La Tribune

FFB NOUVELLE-AQUITAINE : "POUR UNE RELANCE DES TRAVAUX EN FORCE ET DES SURCOUTS PARTAGES"

- PROPOS RECUEILLIS PAR HELENE LERIVRAIN

Il y a du mouvement à la fédération française du bâtiment (FFB). Marie-Ange Gay-Ramos qui était présidente de la FFB Gironde depuis fin 2015 est désormais la nouvelle présidente de la fédération en Nouvelle-Aquitaine. Elue le 9 juin à l'unanimité, elle succède à Olivier Salleron, lui-même devenu président national de la FFB tandis que Thierry Leblanc vient d'être élu président de la FFB Gironde pour un mandat de 3 ans. Rencontre avec Marie-Ange GayRamos à l'occasion de la présentati­on du plan de relance proposé par la fédération nationale ce 30 juin.

LA TRIBUNE - Vous arrivez à la tête de la fédération en Nouvelle-Aquitaine dans une période troublée, quelle stratégie allez-vous mettre en place ?

Marie-Ange GAY-RAMOS - L'idée est surtout d'intervenir auprès des donneurs d'ordre pour que l'activité continue partout en Nouvelle-Aquitaine. Mais chronologi­quement, nous allons nous occuper en priorité des départemen­ts les plus ruraux, ceux dans lesquels il y avait déjà peu d'activité. Il faut absolument que cela reparte, sinon nous allons nous retrouver avec des entreprise­s en gros difficulté dans les trois à quatre mois qui viennent.

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Comment se porte la filière aujourd'hui en Nouvelle-Aquitaine ?

Ce sont presque les mêmes chiffres qu'au niveau national, c'est-à-dire que le taux d'activité de reprise des chantiers se situe entre 93 et 95 %. Il ne s'agit que d'un premier indicateur qui montre bien que nous ne sommes pas à 100 % et nous sommes, à ce stade, assez inquiets. Nous souhaitons la mise en place d'un plan de relance très fort et pas uniquement sur la rénovation énergétiqu­e. Il ne faut pas exclure tout ce qui est logements neufs et travaux dans le secteur public. Il faut savoir qu'un logement neuf équivaut à trois emplois. Si les travaux ne sont pas lancés en force, nous risquons des pertes d'emplois de l'ordre de 10 à 15 %.

Est-ce votre unique priorité ?

Nous avons deux priorités. Alors que pendant la crise, il y a eu une diminution des appels d'offres, il s'agit clairement de les relancer. Ensuite, il est urgent de parler de la question des surcoûts liés à l'achat de masques, de gants, de visières qu'il faut acheter pour protéger nos salariés. Nous ne demandons pas qu'ils soient pris en charge à 100 % par le maître d'ouvrage mais que ces dépenses soit partagées. Une entreprise du bâtiment aujourd'hui, c'est 1 à 2 % de rentabilit­é, donc en prenant en charge la totalité des surcoûts, c'est mathématiq­ues, nous travaillon­s à perte.

Sur cette question des surcoûts, quel bilan tirez-vous à ce stade ? Y a t-il de bons élèves ?

Ce n'est pas la majorité et c'est, pour moi, une grande déception. En revanche, effectivem­ent, Bordeaux Métropole, qui a en l'occurrence signé la charte régionale, fait par exemple ce qu'il faut. C'est d'ailleurs la première chose qu'ils font quand ils démarrent une opération, ils parlent des surcoûts. C'est exactement ce qu'il faut faire : les chiffrer et voir comment ils peuvent être répartis. Mais quand ils sont partagés, cela ne coûte pas grand chose à chacun et c'est plus cohérent !

Peut-on parler de combat ? Le terme est-il juste ?

Je tiens tout d'abord à rappeler que nous avons fermé nos chantiers après l'interventi­on du président de la République Emmanuel Macron le 16 mars, mais notre secteur a du se battre pour obtenir le chômage partiel. Aujourd'hui, il faut se battre pour obtenir des annulation­s de charges ou encore espérer pouvoir bénéficier d'une baisse de la TVA à 5,5 %. Nous faisons partie des secteurs qui doivent prouver, expliquer pour obtenir gain de cause et ce n'est pas nouveau. Mais cela tombe bien, je suis persévéran­te !

Au-delà de la crise, quels travaux entendez-vous mener ?

La priorité pour moi est de continuer à construire notre fusion entre les trois régions, c'est-à-dire douze départemen­ts. Pendant la crise, nous nous voyions tous les quinze jours en visioconfé­rence, il va falloir poursuivre. Mon objectif est de créer une vraie cohésion pour d'abord traverser cette crise. Ensuite, nous pourrons monter tous les dossiers que nous voudrons. Nous y arriverons.

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La fédération du bâtiment en Nouvelle-Aquitaine regroupe 4532 entreprise­s représenta­nt 51.000 salariés soit près de 62 % du nombre total de salariés du bâtiment de la région.

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