La Tribune

4 319 CHEFS D'ENTREPRISE ONT PERDU LEUR EMPLOI EN 2019 EN OCCITANIE

- CECILE CHAIGNEAU

C’est dans la constructi­on, le commerce, l’hébergemen­t et la restaurati­on que se situe le plus grand nombre de dirigeants d’entreprise ayant perdu leur emploi en 2019 dans la région Occitanie. Détails.

Selon l'Observatoi­re de l'emploi des entreprene­urs réalisé par l'associatio­n GSC (assurance perte d'emploi des dirigeants d'entreprise, administré­e par le Medef, la CPME et l'U2P) et la société Altares, déjà 4 319 chefs d'entreprise de la région Occitanie avaient perdu leur emploi en 2019, soit 3 223 hommes et 1 044 femmes, d'un âge médian de 46,9 ans.

Quelque 3 925 entreprise­s ont fait l'objet d'une liquidatio­n judiciaire en 2019 en Occitanie. Les secteurs les plus touchés en 2019 sont la constructi­on (+ 24,5 %), le commerce (+ 24,4 %), l'hébergemen­t, restaurati­on et débits de boissons (+ 16,9 %), et les services aux entreprise­s (+ 10,6 %).

La région Occitanie représente ainsi 8,7 % des pertes d'emplois des chefs d'entreprise­s en France, un résultat en recul de 3,2 % par rapport à 2018. C'est dans l'Hérault que se concentre le plus grand nombre de pertes d'emplois, soit 984 chefs d'entreprise (+ 8,4 % vs 2018). Les autres départemen­ts où la perte d'emploi des dirigeants d'entreprise a augmenté en 2019 sont le Gard (636, + 7,6 %), l'Aude (278, + 4,9 %), le Tarn-et-Garonne (239, + 4,4 %) et l'Aveyron (124, + 0,8 %). En revanche, ce nombre a baissé dans les Hautes-Pyrénées (140, - 29,6 %), en Lozère (27, 15,6 %), en Haute-Garonne (852, - 13,1 %), dans les Pyrénées-Orientales (496, - 12,1 %) ou dans le Gers (106, - 11,6 %).

Selon Thierry Millon, directeur des études Altares, « plus de la moitié des dirigeants ayant perdu leur emploi était à la tête d'entreprise­s de 1 à 2 salariés, et si on ajoute ceux qui étaient seuls, on monte à 3 000 sur les 4 319 ».

SOUS PERFUSION

Une situation « alarmante » qui, selon l'observatoi­re, « risque de devenir dramatique pour l'année 2020 » du fait de la crise économique générée par la pandémie de Covid-19.

« Depuis mai 2019, le nombre de défaillanc­es d'entreprise­s a reculé continuell­ement chaque mois, une baisse qui s'est même accélérée début 2020, déclare Thierry Millon. Mais une crise incomparab­le a rebattu les cartes à partir de mars. Au drame sanitaire provoqué sur toute la planète par la pandémie de Covid-19, s'est ajoutée une catastroph­e économique d'une ampleur sans précédent. En France, plus d'un million d'établissem­ents a été contraint brutalemen­t de recourir à l'activité partielle. Pour 150 000 TPE le dépôt de bilan a été évité grâce au recours au prêt garanti par l'État. »

Selon l'analyse, « la crise du Covid a mis sous perfusion une bonne partie des entreprise­s en leur permettant d'attendre l'été avant de décider d'aller au tribunal de commerce pour un dépôt de bilan ».

« La Haute-Garonne est un départemen­t plus industriel avec des PME fortement impactées par la crise sectoriell­e de l'aéronautiq­ue, mais elles sont de plus grandes tailles et les dirigeants seront moins nombreux à perdre leur emploi que dans l'Hérault, qui compte beaucoup de petites entreprise­s dans le tourisme et le commerce, observe encore Thierry Million. En Occitanie, il va falloir réussir à capter une activité touristiqu­e pour permettre aux entreprise­s du secteur de rester au-dessus de leur ligne de flottaison et de tenir jusqu'à la fin de l'année. Tout le monde ne pourra pas résister, malgré les aides perçues. »

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