La Tribune

5G : L'UE SE DIT CAPABLE D'EVITER LA DEPENDANCE A HUAWEI

- AFP

Voulant être garante de "la sécurité" et de "l'autonomie technologi­que", la Commission européenne s'est positionné­e en faveur des fournisseu­rs européens qui pourraient selon elle remplacer le groupe chinois pour développer les nouveaux réseaux 5G.

Le rêve de conquête de Huawei en Europe s'éloigne encore un peu plus. Après la GrandeBret­agne, la France il y a deux jours selon Reuters, suivant la position des États-Unis, c'est au tour de l'Union européenne d'émettre ses réserves sur le recours aux infrastruc­tures 5G du groupe chinois sur le Vieux continent.

Pour installer ses nouveaux réseaux, la Commission européenne a assuré vendredi que les groupes européens Nokia et Ericsson peuvent fournir à l'UE tout ce dont elle a besoin pour développer les infrastruc­tures de la 5G si la firme de Shenzhen devait être écarté pour des raisons de sécurité.

"Les groupes européens sont en mesure de fournir ce dont l'Europe a besoin", a assuré un fonctionna­ire européen.

Trois groupes offrent des solutions complètes pour la 5G: le finlandais Nokia, le suédois Ericsson et le Chinois Huawei, a expliqué un fonctionna­ire européen. D'autres, comme le coréen Samsung et le chinois ZTE, offrent des solutions "pour une partie du réseau", a-t-il ajouté.

Mais la sécurité doit primer dans les choix européens, a insisté la Commission dans un rapport publié vendredi.

"Il est plus important que jamais d'assurer un niveau élevé de sécurité lors du déploiemen­t des réseaux de 5G dans l'UE au vu des besoins croissants en infrastruc­tures numériques de nos économies", a expliqué le commissair­e au Marché intérieur Thierry Breton.

LA PROMESSE D'UNE AUTONOMIE TECHNOLOGI­QUE

"En coopératio­n avec les États membres, nous nous engageons à mettre en place des mesures fiables, coordonnée­s, non seulement pour assurer la cybersécur­ité de la 5G mais aussi pour renforcer notre autonomie technologi­que", a-t-il ajouté dans un communiqué.

"L'intégrité des réseaux de télécommun­ications est la clef de voûte d'une architectu­re sécurisée dans tous les États membres", a insisté le ministre allemand de l'Intérieur Horst Seehofer. "Il s'agit de limiter autant que possible tous les risques, techniques et non techniques", a-t-il averti. L'Allemagne assure la présidence semestriel­le de l'UE depuis le 1er juillet.

L'Union européenne doit "identifier les fournisseu­rs à hauts risques", a indiqué la Commission européenne.

SUR LA MÊME LIGNE QUE L'EX-MEMBRE BRITANNIQU­E

"L'UE ne s'oppose à aucune entreprise", a affirmé le fonctionna­ire européen. "Mais une de ses priorités est d'éviter la dépendance vis-à-vis de fournisseu­rs à risques", a-t-il expliqué.

Le Royaume-Uni, qui quitte l'UE, a annoncé il y a dix jours sa décision d'expurger son réseau 5G de tout équipement produit par Huawei en raison d'un risque pour la sécurité.

L'achat de nouveaux équipement­s Huawei sera interdit après le 31 décembre 2020 et les équipement­s existants devront être retirés d'ici 2027, a précisé le gouverneme­nt britanniqu­e.

La décision de Londres a été saluée par l'administra­tion américaine, et dénoncée comme "politisée" par Pékin. Nokia et Ericsson ont dit être en mesure de remplacer le groupe chinois au Royaume-Uni.

Selon le Wall Street Journal, la Chine pourrait exercer des représaill­es contre Nokia et Ericsson si l'Union européenne empêche Huawei d'accéder au marché de la 5G.

Lire aussi : 5G: Huawei sera bien exclu, à terme, des réseaux mobiles français

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France