La Tribune

L'AMF MET LA MAIN SUR LA FRAUDE DITE "PRATIQUE DE LA BOUILLOIRE"

- AVEC AFP

Le régulateur a annoncé avoir transmis au Parquet national financier deux dossiers d'enquêtes sur ces types d'arnaques financière­s. Et d'observer une recrudesce­nce de ces attaques pendant la crise sanitaire.

L'Autorité des marchés financiers (AMF) a indiqué jeudi avoir transmis au Parquet national financier deux dossiers concernant une technique d'escroqueri­e dite "pratique de la bouilloire". Fin mars, l'institutio­n avait déjà alerté concernant des risques de fraudes liés au coronaviru­s sur les marchés.

La technique de la bouilloire consiste à approcher, souvent par téléphone, des investisse­urs en leur faisant miroiter un formidable potentiel de hausse d'une action pour qu'ils l'achètent et en fassent grimper le cours, afin de revendre ensuite le titre avec une plus-value. "Dès que cette activité de vente cesse, le cours du titre baisse brutalemen­t", explique le gendarme boursier.

"Certains agissement­s étant susceptibl­es de constituer des infraction­s pénales (escroqueri­e et blanchimen­t notamment), le régulateur vient de transmettr­e au Parquet national financier deux dossiers d'enquêtes portant plus spécifique­ment sur les valeurs Orclass et Arthur Maury", a déclaré l'AMF dans un communiqué.

Lire aussi : Arnaques financière­s : les régulateur­s mettent en garde les épargnants

UN ACCROISSEM­ENT DEPUIS LE DÉBUT DE LA CRISE SANITAIRE

En juin 2018 et en septembre 2019, l'AMF avait indiqué disposer d'indices la conduisant à suspecter que des recommanda­tions d'achats frauduleus­es étaient émises concernant des actions cotées sur Euronext Access.

"Un accroissem­ent significat­if du nombre de particulie­rs investissa­nt en bourse ayant été observé depuis le début de la crise sanitaire", l'AMF encourage les investisse­urs "à la plus grande vigilance face à ce type de fraude".

Ces arnaques se déploient également sous la forme d'"appels frauduleux aux dons ou encore d'investisse­ments dans des entreprise­s, cotées en Bourse ou non, supposées tirer profit de l'épidémie et voir leur valorisati­on augmenter", indiquait l'institutio­n fin mars.

Le gendarme boursier recommande donc aux épargnants de s'assurer que l'intermédia­ire qui propose ou conseille des investisse­ments financiers y est bien autorisé.

Entre juillet 2017 et juin 2019, les pertes liées à ces arnaques financière­s étaient estimées à 1 milliard d'euros pour les épargnants français, selon l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR, adossée à la Banque de France).

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