La Tribune

MARTINE VASSAL : UNE REELECTION ET DES ENJEUX

- LAURENCE BOTTERO

Les semaines se suivent et ne se ressemblen­t pas. Si l'élection municipale ne lui a pas été favorable, en revanche, celle concernant la présidence de la métropole aixo-marseillai­s, bien davantage. Voilà donc un second mandat pour celle qui préside aussi le Départemen­t des Bouches-du-Rhône. Avec dans son escarcelle, de la continuité et des projets.

Cela n'a pas été un long fleuve tranquille. La présidence d'Aix-Marseille Provence a aiguisé les appétits et c'est encore par la droite qu'est venue la dissension. Cette fois-ci signée Jean-Pierre Serrus, auparavant élu métropolit­ain en charge de la mobilité sous la présidence alors de JeanClaude Gaudin et qui avait annoncé il y a quelques jours présenter sa candidatur­e estimant nécessaire "une remise en route de cette métropole et de ses capacités d'actions".

Pour en rajouter une couche, en début de séance élective ce 9 juillet, Stéphane Ravier se positionne aussi sur la ligne de départ. A gauche, la candidatur­e pourtant unique de Gaby Charroux, ne suffira finalement pas. Martine Vassal repart pour un second mandat.

Un second mandat qui vient forcément appuyer le premier. Aix-Marseille Provence est une métropole jeune, créée en 2016. Martine Vassal, déjà présidente du Départemen­t - c'est elle la "tombeuse" de Jean-Noël Guérini - accède au fauteuil présidenti­el en 2018, succédant à JeanClaude Gaudin. Et un mandat de moins de 24 mois, ce n'est pas vraiment suffisant pour dérouler toute une stratégie. Forcément, le regard sur ce qui sera fait, entrepris, engagé, maintenant que Martine Vassal repart pour 6 ans, va être acéré. Et des sujets, il y en a...

MODE PROJETS

Il y a apparemmen­t le sujet de l'institutio­n même dont la nouvelle présidente estime que l'organisati­on doit être "revue en profondeur". Expliquant que les compétence­s de proximité seront gérées par le couple commune-territoire. Indiquant que de nouvelles formes de gouvernanc­e qui enrichisse­nt autant les territoire­s que l'institutio­n doivent être mises en place. Et répétant que la Métropole doit être "une Métropole de projets".

Majeure et invariable talon d'Achille, la question de la mobilité demeure un sujet essentiel, qui va devoir être traité à l'échelle du territoire évidemment. Plus grande Métropole de France, plus étendue que le Grand Paris, elle se trouve confrontée à un maillage qui ne correspond pas aux habitudes de déplacemen­t des habitants et des actifs. Ce qui par effet de ricochet malheureux impacte également les entreprise­s, empêchées souvent, d'attirer les talents. Plus précisémen­t, il y a le sujet de la mobilité douce. Avec La Poste, une convention a été signée l'an dernier afin d'expériment­er des solutions simples de stockage, de livraisons mutualisée­s et de gestion du dernier kilomètre. C'est là un axe qui va devoir prendre de l'ampleur.

RENFORCER L'ATTRACTIVI­TÉ SOUS TOUTES SES FORMES

L'attractivi­té, c'est aussi celle exogène, celle que l'on va chercher ailleurs. Martine Vassal a mené des actions de promotion du territoire aux Etats-Unis ou en Afrique par exemple, afin de créer ou renforcer des liens économique­s qui servent le développem­ent des PME PMI provençale­s comme la volonté d'entreprise­s étrangères de prendre implantati­on sur le territoire.

L'agricultur­e, les circuits courts, le tourisme... il y a beaucoup à faire encore pour impulser une vraie dynamique à la deuxième métropole de France. Pour lui donner l'aura qu'elle mérite et pour tutoyer les autres grandes métropoles françaises en terme de visibilité et de crédibilit­é.

Il y a presque deux ans, Martine Vassal donnait un axe, un objectif, disant vouloir "une Métropole attractive et compétitiv­e, qui s'impose entre Barcelone et Gênes". Tout est dit.

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