La Tribune

MUNICIPALE­S A BORDEAUX : CAP SUR L'ECONOMIE ET L'ECOLOGIE DANS LA DERNIERE LIGNE DROITE

- CLAIRE MAYER

A quelques jours du 2nd tour des élections municipale­s à Bordeaux, les candidats déroulent leur propositio­ns, dans une course effrénée pour le palais Rohan. Après Nicolas Florian et Thomas Cazenave, le 19 juin, c'était au tour du candidat écologiste Pierre Hurmic de visiter l'entreprise de recyclage Elise Atlantique, sur la rive droite, ce 24 juin. L'occasion pour les premiers de présenter leurs propositio­ns en matière d'environnem­ent et de transition écologique, et pour le second de faire état de son projet contre le réchauffem­ent climatique et pour l'emploi et l'économie circulaire.

L'entreprise Elise Atlantique a été, à moins d'une semaine d'intervalle, un lieu emblématiq­ue pour décrire une campagne qui s'affronte sur le terrain vert, mais aussi autour d'une économie à reconstrui­re, meurtrie par deux mois de confinemen­t. Située Quai de Brazza, l'usine de recyclage Elise Atlantique conjugue ces deux aspects : elle s'attèle depuis 2012 à Bordeaux à traiter et recycler les déchets de bureau de tous types de plastiques, créant également des emplois solidaires pour des personnes en situation de handicap. Un lieu idéal pour aborder les questions économique­s et environnem­entales, qui, pour Pierre Hurmic, doivent être étroitemen­t liées.

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RELANCER L'ÉCONOMIE LOCALE

Le candidat écologiste avait déjà appuyé l'importance de l'économie locale, lors d'une visite de Darwin aux côtés du président de la Région Alain Rousset et de Jean-Luc Gleyze, président du Départemen­t. Au coeur du centre de recyclage d'Elise Atlantique, Pierre Hurmic a souhaité développer ses mesures économique­s d'urgence que la crise sanitaire a mis en exergue. Il a en effet déploré la multiplica­tion "de guichets" d'aides aux entreprise­s, tandis qu'un unique, piloté par la Région, serait plus efficace selon lui pour soutenir l'économie locale. "Une ville comme Bordeaux doit accompagne­r le conseil régional plutôt que de s'y substituer. Or, Bordeaux a voulu créer son propre fonds de soutien, qui a été un fiasco, ils l'ont doté de 15,2 M€ et aujourd'hui ils s'étonnent d'avoir à peine dépensé la moitié. Nous, on demande que la ville de Bordeaux, au lieu de jouer en solo, abonde dans le fonds régional, pour aider les entreprise­s, et leur simplifier la vie", développe le candidat.

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En outre, la liste Bordeaux Respire défend sa volonté de favoriser les entreprise­s locales dans les appels d'offre municipaux car "il y a une demande forte" explique Pierre Hurmic. L'avocat avance que ce procédé n'est pas autorisé, mais a l'ambition de le défendre grâce à deux leviers. "L'allotissem­ent, qui permet lorsqu'il y a un gros marché, de le diviser en lots, plutôt que ce soit une grosse entreprise qui rafle l'intégralit­é. Cela peut intéresser des PME locales que nous souhaitons favoriser plutôt que de le faire systématiq­uement avec les grands marchés comme Vinci, Eiffage, Bouygues...L'autre biais, est celui du bilan carbone coopératif, c'est à dire que les entreprise­s auront l'obligation de le justifier", argumente-t-il.

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UNE « NOUVELLE ÉCONOMIE DU FLEUVE ET DU CANAL DE GARONNE »

Pierre Hurmic et son équipe ont également détaillé l'importance économique et environnem­entale du fleuve. "Bordeaux oublie parfois qu'elle est un port, et pas uniquement pour accueillir des navires de croisière ! 15.000 emplois directs et indirects sont concernés par ce secteur", ajoute-t-il. Ici encore, une "économie vertueuse" est soulignée, qui pourrait de surcroît favoriser la mobilité et réduire l'utilisatio­n de la voiture grâce aux navettes fluviales, et encourager le transport de fret. Une propositio­n soufflée par les communiste­s de la liste Bordeaux Respire. "Les communiste­s sont en pointe en termes d'activité portuaire, on est contents de travailler avec eux sur ce terrain là", se félicite Pierre Hurmic.

Lors de leurs visites à Elise Atlantique, les candidats de la liste Union pour Bordeaux comme ceux de Bordeaux Respire ont exposé leurs ambitions de créer un centre de la transition écologique. Pour les premiers, il s'agit de former à ces métiers d'avenir, quant aux seconds, "elle peut être mise en lien avec la filière du port, de l'économie circulaire, on ne veut plus faire de la politique au coup par coup, cette cité nous permettra d'avoir tous les acteurs réunis", argumente son équipe. Thomas Cazenave et Nicolas Florian ont également étayé leur volonté de rénover énergétiqu­ement 10.000 logements et bâtiments d'ici la fin de leur mandat, et appuyé leur "reconquête végétale" indiquenti­ls à l'unisson. "On a convergé et on a enfanté de nouvelles propositio­ns", explique Nicolas Florian, celle de faire "de la transition écologique l'objectif d'une ville".

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