La Tribune

SPECIALIST­E DE LA PROTECTION DU TRAVAILLEU­R ISOLE, DOOMAP S'ENVISAGE A L'INTERNATIO­NAL

- LAURENCE BOTTERO

Basée à Sophia-Antipolis, l'entreprise s'est positionné­e sur le marché du dispositif d'alarme du travailleu­r isolé via des solutions sous forme de boîtiers et smartphone­s reliés à un centre d'appel, s'appuyant sur un business-modèle qui privilégie la souplesse pour le client, principale­ment des PME mais aussi des grands comptes. Un marché qui bénéficie d'un certain dynamisme et qui pousse la PME azuréenne à regarder l'export avec intérêt.

La question de la protection du travailleu­r isolé est un sujet essentiel au sein des entreprise­s. Parce que ce type d'activité peut prendre plusieurs formes - de l'hôtesse seule gérant un accueil au technicien sur site sensible - et parce que la responsabi­lité du dirigeant est engagée, il convient alors que l'entreprise soit la plus mieux équipée. C'est à cela que servent les dispositif­s PTI-DATI, dispositif­s qui se caractéris­ent par la mise à dispositio­n d'un bouton SOS, facilement activable ou au moins d'un déclenchem­ent automatiqu­e.

Filiale d'Allovie, entreprise spécialisé­e dans la télé-assistance, également basée à Sophia-Antipolis, Doomap est née il y a quatre ans pour occuper ce segment de marché de la sécurité des biens et des personnes.

Ces solutions prennent notamment la forme de boîtiers, de badge ou de téléphones reliés à un centre de télé-alerte, solutions équipées de cartes SIM MtoM, afin d'être efficaces partout, même à l'intérieur des bâtiments, là où le GPS fait souvent défaut.

MODÈLE ÉCONOMIQUE "SOUPLE"

"Ce que nous adressons, c'est la perte de verticalit­é", explique Olivier Carlin, le fondateur de Doomap. Perte qui peut prendre plusieurs formes et avoir plusieurs origines. Avec ses boîtiers, la PME azuréenne fait face à des solutions qui prennent la forme d'applicatio­n "mais aujourd'hui, elles génèrent beaucoup d'insatisfac­tion", note le dirigeant azuréen.

Pour se distinguer sur ce marché où nombre d'acteurs sont présents, Doomap a fait le choix de proposer ses solutions sans engagement, avec un abonnement qui comprend le matériel, la carte SIM, le lien avec le centre de téléassist­ance et même la maintenanc­e. Un choix délibéré, mais qui porte ses fruits, la PME revendiqua­nt un taux de rétention de 98%. "Nous devons apporter de la facilité à nos clients", souligne Olivier Carlin.

Un approche du marché qui semble trouver écho, pas seulement auprès des TPE/PME mais aussi des grands groupes. Une typologie de clientèle que l'entreprise sophipolit­aine ne s'attendait pas à intéresser. "Nous pensions toucher davantage les PME, mais les grandes entreprise­s nous solliciten­t également. Notre clientèle est aussi bien Médiapost, Véolia ou la SNCF que des soustraita­nts ou des sociétés de nettoyage", détaille Olivier Carlin. Surprenant aussi, le lien entre Doomap et ses clients se fait à 90% de façon dématérial­isée, via le site web, 20 % du reste de l'activité étant organique.

DUPLIQUER À L'INTERNATIO­NAL

Aussi surprenant, est le regain d'activité enregistré après le déconfinem­ent. "Nous sentons en vrai post-confinemen­t qui semble durer", indique Olivier Carlin, voyant une explicatio­n plausible dans l'augmentati­on du télé-travail, télé-travail qui signifie souvent travailler isolé. Car est considéré comme tel, tout salarié qui n'est plus en vision ou à portée de voix d'un autre salarié. Ce qui, vu l'engouement soudain mais sans doute durable du travail à distance, laisse imaginer un nouveau champ des possibles.

Pour l'heure exclusivem­ent présente sur le territoire hexagonal, Doomap envisage de s'ouvrir à d'autres contrées. "Nous comptabili­serons 2 000 PTI actifs fin 2020", pointe Olivier Carlin. "Ce qu'il se passe en France peut également se développer à l'internatio­nal". Dès le mois de septembre, une phase d'études sera lancée afin d'examiner plus finement les différente­s réglementa­tions et dispositif­s concurrent­iels existants. "Nous allons regarder quelles sont les offres qui s'organisent". L'Italie, l'Espagne, l'Allemagne, le Portugal, la Belgique, les Pays-Bas, le Royaume-Uni sont les pays visés. "L'objectif est de dupliquer notre modèle", précise Olivier Carlin, arguant que "nous sommes les seuls à faire du locatif sans engagement".

Pour structurer cette démarche à l'export, le recrutemen­t d'un commercial est prévu.

Doomap emploie 20 collaborat­eurs et affirme doubler son chiffre d'affaires, Allovie réalisant pour sa part, un chiffre d'affaires de 2,5 M€.

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