JEAN CASTEX NOMME PREMIER MINISTRE : REACTIONS EN REGION
Le haut fonctionnaire et maire (LR) de Prades, dans les Pyrénées-Orientales, prend la succession d’Édouard Philippe à Matignon. Âgé de 55 ans et issue d’une droite modérée, Jean Castex a fait sa carrière dans le sillage de Xavier Bertrand et de Nicolas Sarkozy. Le 2 avril dernier, il avait été nommé "Monsieur déconfinement" du gouvernement. Réactions de la classe politique et économique en région.
Première réaction d'entre toutes à la nomination de Jean Castex en tant que Premier ministre, celle de Jean Castex lui-même par la voie d'un communiqué, s'adressant à ses administrés de Prades, dont il est le maire (LR) depuis 2008 (réélu au 1e tour le 15 mars 2020, à 75,72 %) : « Je mesure l'immensité de la tâche qui m'attend. Pour la remplir, je serai puissamment aidé par l'expérience acquise à votre côté en tant que maire et par le fort soutien démocratique que vous m'avez depuis longtemps manifesté... Si l'ampleur de ces nouvelles fonctions ne me permettra plus d'exercer la charge de maire, je resterai membre du conseil municipal. Le premier adjoint, Yves Delcor, assurera l'intérim. »
Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, dans un communiqué : « Je connais bien Jean Castex pour qui j'ai une haute estime. C'est un homme de qualité, un grand serviteur de l'État, un haut fonctionnaire compétent et un élu local reconnu, que ce soit en tant que maire de Prades ou président de la Communauté de communes Conflent Canigó. Je lui souhaite pleine réussite dans ses missions et me tiens prête à travailler avec lui dans un partenariat constructif. Nous avons encore très récemment échangé sur des projets locaux. J'espère, compte tenu de ses expériences, que les territoires seront mieux pris en compte. Nous en avons particulièrement besoin, dans le contexte de crise que nous connaissons et qui nécessite la mobilisation de tous. »
« C'EST L'ENA DANS TOUTE SA SPLENDEUR »
Emmanuel Négrier, politologue, joint par téléphone : « Jean Castex est un profil consensuel, connu pour sa discrète efficacité dans la gestion de la crise. Après le Normand Édouard Philippe, cette nomination fleure bon le territoire. C'est l'ENA dans toute sa splendeur, et on est dans un alliage entre valeurs contradictoires qui ne masque pas un ancrage droitier du gouvernement au fil du temps... Dans la région, Jean Castex déroge de par sa personnalité par rapport à la droite conventionnelle qui flirte avec l'extrême-droite. Il a un profil de peu de chapelles, qui ne défraie pas la chronique, dans une position centrale à droite. Après la récente élection de Louis Aliot à la mairie de Perpignan, ça donne un double éclairage sur le département des Pyrénées-Orientales, qui est peut-être voulu car l'exécutif joue tellement sur les images faute d'agir sur la réalité qu'on peut imaginer qu'il y a là la volonté d'aller chercher un symbole. C'est peut-être aussi pour Emmanuel Macron une manière de désigner son adversaire préféré, le Rassemblement national... Jean
Castex est la seconde personnalité de l'ex-Languedoc-Roussillon, après Ségolène Neuville (nommée secrétaire d'État aux personnes handicapées et à la lutte contre l'exclusion dans le gouvernement Valls, d'avril 2014 à mai 2017, NDLR), à accéder à des fonctions ministérielles. Jusqu'à présent, cette partie de l'Occitanie était un désert ministériel.»
Louis Aliot, maire (RN) de Perpignan, sur Twitter : « J'adresse mes félicitations à Jean Castex pour sa nomination à Matignon. J'espère beaucoup sur sa mobilisation pour qu'enfin Perpignan accède au train à grande vitesse ainsi que sur une défense de notre ruralité qui est en grande souffrance. »
« ÇA FAIT RENAÎTRE L'ESPOIR »