).

Grâce à ces investisse­ments, l'entreprise villeurban­naise peut désormais débrider ses ambitions. Elle avait réalisé un chiffre d'affaires de 3,1 millions d'euros en 2019 et prévoyait 7 millions d'euros pour 2020.

"Nous étions bien partis puisque sur les trois premiers mois de l'année, nous avons multiplié par 2,6 notre chiffre d'affaires. Mais avec cette crise du coronaviru­s qui a stoppé net l'événementi­el, nous remettons cet objectif à 2021", annonce le co-dirigeant.

DEVENIR LEADER EUROPÉEN DES OBJETS PERSONNALI­SÉS POUR LA TABLE

Le début d'année a été porté notamment par une toute nouvelle activité de Wobz : le verre en verre personnali­sé.

"Nous utilisons une technique brevetée par SMTB, les verres sont produits sur notre usine d'Oyonnax. Nous proposons une qualité impression photo grâce à l'impression digitale".

Avec cette nouvelle activité, l'ambition est claire pour Damien Fauve : devenir le leader européen des objets de table personnali­sés. Autre voie de développem­ent : la personnali­sation de flacons cosmétique­s. Une nouvelle activité initiée pendant la crise avec la personnali­sation de flacons de solutions hydroalcoo­liques.

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