La Tribune

UN DECRET RENFORCE LE CONTROLE DES INVESTISSE­MENTS ETRANGERS DANS LES ENTREPRISE­S

- AFP

Les investisse­ments étrangers sont désormais bloqués à 10% du capital pour les entreprise­s agissant dans des secteurs jugés stratégiqu­es. Hors de France, l'Allemagne et le Royaume-Uni comptent également se protéger de certaines OPA.

Un décret renforçant le contrôle des investisse­ments étrangers afin de protéger les entreprise­s françaises exerçant des "activités sensibles" est paru jeudi 23 juillet au Journal officiel.

Après une première baisse en début d'année, le seuil du contrôle des investisse­urs non européens prenant des parts dans les entreprise­s françaises est de nouveau réduit, passant de 25% à 10%. Cela concerne les sociétés « exerçant des activités sensibles et dont les actions sont admises aux négociatio­ns sur un marché réglementé », autrement dit qui sont cotées en Bourse.

Désormais, Paris aura donc la possibilit­é de bloquer des acquisitio­ns de plus de 10% du capital d'entreprise­s agissant dans certains secteurs jugés stratégiqu­es, comme la défense, l'énergie, l'aérospatia­le, les transports ou les biotechnol­ogies. Ce nouveau seuil sera en vigueur jusqu'au 31 décembre 2020.

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Le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire en avait fait l'annonce fin avril, en plein confinemen­t, et justifié ce nouvel abaissemen­t du seuil de contrôle, déjà passé de 33,3% à 25% en début d'année, par le souci de protéger les entreprise­s françaises fragilisée­s par la crise engendrée par l'épidémie de Covid-19.

« Dans cette période de crise, certaines entreprise­s sont vulnérable­s. Des technologi­es sont fragilisée­s et pourraient être rachetées à bas prix par des compétiteu­rs étrangers, je ne laisserai pas faire », avait-il dit.

L'Allemagne a pris en mai un décret similaire pour protéger ses entreprise­s du secteur de la santé, suivant en cela les recommanda­tions de la Commission européenne qui a exhorté les 27 à « se protéger » face à la menace d'opérations hostiles.

De même, le Royaume-Uni compte se donner plus de pouvoirs afin de protéger les entreprise­s des secteurs sensibles comme la santé qui sont visées par des offres de rachat de groupes étrangers, annonçait-il fin juin.

Le gouverneme­nt britanniqu­e va proposer au Parlement de changer une loi de 2002, pour être en mesure d'intervenir si la sécurité nationale est en jeu, dans le cas par exemple de sociétés travaillan­t sur un vaccin ou des équipement­s de protection contre la pandémie. Le champ d'action concernera également un peu plus tard les acquisitio­ns d'entreprise­s technologi­ques, présentes par exemple dans l'intelligen­ce artificiel­le.

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