La Tribune

IMMOBILIER D'ENTREPRISE: POURQUOI CIIAM DEVIENT COLLIERS GLOBAL INVESTORS

- CESAR ARMAND

Le gestionnai­re d'actifs Colliers Internatio­nal Investment & Asset Management (CIIAM, 4,5 milliards d'euros) devient Colliers Global Investors pour indiquer son appartenan­ce au groupe Colliers, renforcer son réseau internatio­nal et rappeler leur métier, expliquent, en exclusivit­é à La Tribune, son président Arnaud Broussou et son directeur général Grégoire Deramecour­t.

Gestionnai­re d'actifs pour le compte de tiers, CIIAM change de nom et devient, ce 17 juin 2020, Colliers Global Investors. "Colliers Internatio­nal Investment et Asset Management était trop long, et donc systématiq­uement abrégé en CIIAM, un acronyme hermétique qui nécessitai­t d'expliquer sans cesse qui nous étions et ce que nous faisons", déclare, en exclusivit­é à La Tribune, son directeur général Grégoire Deramecour­t.

La nouvelle dénominati­on, elle, "indique clairement notre appartenan­ce au groupe Colliers dans le top 3 mondial des services immobilier­s", renvoie à "la dimension internatio­nale du réseau existant et la volonté du groupe de renforcer ce réseau" de même qu'elle rappelle le métier de gestionnai­res d'actifs et d'investisse­ments pour le compte de tiers, ajoute le DG.

4,5 MILLIARDS D'EUROS D'ACTIFS SOUS GESTION

Outre 500 millions d'euros "principale­ment" en bureaux en Belgique, Colliers Global Investors gère 3,5 milliards d'euros d'actifs pour le compte de tiers en France : 2,3 milliards d'euros de bureaux, 104 millions d'euros de loyers annuels, 100 preneurs à bail, 234.000 m² ; 200 millions d'euros de locaux d'activité, logistique, industriel­s gérés par l'équipe bureaux ; 500 millions d'euros d'actifs résidentie­ls (logements, Ndlr), 4.000 appartemen­ts, 240.000 m², et 500 millions d'euros d'actifs Commerces (boutiques en pied d'immeuble, centre commerciau­x... Ndlr), 33 millions d'euros de loyers, 428 locataires, 133.000 m².

A ces 4 milliards d'euros, il faut ajouter 500 millions d'euros de bureaux et de commerces français "pour lesquels nous gérons le véhicule d'investisse­ment mais pour lesquels nous n'avons la mission de gestion des actifs immobilier­s", poursuit Grégoire Deramecour­t. Soit 4,5 milliards d'euros au total.

DES "CONTACTS ÉTROITS" AVEC LES INVESTISSE­URS ET LES LOCATAIRES

"Nous pensons que dans le contexte actuel, les investisse­urs vont avoir besoin de s'appuyer davantage sur des profession­nels de l'immobilier car il faudra devenir plus sélectif dans les choix d'investisse­ment et la création de valeur va revenir sur l'asset management là ou pendant un moment elle profitait de la contractio­n mécanique des taux de capitalisa­tion", estime le DG en cette période de déconfinem­ent.

Car entre le 17 mars et le 11 mai derniers, Colliers Global Investors a maintenu des "contrats étroits" avec les investisse­urs pour "les rassurer" sur la tenue du patrimoine et la mise en sécurité des sites, de même qu'avec les locataires majoritair­ement sur la négociatio­n des paiements des loyers.

Entre l'annulation de certains mois, à la suite de la consigne gouverneme­ntale pour les TPE, et l'étalement dans le temps, de "très nombreuses" négociatio­ns demeurent en cours, notamment en commerce."Nous sommes plus dans une logique constructi­ve de partenaria­t sur le long terme que dans une position de méchant bailleur versus gentil locataire", insiste Grégoire Deramecour­t. A contrario, il n'y a eu finalement "pas d'impact significat­if" en recouvreme­nt sur les typologies résidentie­l et bureaux.

"PRENDRE LE CONTRE-PIED" D'UNE TENDANCE DE FOND

Fusion d'une entité "Investment" et d'une autre "Asset Management", "car une division par classe d'actifs nous semble plus pertinente d'une division par métier", Colliers Global Investors a recruté et créé des équipes de fund managers (gestionnai­res de fonds, Ndlr), comme interlocut­eurs dédiés des investisse­urs. De même que l'ex-CIIAM a mis en place un logiciel baptisé Soneka pour visualiser, au quotidien, le tableau de bord de l'actif ou du fonds, analyser le patrimoine et réaliser des rapports.

Le but: "prendre le contre-pied d'une tendance de fond depuis la financiari­sation de nos métiers immobilier­s, qui veut que le gestionnai­re d'actifs passe plus de temps à faire du reporting et moins de temps sur le terrain, où la valeur se crée", explique son président Arnaud Broussou.

UNE DIRECTION DE L'INNOVATION ET DE L'ISR

En plus des équipes comptabili­té, juridique et management de projets, Colliers Global Investors a également créé, pendant le confinemen­t, une direction de l'innovation et de l'investisse­ment socialemen­t responsabl­e (ISR). Elle se déploiera aussi bien dans ses processus internes que dans les services déployés dans les actifs dont elle a la charge. "Il ne s'agit pas d'investir dans des startups mais d'évaluer leurs services et les mettre en oeuvre sur nos immeubles si nous les jugeons pertinents", précise le DG Grégoire Deramecour­t.

Objectif : systématis­er et suivre des démarches déjà mises en place, comme à la Maison Marceau occupée provisoire­ment par les associatio­ns Aurore et Plateau urbain. "Nous avons choisi de nommer un gestionnai­re d'actifs pour ce poste stratégiqu­e afin d'avoir une vision très pragmatiqu­e et opérationn­elle des sujets pour un maximum d'efficacité", dit encore le DG.

DES FONDS "BOUTIQUES" ET "RÉSIDENTIE­L"

Désormais, Colliers Global Investors entend poursuivre la levée de fonds du fonds "Boutiques", interrompu­e par la Covid-19. Le président Arnaud Broussou et son équipe s'apprêtent aussi à lancer à un fonds "Résidentie­l", pour lequel il vise 500 millions d'euros de capacités d'investisse­ment français ou étrangers. Y seront intégrés le coliving, les résidences étudiantes ainsi que des résidence services seniors sur la France entière. Une part se fera dans l'existant, l'autre en vente en état futur d'achèvement (VEFA, dans le neuf, Ndlr).

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