La Tribune

LA CRISE EST ENTREE DANS UNE NOUVELLE PHASE, MAIS LE MONDE "N'EST PAS TIRE D'AFFAIRE" (FMI)

- AFP

Pour Kristalina Georgieva, il faut maintenir "voire étendre" les mesures de protection sociale et continuer de dépenser l'argent public pour stimuler l'économie. La patronne du FMI appelle également à profiter de cette "occasion qui ne se présente qu'une fois par siècle" pour reconstrui­re un monde "plus équitable, plus vert, plus durable, plus intelligen­t et surtout plus résilient".

La crise provoquée par la pandémie est entrée dans une nouvelle phase qui demandera de la souplesse pour assurer "une reprise durable et équitable", a affirmé ce jeudi la directrice générale du FMI, prévenant que le monde "n'est pas encore tiré d'affaire".

S'exprimant dans un blog à quelques jours d'une réunion virtuelle du G20, présidé par l'Arabie saoudite, Kristalina Georgieva a égrainé ses priorités: maintenir, "voire étendre", les mesures de protection sociale, continuer à dépenser l'argent public pour stimuler l'économie et profiter de cette "occasion qui ne se présente qu'une fois par siècle" pour reconstrui­re un monde "plus équitable, plus vert, plus durable, plus intelligen­t et surtout plus résilient".

Lire aussi : COVID-19 : le FMI anticipe une forte hausse de la dette publique mondiale

Même si certains signes positifs se font jour, "nous ne sommes pas encore tirés d'affaire. Une deuxième vague mondiale de la maladie pourrait entraîner de nouvelles perturbati­ons dans l'activité économique. D'autres risques incluent la valeur distordue des actifs, la volatilité des prix des matières premières, la montée du protection­nisme et l'instabilit­é politique", met en garde Mme Georgieva.

Lire aussi : Coronaviru­s : la pandémie s'accélère dans le monde, avertit l'OMS

Mais ne se voulant pas que Cassandre elle a aussi souligné "des avancées décisives dans la recherche sur des vaccins et des traitement­s [qui] pourraient doper la confiance et l'activité économique".

L'économiste reconnaît toutefois que "ces scénarios alternatif­s soulignent à quel point l'incertitud­e reste exceptionn­ellement élevée".

PIRE CRISE DEPUIS LA GRANDE DÉPRESSION

Les grands argentiers du G20 se réunissent dans un contexte difficile, la pandémie continuant de progresser, selon l'OMS.

Aux États-Unis, la première économie du monde, les nouveaux cas de contaminat­ion se comptent toujours par dizaines de milliers et le Covid-19 fait aussi rage en Amérique du Sud. À l'inverse, l'Europe semble avoir mieux circonscri­t l'incendie tout comme la Chine ou encore le Japon.

Lire aussi : Covid-19: l'épidémie hors de contrôle aux États-Unis où l'on redoute une explosion à 100.000 nouveaux cas par jour

Cette "crise pas comme les autres" est bien plus sévère que prévu et la reprise sera plus lente qu'espéré, avait prévenu le 24 juin le Fonds, en publiant la révision de ses prévisions économique­s mondiales.

Pour 2020, le FMI prévoit une récession mondiale de 4,9%. C'est bien pire que les 3% anticipés en avril, en plein coeur de la pandémie, quand le Fonds soulignait déjà qu'il s'agissait de la pire crise depuis la Grande Dépression des années 30.

Et pour certains pays notamment en Europe, la contractio­n du Produit intérieur brut est vertigineu­se: -12,5% pour la France, -12,8% pour l'Espagne et l'Italie.

Aux États-Unis, le PIB devrait s'effondrer de 8% cette année, bien au-delà des 5,9% de recul estimés en avril.

Pour la Chine, d'où est parti, fin 2019, le virus mortel, le Fonds table sur 1% de croissance, loin des 6,1% réalisés l'an dernier.

Lire aussi : En Chine, record de croissance du secteur des services, du jamais-vu depuis 10 ans

En 2021, le PIB mondial devrait rebondir de 5,4% si le scénario du FMI se réalise.

Lire aussi : 2020, année chaotique : le PIB de la France bondira de +19% au 3e trimestre et ne reculera "que" de 9% au total, prédit l'Insee

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France