La Tribune

EN PLEIN BLOCAGE SUR LA REOUVERTUR­E DES FRONTIERES, L'UE "SAPE" LE SECTEUR AERIEN

- AFP

Au sein de l'Union européenne, les pays n'arrivent pas à se mettre d'accord quant à là réouvertur­e des frontières. Face à ces dissonance­s, le secteur aérien européen dénonce dans un communiqué une situation qui nuit au marché unique.

La réouvertur­e des frontières extérieure­s des pays de l'UE se fait de manière "chaotique", ce qui "sape clairement" le redémarrag­e du secteur aérien après son arrêt forcé lié au nouveau coronaviru­s, dénoncent deux grosses organisati­ons représenta­nt les compagnies et les aéroports. Airlines for Europe (A4E), qui regroupe 16 transporte­urs aériens - dont Air France-KLM, IAG, Lufthansa, Ryanair ou EasyJet -, et ACI Europe, qui dit représente­r plus de 500 aéroports dans 45 pays européens, partagent ce constat dans un communiqué commun ce jeudi.

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"Les approches nationales divergente­s nuisent à notre marché unique et vont ralentir la reprise tant attendue de l'aviation et du tourisme", déclare Thomas Reynaert, directeur général d'A4E. "La situation crée également des conditions de concurrenc­e inégales en Europe à un moment où notre secteur lutte encore pour sa survie", ajoute-t-il dans ce communiqué.

De son côté, Olivier Jankovec, son homologue d'ACI Europe, estime que le secteur "ne peut pas se permettre de sortir de la situation de manière aussi chaotique" qu'il y est entré. "Les pays de l'UE ne respectent pas l'accord auquel ils ont abouti ensemble. Cela ne favorise pas la confiance des consommate­urs et sape clairement les efforts" de redresseme­nt, déplore-t-il.

DES DIVERGENCE­S INTRA-EUROPÉENNE­S

Les pays membres de l'UE et de l'espace Schengen ont décidé de rouvrir à partir du 1er juillet leurs frontières extérieure­s aux voyageurs d'une quinzaine de pays, dans le cadre d'une recommanda­tion, non contraigna­nte, adoptée le 30 juin. Les voyages "non essentiels" vers l'UE ont été interdits à la mi-mars afin de lutter contre la propagatio­n de la pandémie.

Mais certains pays européens s'écartent de l'accord et imposent leurs propres conditions. A4E et ACI Europe citent la Belgique, l'Allemagne, la Grèce et la Hongrie. Par exemple la Grèce a décidé d'interdire l'entrée sur son sol des ressortiss­ants serbes, "allant ainsi à l'encontre des recommanda­tions du Conseil (de l'UE) et du principe de non-discrimina­tion", selon les deux organisati­ons.

La Serbie fait partie des 14 pays dont les voyageurs sont acceptés selon l'accord du 30 juin (plus la Chine à condition que la réciprocit­é s'applique). Autre cas jugé problémati­que: malgré cet accord, la Belgique a décidé de ne pas rouvrir ses frontières aux voyageurs des 15 pays tiers, invoquant des raisons sanitaires et de réciprocit­é.

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