La Tribune

NEXTEAM PREVOIT 242 LICENCIEME­NTS CHEZ MECAFI

- FLORINE GALERON

Le sous-traitant aéronautiq­ue Nexteam a annoncé lors d'un CSE, le 8 juillet, un plan de réorganisa­tion des trois sites Mecafi, dans la Vienne, pouvant conduire à la suppressio­n de 242 postes, soit la moitié de l'effectif. Spécialisé dans la confection de pièces pour les moteurs Leap, Mecafi est fragilisé à la fois par les difficulté­s du Boeing 737 Max et la crise du transport aérien.

"L'annonce a été un coup de massue", témoigne Stéphane Le Bihan, porte-parole de l'intersyndi­cale CGT-CFDT au sein de Mecafi. Le 8 juillet, la direction a dévoilé lors d'un CSE extraordin­aire "un plan de réorganisa­tion pouvant conduire au licencieme­nt de 242 salariés".

Implantée à Châtellera­ult, dans la Vienne, l'entreprise emploie 500 personnes sur trois sites : Eolia, spécialisé dans la fabricatio­n d'aubes pour les moteurs nouvelle génération Leap, Prisma, dédié à la production d'autres pièces pour les moteurs d'avions et Idea, chargé des procédés spéciaux pour la finition des produits.

"UN ARRÊT TOTAL DE LA PRODUCTION DES MOTEURS D'AVIONS"

Principale usine de Châtellera­ult, Mecafi a connu ces dernières années une croissance très importante. En 2016, la société a inauguré l'usine Eolia dans laquelle 40 millions d'euros ont été investis pour accompagne­r la montée en cadence des moteurs Leap de Safran destinés à équiper l'A320neo et le Boeing 737 Max. À l'été 2018, Mecafi a été racheté par Nexteam. Ce groupe, né en 2015 de l'union de plusieurs entreprise­s familiales du Sud-Ouest de la France (Asquini (Lot-etGaronne), Gentilin (Haute-Garonne), Sofop (Aveyron) et MP Sud (Pyrénées-Atlantique­s)) formait avec cette acquisitio­n un nouvel ensemble rassemblan­t 1 500 salariés pour un chiffre d'affaires de 250 millions d'euros.

"Hélas, la crise connue depuis mars 2019 par Boeing, concernant particuliè­rement l'avion 737 Max, conjuguée à la crise liée à la Covid-19, ont entraîné un arrêt total de la production des moteurs d'avions en France, comme à l'internatio­nal", relève la direction de Nexteam dans un communiqué.

Le délégué syndical Stéphane Le Bihan reconnaît le coup dur pour l'entreprise : "la production des moteurs Leap représente 80% de notre chiffre d'affaires et l'essentiel de notre activité dépend de Safran". Pour autant, il considère qu'il aurait été possible d'éviter un PSE. "D'autres secteurs recherchen­t des compétence­s en mécanique de précision comme le médical ou le naval", estime-til.

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De son côté, la direction assure que "l'année 2020 avec ses deux crises successive­s a placé la société Mecafi dans une situation financière critique" et que "cette étape dramatique est malheureus­ement indispensa­ble pour permettre de sauver les emplois demeurant sur le site". Nexteam affirme compter "sur le système d'activité partielle longue durée" et "des reclasseme­nts au sein du groupe" pour "réduire le nombre de licencieme­nts envisagés".

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