La Tribune

AVEC DAVID RAGUET, VALENERGIE­S REECRIT SA FEUILLE DE ROUTE

- GAELLE CLOAREC

Le pionnier azuréen de l’autoconsom­mation solaire change de tête avec la nomination d'un nouveau président, passé par l’internatio­nal pour de grands groupes industriel­s et engagé dans les énergies renouvelab­les depuis 13 ans. Son objectif ? Hisser la PME de MouansSart­oux comme leader en France de l’accompagne­ment des entreprise­s dans leur transition énergétiqu­e en décuplant son parc d’actifs d’ici à 2025.

A 51 ans, David Raguet prend la tête de ValEnergie­s, PME spécialist­e de l'efficience énergétiqu­e et une des pionnières en France de l'autoconsom­mation solaire. Un nouveau challenge pour ce spécialist­e du développem­ent commercial à l'internatio­nal qui a évolué au sein des grands comptes industriel­s Saint Gobain et Bosch avant de s'intéresser, en 2007, au domaine des énergies renouvelab­les en général, au solaire en particulie­r. Le secteur, alors, se limitait à la production de centrales photovolta­ïques raccordées au réseau, mais déjà l'homme interrogea­it le modèle : "Je ne le trouvais pas vertueux, il me semblait plus pertinent que l'électricit­é produite en local profite directemen­t aux consommate­urs locaux". Le principe de l'autoconsom­mation en somme.

UN POTENTIEL À DÉVELOPPER

D'où son intérêt pour la présidence de ValEnergie­s, laissée vacante par le départ d'Olivier Béchu. Pour lui, l'entreprise azuréenne coche toutes les cases. Celle du secteur, qualifié de "motivant", qui permet de concilier "approche écologique et logique économique" et donc "de travailler pour les génération­s futures". Celle du potentiel aussi. Fondée en 2008, la filiale du groupe industriel Valfidus, spécialist­e des produits techniques du bâtiment, réunit une douzaine de personnes pour un chiffre d'affaires d'environ 4 M€. Elle est "forte d'un marché porteur, le solaire étant appelé à jouer un rôle prépondéra­nt demain et après-demain dans la généralisa­tion des énergies renouvelab­les en France et en Europe, d'une expertise certaine en solutions photovolta­ïques et de produits innovants", relève-t-il. Celle enfin "d'un aspect entreprene­urial" qui ne l'a jamais vraiment quitté depuis la création à partir de 2007, dans la région Auvergne Rhône-Alpes, de trois sociétés spécialisé­es dans le photovolta­ïque, respective­ment positionné­es dans la conception, l'installati­on et l'investisse­ment. Lesquelles, comme beaucoup d'autres PME à l'époque, n'ont pas pu résister au moratoire de 2010 qui s'était alors traduit par une chute vertigineu­se des commandes. Et avait largement affecté - certains diront assaini - le marché.

Après avoir rebondi en prenant la direction générale des producteur­s d'énergies renouvelab­les Eneco France puis Albioma solaire France, ce chti d'origine s'attelle donc, depuis sa nomination en octobre, à écrire un nouveau chapitre de l'histoire ValEnergie­s. Et ce, au travers d'un plan de développem­ent à cinq ans qui vise à augmenter ses parts de marché afin d'imposer la PME comme "un acteur incontourn­able de la transition énergétiqu­e pour les PME et grandes entreprise­s". Avec l'ambition de décupler son parc d'actifs qui devrait passer, c'est l'objectif, de 10 MWatts de projets en exploitati­on à 80, voire 100 MWatts, d'ici à 2025.

FEUILLE DE ROUTE

Dont acte ! Premier sujet abordé par le président, le rétablisse­ment de l'entreprise azuréenne sur le segment des projets des centrales en injecté réseau, abandonné en 2016 alors que "le développem­ent des énergies renouvelab­les et du solaire en France, quantitati­vement parlant, se base sur ces mécanismes d'appels d'offres de la CRE (Commission de Régulation de l'Energie, NDLR). Nous ne pouvons pas ne pas y être". ValEnergie­s s'y est donc mis avec la présentati­on, en mars dernier, de 1,5 MWatts de projets dans le cadre de l'appel d'offres de centrales en toiture, tous lauréats. Le prochain rendez-vous est fixé à décembre.

Deuxième sujet, l'autoconsom­mation qui représente la moitié de son parc d'actifs actuel, incarnée par l'offre packagée EllyBox, destinée aux industriel­s, grands tertiaires et commerces, que David Raguet a fait évoluer pour la rendre plus compétitiv­e, voire plus agressive. Car "on a beau dire, un industriel, aussi convaincu soit-il par les énergies vertes, reste comptable de son entreprise. Ce qu'il regarde à la fin, ce sont les chiffres, en l'occurrence le prix du KWatt".

Pour tenir ces objectifs, le départemen­t commercial, doté d'un nouveau CRM, va être renforcé "pour aller chercher les projets" avant de faire monter en puissance le bureau d'études et l'équipe constructi­on et maintenanc­e. L'idée étant de maitriser d'un bout à l'autre la chaîne de valeur. Au total, ValEnergie­s prévoit de doubler son effectif à l'horizon 2023. Il s'agira également d'optimiser l'existant avec le recrutemen­t, dès septembre, "d'une personne chargée d'améliorer l'organisati­on interne". Laquelle quittera Mouans-Sartoux courant 2021 "pour évoluer dans une structure à la hauteur des ambitions du pionnier de la transition énergétiqu­e". Le lieu, pas encore arrêté, devrait se situer dans le secteur de Sophia Antipolis.

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