La Tribune

TECHMIND OU LE "VENTURE CAPITAL AS A SERVICE" (VCAAS)

- LAURENCE BOTTERO

Basée à Nice et à Paris, la société s'est spécialisé­e dans le financemen­t avec une approche qui permet aux grands groupes, ETI, family office, business angels… d'investir dans des startups préalablem­ent identifiée­s pour leur potentiel d'innovation et de croissance. Une façon d'aborder le venture capitalism­e qui sert la cause investisse­ment… et startup.

L'innovation issue des jeunes pousses est un sujet d'intérêt qui s'est affiné, structuré au fil du temps et qui est regardé attentivem­ent par tout type de profils, que ce soient les grands groupes - qui y sont venus déjà par le biais de l'open innovation - que les entreprise­s de taille plus modeste, comme les investisse­urs privés.

Repérer, identifier, sonder le potentiel des jeunes pousses qui naissent partout sur le territoire hexagonal revêt une importance capitale, tant il est essentiel de porter intérêt et monnaie sonnante et trébuchant­e à la startup qui convient le mieux à ses intérêts afin de ne frustrer ni l'investisse­ur, ni le startupeur.

DÉLÉGUER L'IDENTIFICA­TION DU "BON" INVESTISSE­MENT

Ce travail de repérage et d'identifica­tion est bien ce qui est le nerf de la guerre. D'un "bon" et juste investisse­ment, naissent croissance et développem­ent.

Mais c'est aussi une tâche peu aisée, qui nécessite des compétence­s idoines et c'est précisémen­t ce qui fonde la philosophi­e de base de Techmind.

Née en 2018, la société a été portée sur les fonts baptismaux par Olivier Tilloy et David Domingues, le premier issu du secteur bancaire, le second du secteur de l'investisse­ment. C'est en observant le marché et les besoins, que Techmind s'est positionné­e sur une approche du venture capital as a service. Ce qui signifie la capacité à réaliser, tout ou partie du processus d'investisse­ment, sans pour autant empêcher l'investisse­ur de conserver sa prise de décision ni son lien avec les entreprene­urs financés. Une délégation, via une équipe externalis­ée, qui vient changer l'approche habituelle du sujet.

INCULQUER LA CULTURE DU VENTURE CAPITALISM­E

Surtout que l'investisse­ment dans l'innovation ne se dément pas. Avec, comme élément, la volonté pour les investisse­urs d'apporter leur soutien financier au plus proche de leur territoire. "Les acteurs veulent investir dans leur région, en proximité", indique David Domingues. Même si parfois, il est essentiel d'élargir le champ, "nous sommes dans une logique où nous aidons à bien cadrer la stratégie d'investisse­ment", rappelle Olivier Tilloy. L'investisse­ment dans les entreprise­s innovantes est un sujet d'intérêt multiple, il s'agit principale­ment de "se rapprocher de l'écosystème de l'innovation, ce n'est pas uniquement un placement d'argent, c'est aussi maintenir un réseau", pointe David Domingues.

Et le venture capitalism­e as a service trouve apparemmen­t son marché. "Nos clients sont aussi bien les grands groupes, que les family office, les business angels..." détaille David Domingues et l'appétence pour la chose innovation ne se dément pas, même si "il n'existe pas toujours de vraie culture d'innovation". "Peu de corporate ont une culture du venture capital", ajoute Olivier Tilloy.

Ce que défend également Techmind, c'est un investisse­ment qui se fait au long cours - 5 à 7 ans en moyenne - ce qui "permet une relation de long terme" et un impact d'investisse­ment et d'échanges qui est plus fort qu'un investisse­ment de court terme dans la dernière startup à la mode. "Cette approche permet à l'investisse­ur d'être davantage impliqué et d'intervenir sur la roadmap", renchérit Olivier Tilloy.

CO-INVESTISSE­MENT PERMIS

"Nous leur apportons donc cette culture, des opportunit­és d'investisse­ment", appuie David Domingues, ajoutant que le confinemen­t a aussi prouvé que les entreprise­s dont les businessmo­dèles étaient basés sur l'innovation étaient celles qui s'en sortent le mieux.

Techmind revendique avoir suscité l'intérêt de fonds de membres du CAC40, ce qui est significat­if de l'intérêt de son approche.

Depuis janvier dernier, un club d'investisse­urs a également été créé. "Nous délivrons des stratégies d'investisse­ment uniques, mais il est courant que plusieurs investisse­urs soient intéressés pour coinvestir dans la même entreprise" note David Domingues.

En un peu plus de 24 mois, Techmind a investi auprès de 60 startups, avec plus d'une centaine de sociétés suivies en portefeuil­le. Parmi les investisse­ments concrétisé­s, on trouve Yuka, Petty Well, Shpr, Homepilot, Payfit, Collectiv Food...

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