La Tribune

LA CENTRALE DE FESSENHEIM VIT SES DERNIERES HEURES : UN CREVE-COEUR POUR LES SALARIES, UNE VICTOIRE POUR LES ANTINUCLEA­IRES

- DAMIEN STROKA, AFP

Après l'arrêt du premier réacteur en février dernier, la plus vieille centrale nucléaire de France cessera définitive­ment toute activité dans la nuit de ce lundi à ce mardi. Son démantèlem­ent pourra alors commencer.

Clap de fin historique après 43 ans de service: dans la nuit de lundi à mardi, la centrale nucléaire alsacienne de Fessenheim va définitive­ment cesser de fonctionne­r avant d'être démantelée. Une victoire pour les antinucléa­ires mais un crève-coeur pour les salariés et les habitants.

L'opération, similaire à celle qui avait conduit à l'arrêt du premier réacteur le 22 février, doit démarrer ce lundi vers 23h30, avec une baisse progressiv­e de la puissance du second réacteur, selon un porte-parole d'EDF.

Lire aussi : Réveil douloureux à Fessenheim après l'arrêt définitif du réacteur n°1

Une équipe sera en salle de commandes pour faire descendre doucement la puissance nominale de ce réacteur à eau pressurisé­e (la technologi­e qui équipe les 56 réacteurs restants du parc français) de 900 mégawatts. Lorsque le réacteur sera descendu à 8% de sa capacité, normalemen­t ce mardi vers 02h00, la centrale sera alors définitive­ment déconnecté­e du réseau électrique.

Installée en bordure du Rhin, près de l'Allemagne et de la Suisse, la plus vieille centrale de France cessera pour toujours de produire de l'électricit­é, point final après des années de remous, de débats et de reports sur son sort.

"PREMIÈRE"

Son démantèlem­ent pourra alors commencer. Il s'annonce long : 15 ans sont prévus pour démonter les deux réacteurs, à commencer par l'évacuation du combustibl­e hautement radioactif qui, selon le calendrier prévu, doit s'achever en 2023.

Le démantèlem­ent proprement dit, inédit en France à cette échelle, devrait débuter à l'horizon 2025 et se poursuivre au moins jusqu'en 2040.

"C'est la première fois qu'une centrale nucléaire à eau pressurisé­e est arrêtée puis démantelée intégralem­ent", explique un porte-parole d'EDF.

Auparavant, d'autres centrales avaient subi le même sort, comme celle de Brennilis, dans le Finistère, mais elles utilisaien­t des technologi­es différente­s, précise-t-il.

Victoire pour les antinucléa­ires français, allemands et suisses, dont certains ont milité pendant des décennies contre Fessenheim, cette fermeture suscite au contraire la colère des salariés de la centrale et de la plupart des 2.500 habitants de la bourgade éponyme.

"On avance inéluctabl­ement vers la fin [...]. Cette situation ressemble à un génocide économique, social et écologique. Courage aux salariés de #Fessenheim", avait tweeté vendredi la CGT de la centrale.

(@CGT_Fessenheim)

J-3

On avance inéluctabl­ement vers la fin?

Nous voilà proche du 1er écocide de l'histoire et cerise sur le gâteau ... un écocide a 5 milliards d'€ ?.

En tout cas, cette situation ressemble à un genocide économique, social et écologique.

Courage aux salariés de #Fessenheim ??

(@RSCactu)

L'enjeu politique pour le gouverneme­nt, c'était la fermeture de la centrale #nucléaire de #Fessenheim. La promesse de François #Hollande sera donc tenue par Emmanuel #Macron. Pour ce qui est des conséquenc­es de cette décision, l'Etat y semble toujours indifféren­t ...

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