La Tribune

FIN DE L'ETAT D'URGENCE SANITAIRE: CE QUI CHANGE POUR LES ENTREPRISE­S

- AVEC AFP

À partir du samedi 11 juillet, la France n'est plus en état d'urgence sanitaire en raison de l'épidémie de Covid-19 - sauf en Guyane et à Mayotte. Cependant, face au risque d'une recrudesce­nce, le gouverneme­nt se réserve le droit de reprendre par décret des séries de mesures d'exceptions jusqu'au 30 octobre et qui impacterai­ent directemen­t les entreprise­s.

Ce vendredi à minuit marque la fin officielle de l'état d'urgence sanitaire, entré en vigueur le 24 mars face à l'épidémie de coronaviru­s. Fin de la trêve hivernale, de l'encadremen­t des prix des gels et masques et encore retour de la carence en cas d'arrêt maladie; de nombreux changement­s sont à prévoir pour les entreprise­s et pour certains commerces encore touchés par les conséquenc­es de ce décret. Aussi, plusieurs mesures restrictiv­es de droit commun restent encore en vigueur.

De fait, de possibles restrictio­ns sont possibles jusqu'à l'automne, selon la loi de sortie de l'état d'urgence publiée vendredi au Journal officiel. Le ministre de la Santé Olivier Véran a encore appelé vendredi les Français à la "vigilance au quotidien" après avoir observé un "relâchemen­t dans les comporteme­nts" visant à limiter la transmissi­on du Covid-19. Les opposition­s critiquent un prolongeme­nt en "trompe l'oeil" de ce régime d'exception.

Cas particulie­r: l'état d'urgence est prolongé jusqu'au 30 octobre en Guyane et à Mayotte, où le virus circule encore activement.

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UNE POSSIBLE RESTRICTIO­N DE CIRCULATIO­N

Le gouverneme­nt pourra réglemente­r et même interdire, là où le virus est actif, la circulatio­n des personnes et des véhicules ainsi que l'accès aux transports en commun. Les déplacemen­ts "strictemen­t indispensa­bles aux besoins familiaux, profession­nels et de santé" doivent rester permis. Il sera possible d'imposer aux personnes prenant l'avion à destinatio­n ou en provenance du territoire métropolit­ain ou d'outre-mer de présenter le résultat d'un test virologiqu­e. Olivier Véran a indiqué travailler à la mise en place dans les aéroports "où ce sera possible" de tests salivaires pour les voyageurs arrivant de pays à risque.

Le Conseil constituti­onnel a précisé jeudi qu'il ne sera pas possible d'interdire de sortir de chez soi ou des alentours, autrement dit de confiner la population, même localement. S'il fallait décider un nouveau confinemen­t strict, tel celui mis en place à partir du 17 mars, le gouverneme­nt devrait de nouveau décréter un état d'urgence sanitaire.

LA DIMINUTION DES AIDES POUR LES ENTREPRISE­S

De plus, côté entreprise­s, depuis le 16 mars et jusqu'au 10 juillet, le plafond de la défiscalis­ation des heures supplément­aires avait été rehaussé à 7.500 euros pour inciter à la reprise économique. À partir de samedi, le plafond d'exonératio­n reviendra à son montant initial de 5.000 euros. Enfin, la possibilit­é légale de "reporter ou d'étaler le paiement des loyers" ou certaines factures (eau, électricit­é...) pour les très petites entreprise­s "dont l'activité est affectée par la propagatio­n de l'épidémie" se termine. Mais le gouverneme­nt a prévu un nouvel arsenal pour aider les entreprise­s au fil des budgets de crise.

LE RETOUR DES JOURS DE CARENCE

En outre, les jours de carence en début d'arrêt maladie reviennent à la normale. Ces jours avaient en effet été suspendus pendant la période d'état d'urgence sanitaire, permettant une rémunérati­on durant ces jours-là, quel que soit le motif. À partir de samedi, les agents publics ne bénéficier­ont du maintien de leur rémunérati­on qu'à partir du deuxième jour d'arrêt de travail. Ce délai s'étend au quatrième jour dans le privé, même si l'employeur prend généraleme­nt l'ensemble en charge du fait d'accords d'entreprise ou de branche.

Autre évolution, l'encadremen­t des prix de vente des gels hydroalcoo­liques et des masques chirurgica­ux à usage unique prend fin vendredi soir.

LA FIN DE LA TRÊVE HIVERNALE

D'autre part, du côté de l'immobilier, la trêve hivernale (habituelle­ment du 1er novembre au 31 mars) qui avait été prolongée dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire s'arrête ce vendredi à minuit. Néanmoins, le gouverneme­nt assure que les expulsions locatives ne pourront pas avoir lieu "sans possibilit­é de relogement". Les propriétai­res pourront solliciter l'indemnisat­ion de l'État quand les procédures d'expulsion n'auront pas été exécutées.

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UNE RÉOUVERTUR­E DES STADES, MAIS PAS DES DISCOTHÈQU­ES

De plus, le gouverneme­nt pourra encore encadrer les rassemblem­ents et fermer provisoire­ment des établissem­ents et lieux de réunion. Les discothèqu­es notamment restent closes à ce stade mais espèrent rouvrir avant septembre, même sans piste de danse. Le gouverneme­nt a cependant autorisé la réouvertur­e des stades à partir de samedi, avec une jauge maximale de 5.000 spectateur­s que plusieurs dirigeants sportifs veulent déjà rehausser.

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