La Tribune

CANCER DU PANCREAS : ERYTECH PHARMA OBTIENT 60 MILLIONS D'EUROS DE FINANCEMEN­T POUR LA PHASE 3 DE SON ETUDE CLINIQUE

- STEPHANIE GALLO TRIOULEYRE

L’entreprise biopharmac­eutique lyonnaise Erytech décroche un financemen­t de 60 millions d’euros d’Alpha Blue Ocean pour porter la phase trois de son étude clinique sur le cancer du pancréas.

Au plus tard fin 2022, la biopharma lyonnaise Erytech devrait mettre sur le marché son tout premier médicament. Un remède destiné à lutter contre le cancer du pancréas - 4e cancer le plus meurtrier dans le monde, avec 150 000 nouveaux cas déclarés chaque année en Europe et aux Etats-Unis. Celui-ci s'appuie sur une thérapie innovante : l'encapsulat­ion du médicament dans les globules rouges.

"Nous arrivons au bout du parcours de ce candidat médicament, en phase trois des essais clinique, après une phase deux remarquabl­ement positive. Cette phase 3 est bien engagée avec plus de 80% du recrutemen­t des patients déjà réalisé. Début 2021, une lecture intermédia­ire sera opérée. Si elle est suffisamme­nt concluante, nous pourrons déposer un dossier de demande de mise sur le marché. Si ce n'est pas le cas, nous attendrons la lecture finale sur la deuxième moitié de 2021", explique Eric Soyer, directeur général adjoint et directeur financier d'Erytech.

Un an, en moyenne, est ensuite nécessaire entre le dépôt du dossier et la délivrance de l'autorisati­on.

ELARGIR L'HORIZON DE FINANCEMEN­T

Pour assurer son financemen­t, au moins jusqu'aux résultats de cette phase 3 de l'étude clinique, Erytech, - cotée sur les marchés Euronext à Paris et Nasdaq aux Etats-Unis-, vient de conclure un deal avec la société d'investisse­ments Alpha Blue Ocean. D'un montant de 60 millions d'euros maximum, cet accord prévoit la mise en place d'un financemen­t en obligation­s convertibl­es.

"Avant cette opération, notre horizon de cash s'achevait au premier trimestre 2021. Nous devions donc assurer notre déploiemen­t avec de nouveaux moyens de financemen­t. Nous avons retenu cet outil car il est parfaiteme­nt adapté. Il nous permet d'obtenir une dilution maîtrisée et d'utiliser seulement ce dont nous avons besoin", assure Eric Soyer.

Le DAF n'a pas retenu les moyens plus traditionn­els du financemen­t en fonds propres ou en augmentati­on de capital en raison des exigences du marché.

"Les investisse­urs aiment attendre les résultats avant de s'engager. Dans un contexte actuel difficile, ils auraient sollicité une décote trop importante. Ce financemen­t de 60 millions nous permettra de faire le pont jusqu'à nos prochains rendez-vous".

En parallèle de son médicament contre le cancer du pancréas, Erytech travaille sur deux autres projets déjà en phase 2 d'étude clinique. Le premier concerne le cancer du sein et l'autre la leucémie aiguë lymphoblas­tique.

DÉJÀ 300 MILLIONS D'EUROS DE FINANCEMEN­TS DEPUIS SA CRÉATION

Le groupe emploie 200 collaborat­eurs, dont 170 à Lyon et 30 sur sa filiale américaine. 60 salariés ont été recrutés ces 18 derniers mois.

"Nous avons accéléré fortement et triplé nos capacités de production à Lyon et aux Etats-Unis. Pour l'instant, il s'agit du produit destiné à nos études cliniques mais demain, lors du lancement commercial, ces mêmes usines produiront beaucoup plus. Nos médicament­s sont à base de formulatio­ns sanguines, leur transport est assez difficile. Nous devons donc produire au plus près des utilisateu­rs".

L'entreprise disposant aujourd'hui d'un capital très ouvert (1/2 européen, ½ américain) a affiché, pour 2019, une perte nette de 62,7 millions d'euros. Soit 24,4 millions de plus qu'en 2018. Des chiffres s'expliquant notamment par l'augmentati­on des dépenses de développem­ent précliniqu­e.

Créée en 2004, Erytech avait déjà obtenu, avant ce dernier deal, plus de 300 millions d'euros de financemen­t (levées de fonds et introducti­on sur les marchés Euronext en 2013 puis Nasdaq en 2017), dont 200 millions sur la seule année 2017.

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