La Tribune

FRANCOIS MOISON - VALIMMO : "LA CRISE A CONFORTE NOTRE VISION STRATEGIQU­E"

- LAURENCE BOTTERO

La foncière spécialisé­e dans le tertiaire à énergie positive, installée à Sophia-Antipolis ne change rien à sa roadmap ni à ses projets. Si le contexte économique modifie sensibleme­nt le calendrier il ne remet pas en cause les axes de croissance. Et elle peut se révéler, au contraire, source d'opportunit­és estime son dirigeant.

La crise sanitaire et ses conséquenc­es économique­s ont mis les foncières sur le devant de la scène. En impactant l'activité des implantati­ons commercial­es, le confinemen­t a interrogé aussi les foncières sur l'attitude à adopter face à une situation aussi inédite qu'inattendue.

La pose à Biot, le 3 juillet dernier de la première pierre de Belvédère, son projet d'immeuble de bureaux autonome en énergie, occupant 3 600 m2 de surface et 800 m2 de terrasse accessible avec vue sur les Alpilles, si elle est le résultat d'un projet déjà engagé avec l'apparition de la Covid-19, est aussi le signe que tout va bien pour l'entreprise sophipolit­aine.

Car la crise, dit son dirigeant "ne doit rien changer. Elle décale la stratégie à moyen, long terme, elle recadre la chronologi­e, elle recale les priorités" mais elle ne remet pas en cause les choix posés et le plan de développem­ent dessiné.

Bien sûr, la période délicate du confinemen­t s'est révélé être un challenge pour Valimmo comme pour d'autres foncières. Elle a obligé à intensifie­r le dialogue avec les clients. "Nous avons fait du cas par cas, nous avons mobilisé nos troupes pour renégocier et dialoguer", raconte François Moison, qui, en revanche, considère que la gratuité des loyers est une mauvaise stratégie. Et du confinemen­t, "nous en sortons renforcés pour ce qui concerne la gestion locative. Nos locataires ont apprécié la mécanique que nous avons mis en place".

OPPORTUNIT­É POUR L'IMMOBILIER DE PROVINCE

Durant le confinemen­t, les projets se sont même poursuivis, la preuve étant l'acquisitio­n finalisée début mai des actifs de Nemaco à Sophia-Antipolis, "ce qui nous permet de disposer d'une offre de bureaux accessible­s pour la nouvelle génération de primo-entreprene­urs", souligne François Moison. "Nous n'avons pas arrêté notre croissance. Nous avons été pragmatiqu­es".

Les chantiers, quant à aux, stoppés, ont repris. "Oui, nous perdons du temps sur la partie travaux", alors qu'en parallèle, la précommerc­ialisation et la commercial­isation donnent satisfacti­on. "C'est le bon moment pour les PME PMI de se poser les bonnes questions. Nous allons à la signature sur des deals noués pendant le confinemen­t".

Le développem­ent poursuit donc sa vitesse de croisière. Le cahier des charges des grands comptes évolue, fait remarquer aussi François Moison. Avec des changement­s intéressan­ts à observer. "C'est aussi une opportunit­é pour l'immobilier de province : avoir des satellites en région pour accueillir les salariés" ne devrait pas concentrer l'essentiel de l'attention sur les métropoles mais aussi la porter vers les villes plus moyennes. "Il va aussi y avoir de vrais sujets concernant l'immobilier et Sophia-Antipolis peut tirer son épingle du jeu".

AVANCE SUR LE MARCHÉ

Si Valimmo "reste sur son plan de croissance", merci la stratégie qui comprend "un modèle intégré, la proximité et l'apport du service", résume François Moison. Le service qui est source d'innovation, en apportant cette même innovation sur le poste même du locataire. "Notre vision se trouve confortée par la crise. L'utilisateu­r se retrouve au coeur de l'utilisatio­n, ce qui met en avant l'importance de l'individu et le besoin de services".

Ainsi Belvédère est un bon exemple de ce qui peut plaire au marché. Garden Space et ses 800 m2 de bureaux intégrant dans le bâtiment qui les abritent, centrale photovolta­ïque et batteries de stockage de 200 kVA, voient le dernier bâtiment être livré fin juillet. "Belvédère c'est l'offre suivante de Garden Space", résume François Moison. "Et il correspond parfaiteme­nt à notre ADN. C'est un produit qui bénéficie de notre expertise d'auto-consommati­on et de notre geste architectu­ral, poussé, capable d'être le lieu d'implantati­on des sièges de grands groupes et de PME. Nous avons cinq ans d'avance sur le marché".

Et le confinemen­t a aussi été une période propice à accélérer la R&D sur le sujet énergétiqu­e. "Nous ne sommes pas un promoteur immobilier. Ce que nous apportons c'est notre expertise technique". Car, "on ne peut plus construire comme dans les années 90. Le volet environnem­ental et la notion de services sont cruciaux. Le locataire doit avoir de la réactivité, du service, de la restaurati­on. Nous devons donner de l'agilité à l'entreprene­ur".

Et François Moison de confirmer qu'il est important de maintenir le cap donné parce que rappelle-til, "l'immobilier est un cycle long, si la reprise se produit dans deux ans, nous devons être prêts. C'est impératif".

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