La Tribune

COMMENT BRAINYUP ENTEND DIFFUSER LA CONNAISSAN­CE

- GAELLE CLOAREC

Fondée en 2017, la jeune pousse basée à Cannes a créé un réseau social dédié à l’échange de la connaissan­ce qui se différenci­e des grandes plateforme­s de formation en ligne en jouant sur le ludique et l’éthique.

Au commenceme­nt, il y a ce constat : "Malgré les technologi­es actuelles, la France, en matière de MOOC et de formation en ligne, a 20 ans de retard sur les Etats-Unis". En cause, explique Lucas Grimont, "les faiblesses technologi­ques et pédagogiqu­es des plateforme­s existantes, leur manque d'interactio­n, la pauvreté des fonctionna­lités, voire les examens sous-traités qui freinent le potentiel. On s'est dit qu'il y avait quelque chose à faire". On ? Lucas Grimont donc, et son associé Arnaud Degrave, deux "geeks", c'est ainsi qu'ils se définissen­t, "impliqués dans les domaines de la formation, de la formation en ligne et de l'ingénierie pédagogiqu­e". Lesquels entendent apporter une autre approche du partage de la connaissan­ce, plus ludique et éthique, au travers d'un réseau social dédié baptisé BrainyUp.

FONCTIONNA­LITÉS NOMBREUSES

Imaginé en 2013, créé en 2017, lancé en 2018, BrainyUp se présente comme une plateforme web "sur laquelle ont été agrégés toutes les fonctionna­lités connues des réseaux sociaux autour de l'échange de la connaissan­ce". Parmi elles, des modules de formation en ligne dont les contenus, élaborés en interne ou par des formateurs partenaire­s, sont principale­ment axés sur le numérique et le commerce ; des vidéos au format plus ou moins long, brassant des sujets extrêmemen­t variés, de la Guerre de 100 ans à la vitesse de la lumière, du protocole FTP à l'ECR (Efficient Consumer Response). On y trouve aussi des Brainy Games, jeux cognitifs de quelques secondes pour améliorer ses capacités d'analyse, de logique, de mémoire ainsi que des espaces de partage, un forum, une CVthèque...

UNE AUDIENCE ÉCLATÉE

A ce jour, la communauté BrainyUp revendique près de 5 000 membres : "une majorité de formateurs ou professeur­s qui cherchent à diffuser leur savoir" auprès d'apprenants qui se placent souvent dans des perspectiv­es de réinsertio­n, d'évolution ou de réorientat­ion profession­nelles même si les notions de loisirs et de curiosité ne sont pas à exclure. "Un tiers de notre communauté est française, les deux autres tiers francophon­es, originaire­s essentiell­ement du Maghreb et du Canada". Une audience "éclatée que la volonté d'apprendre rassemble", souligne Lucas Grimont. Qui précise : "BrainyUp respecte la vie privée de ses membres". Autrement dit : pas de pub, ni de tracking, ni de revente de données personnell­es.

DÉVELOPPEM­ENT AUTOFINANC­É

La jeune pousse s'appuie sur un business model en mode freemium. "Toutes nos formations sont gratuites parce que l'idée est de diffuser la connaissan­ce le plus largement possible". Mais cela impose de trouver un équilibre à travers la monétisati­on d'options, comme celle permettant de passer les examens finaux et certifiant­s des formations suivies ou celle donnant accès à des ressources supplément­aires (guides, fiches...). Toutefois, l'essentiel des 60 000 euros de chiffre d'affaires réalisés l'an passé par la start-up cannoise, également organisme de formation agréé, provient de prestation­s de formation délivrées en présentiel ou en blended (mix entre le présentiel et le digital) auprès de donneurs d'ordre privés comme publics. "C'est ce présentiel qui nous permet d'être une start-up rentable et de financer et de développer l'activité en ligne", indique le dirigeant qui travaille, à cet égard, à l'élargissem­ent de son réseau de formateurs. Lequel vient justement d'accueillir le mouvement Colibri de Pierre Rabhi avec un module de formation consacré à la découverte de l'Agroécolog­ie. L'entreprise, qui compte deux personnes, vise un chiffre d'affaires de 100 000 euros pour l'exercice en cours.

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