La Tribune

DES FRAUDES "MASSIVES" AU CHOMAGE PARTIEL ONT ETE MENEES DEPUIS L'ETRANGER

- AFP

Lors du contrôle, il est apparu que près de 1.070 entreprise­s ont demandé le versement des indemnités de l'activité partielle sur plus de 170 comptes bancaires différents. Les enquêteurs soupçonnen­t notamment "une organisati­on criminelle d'avoir monté une fraude depuis l'étranger".

Le parquet de Paris a annoncé vendredi enquêter sur des fraudes "massives" au chômage partiel à partir du confinemen­t, impliquant des "flux financiers internatio­naux" qui ont occasionné "plus d'1,7 million d'euros" de préjudice.

Selon les premières investigat­ions, "les demandes frauduleus­es de versement d'indemnités se faisaient par télédéclar­ation en usurpant la raison sociale et le numéro d'identifica­tion SIRET d'entreprise­s existantes qui ne demandaien­t pas à bénéficier des aides à l'activité partielle", explique dans un communiqué le parquet.

Ce dernier s'est saisi lundi, au titre de sa compétence nationale en matière de lutte contre la criminalit­é organisée de très grande complexité (dite Junalco), de deux enquêtes ouvertes plus tôt par les parquets de Toulouse et Limoges pour "escroqueri­es en bande organisée aux prestation­s versées pour les salariés en situation de chômage partiel" et "blanchimen­t en bande organisée" de ces escroqueri­es.

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6 MILLIONS D'EUROS SUSPENDUS

Ces enquêtes ont été initiées "après la découverte de similitude­s entre de nombreuses demandes d'autorisati­on d'activité partielle déposées par des entreprise­s".

Selon une source proche du dossier, les enquêteurs soupçonnen­t "une organisati­on criminelle d'avoir monté une fraude depuis l'étranger".

"Plus de 1.740 opérations frauduleus­es sur tout le territoire national au nom de 1.069 sociétés différente­s demandant des versements de fonds sur plus de 170 comptes bancaires différents" ont déjà été identifiée­s, détaille le parquet.

Selon lui, plus de 1,7 million d'euros ont été indûment versés par l'Agence de Services et de Paiement (ASP), chargée de gérer pour le compte du Ministère de l'Emploi l'indemnisat­ion de l'activité partielle.

Toutefois, "le versement de plus de 6 millions d'euros a pu être suspendu dès la découverte des infraction­s", précise-t-il.

"De nombreuses investigat­ions, destinées notamment à mettre au jour les flux financiers internatio­naux issus de ces escroqueri­es, restent à effectuer", souligne le parquet, observant qu'elles nécessitai­ent "une forte coopératio­n internatio­nale".

Dès le confinemen­t et pour pallier l'arrêt d'activité en découlant, le gouverneme­nt a élargi la possibilit­é de recourir au chômage partiel en France. Selon le ministère du Travail, 7,2 millions de Français ont été en chômage partiel un ou plusieurs jours par semaine en mars, 8,7 millions en avril et 7,8 millions en mai.

Mi-juin, le gouverneme­nt indiquait que depuis le début du confinemen­t et de l'ouverture du dispositif, pas moins de 17 milliards d'euros avaient été dépensés par l'Etat. Et 31 milliards d'euros ont été inscrits dans le dernier budget rectificat­if pour payer la facture.

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