A MARSEILLE, FAITES VOS JEUX, RIEN NE VA PLUS

Ce serait le scénario d'un long métrage que l'on taxerait les auteurs d'exagération. Pourtant, le scénario qui se joue avec la deuxième ville de France pour décor ressemble avec ses rebondissements quotidiens, à une mauvaise série télé. Où les protagonistes jouent stratégie fine voire se déchirent. De quoi y perdre son latin. Et son sens commun.

Les rumeurs qui bruissaient dans Marseille ces dernières 48 h, faisait déjà état d'un désistement de Martine Vassal, battue dans son secteur, au profit de Guy Teissier ou de Lionel Royer-Perreaut. Finalement ce ne sera pas l'un ou l'autre, mais les deux. Car après l'annonce officielle (comprendre en accord avec Martine Vassal) de la candidature de l'ex-président d'Euroméditerranée à l'élection du maire ce 4 juillet, c'est son ancien attaché parlementaire, via un vidéo publiée sur sa page Facebook, qui annonce y aller aussi.

RETOUR VERS LE FUTUR

Sauf que Lionel Royer-Perreaut estime lui que Guy Teissier n'est pas légitime pour prétendre au fauteuil de maire.

"Il n'a pas été candidat. Il n'a pas été élu par les Marseillais pour être désigné maire d'arrondissement ou mieux maire de Marseille et on ne peut pas transformer un déni démocratique en un autre déni démocratique. Je sais qu'il y a des ententes en cours avec le RN", argumente celui qui a été réélu dimanche maire du 5ème secteur. Ce qui, selon lui, lui offre cette légitimité nécessaire, d'autant estime-t-il que la Cité phocéenne mérite "un maire qui soit en capacité de décider, d'orienter, d'impulser de nouvelles énergies, qui apporte de l'oxygénation à cette ville. C'est ce dont Marseille a besoin".

Il faut dire que la candidature de Guy Teissier peut surprendre. Ancien président de l'EPA Euroméditerranée de 2008 à 2013, ancien président de la Communauté urbaine (sorte d'ancêtre de la Métropole Aix-Marseille Provence), il ne représente pas réellement la rupture avec Jean-Claude Gaudin. Mais à 75 ans, voilà ce député de la 6ème circonscription propulsé sur le devant de la scène. Avec un argument que certains n'ont pas hésité à souligner. En cas d'égalité entre les candidats au fauteuil de maire, c'est le plus âgé qui l'emporte. C'est-à-dire... Guy Teissier.

GHALI AVEC QUI ?

Si le dernier rebondissement en date est cette double candidature du côté de LR, à gauche, le Printemps marseillais poursuit ses appels du pied à Samia Ghali. Car c'est bien la sénatrice des Bouches-du-Rhône, forte des 8 sièges obtenus dimanche, qui peut faire basculer le fauteuil de maire à gauche ou à droite.

Si la gauche peut apparaître comme étant un choix "logique", vu le passé d'élue socialiste de

Samia Ghlali, c'est tout de même grâce au désistement de la candidature LR dans son secteur, que celle-ci l'a emporté. Pour l'heure, un tweet, énigmatique, de celle qui avait reçu le soutien de Ségolène Royal, constitue sa seule prise de parole. "Samedi, Marseille ne se fera pas sans les quartiers Nord. Le moment de l'union de la ville, de la réconciliation entre le nord et le sud doit enfin arriver. Ce sera l'aboutissement d'un combat de 20 ans".

Le suspens est donc entier. Pas sûr que de nouveaux rebondissements ne viennent pas le nourrir encore davantage. Marseille, ton univers impitoyable...