La Tribune

15 MILLIARDS POUR "LA CONVERSION ECOLOGIQUE", REFERENDUM...: LES PRINCIPALE­S ANNONCES DE MACRON A LA CONVENTION CLIMAT

- AFP

Lors du discours de la Convention climat à l'Élysée, Emmanuel Macron a annoncé retenir toutes les propositio­ns de ce collectif de citoyens, sauf trois. Certaines seront discutées à l'Assemblée nationale.

Il devait donner sa "première réponse" aux 150 citoyens réunis pour la Convention climat. C'est chose faite depuis ce lundi avec une salve de propositio­ns retenues par Emmanuel Macron, lors d'un discours prononcé à l'Élysée. Lancée dans la foulée de la crise des Gilets Jaunes et de la contestati­on de l'augmentati­on de la taxe carbone, cette initiative démocratiq­ue d'un nouveau genre intervient également au lendemain du scrutin des municipale­s de 2020 marqué par un niveau d'abstention historique, mais aussi en plein dans la crise économique liée au Covid-19.

Dans ce contexte, le chef de l'Etat a annoncé avoir retenu 146 des 149 propositio­ns formulées, conforméme­nt au "contrat moral" qui le liait à la Convention citoyenne. Il a toutefois invoqué des "jockers" pour en recaler trois.

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110 KM/H, TAXE SUR LES DIVIDENDES : CE QUI A ÉTÉ REJETÉ PAR L'EXÉCUTIF

Trois propositio­ns ont donc été recalées, à commencer par la limitation de la vitesse à 110 km/h sur les autoroutes. "J'ai présenté beaucoup de grands plans très ambitieux qui ont parfois été résumés en une mesure ou une petite phrase. Et ce serait profondéme­nt injuste que votre travail soit résumé à une mesure", a justifié le président.

Macron a également écarté l'instaurati­on d'une taxe de 4% sur les dividendes afin de ne pas "décourager l'investisse­ment".

Concernant une autre mesure proposée par la Convention, un moratoire sur l'accord commercial UE-Canada (Ceta), M. Macron a déclaré: "je vous réponds, continuons à évaluer".

De même, "telle que proposée la rédaction pour le préambule menace de placer la protection de l'environnem­ent au-dessus des libertés publiques, au-dessus même de nos règles démocratiq­ues", estime M. Macron. "Il est essentiel de ne pas mettre un droit de la nature au-dessus des droits humains".

15 MILLIARDS POUR "LA CONVERSION ÉCOLOGIQUE"

Parmi les propositio­ns validées, Macron a annoncé que "15 milliards d'euros supplément­aires sur deux ans seront injectés pour la conversion écologique de notre économie". "Nous allons mettre en place un fonds de transforma­tion écologique de notre économie dans le plan de relance", a-t-il précisé.

"Vous préconisez d'instaurer un moratoire sur les nouvelles zones commercial­es en périphérie des villes. Allons-y", a-t-il dit.

Estimant qu'il fallait "faire en sorte d'inscrire ce terme dans le droit internatio­nal pour que les dirigeants" puissent rendre "compte", il s'est engagé à porter "ce combat au nom de la France dans des instances multilatér­ales". Un groupe de suivi sera créé pour réfléchir à la façon de l'inscrire en droit français.

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VERS UN RÉFÉRUNDUM EN 2021?

Le chef de l'Etat a également ouvert la porte, sur la base de l'article 11 de la Constituti­on, à un référendum en 2021 avec plusieurs questions sur des textes de loi issus des propositio­ns de la Convention, même si cette dernière ne l'a pas explicitem­ent demandé.

Emmanuel Macron envisage aussi un autre référendum, sur la base cette fois de l'article 89, et à condition que l'Assemblée nationale et le Sénat se mettent d'accord, qui pourrait porter lui sur la réécriture de l'article 1er de la Constituti­on pour "introduire les notions de biodiversi­té, d'environnem­ent, de lutte contre le réchauffem­ent climatique".

"Je veux que toutes les propositio­ns qui sont prêtes soient mises en oeuvre au plus vite", a affirmé M. Macron, en indiquant que certaines seront "abordées lors d'un prochain Conseil de défense écologique (...) d'ici fin juillet".

Des mesures figureront dans le plan de relance "économique, écologique et social", qui sera "soumis au parlement dès la fin de l'été".

"Par ailleurs, un projet de loi spécifique sera présenté à la fin de l'été. Il intègrera vos mesures finalisées dans les prochaines semaines et d'autres, qui méritent d'être encore affinées ou complétées", a ajouté M. Macron. Des groupes de travail vont être mis en place dès mardi à cet effet et le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand recevra les membres de la Convention "dès le mois prochain".

LA RÉFORME ATTENDUE DU CESE

En parallèle, le gouverneme­nt va mettre en place des consultati­ons avec les associatio­ns d'élus et d'autres sujets devront être défendus à "l'échelon européen, parfois internatio­nal", a souligné M. Macron, qui se rendra le 17 juillet à Bruxelles au Conseil européen.

Enfin, les membres de la Convention feront un point "chaque mois" avec le gouverneme­nt sur l'avancée des travaux.

"Il y aura d'autres convention­s citoyennes (...) sur d'autres sujets", a promis M. Macron. Pour ce faire, "une réforme du Conseil économique social et environnem­ental sera présentée au prochain Conseil des ministres, qui fera du CESE la chambre des convention­s citoyennes", a-t-il ajouté.

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