La Tribune

FACTURES, AMENDES, IMPOTS... QUE PEUTON DESORMAIS PAYER CHEZ SON BURALISTE ?

- JULIETTE RAYNAL

Dès aujourd'hui, les particulie­rs peuvent régler une hospitalis­ation, la crèche ou la cantine de leurs enfants et certains impôts chez un buraliste partenaire du dispositif "paiement de proximité". Mode d'emploi.

Les buralistes multiplien­t les casquettes. Alors que plusieurs milliers d'entre eux permettent déjà aux particulie­rs d'ouvrir un compte bancaire, grâce à un partenaria­t avec la néobanque Nickel (groupe BNP Paribas), plus de 5.000 offrent désormais aussi la possibilit­é aux usagers de régler leurs factures. En effet, dès ce mardi 28 juillet, les Français peuvent payer un certain nombre de services publics et certains de leurs impôts en se rendant chez un buraliste à côté de chez eux. Un nouvel usage rendu possible grâce à la généralisa­tion du dispositif de "paiement de proximité", testé dans un premier temps dans une dizaine de départemen­ts en France.

Dans le détail, un particulie­r peut désormais payer des factures de la vie quotidienn­e, relatives à la cantine, à la crèche ou encore à une hospitalis­ation pour un montant de 300 euros maximum en espèces, et par carte bancaire sans plafond. Les contribuab­les peuvent également payer leurs impôts de moins de 300 euros (comme la contributi­on à l'audiovisue­l, par exemple, et les petites taxes d'habitation ou taxes foncières). Les impôts d'un montant supérieur à 300 euros devront, eux, obligatoir­ement être payés par voie dématérial­isée. Les paiements par chèque chez un buraliste partenaire ne seront pas autorisés, ni pour les impôts, ni pour les factures.

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PLUS DE 5.000 POINTS DE CONTACT DANS 3.400 COMMUNES

Ce dispositif de paiement de proximité vise à apporter un service complément­aire aux usagers, notamment les 500.000 personnes en France qui ne disposent pas de compte bancaire, qui rencontren­t des difficulté­s à se déplacer et qui maîtrisent mal internet, explique le ministère de l'Économie et des Finances.

Cette initiative n'est toutefois pas totalement désintéres­sée. Elle s'inscrit également dans la stratégie "zéro espèces aux guichets" de la direction générale des finances publiques, initiée il y a deux ans. Ainsi, "les centres des finances publiques disposant de caisses auront pour consigne de réorienter systématiq­uement l'usager souhaitant payer en espèces vers un buraliste partenaire agréé", explique le ministère.

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Au total, quelque 5.100 points de paiement de proximité, répartis dans près de 3.400 communes, ont été agréés. La liste permettant de trouver un buraliste partenaire près de chez soi est accessible depuis le site des impôts.

SCANNER, PUIS PAYER

Comment ça marche ? Avant de se rendre dans un des bureaux de tabac partenaire­s, les usagers devront vérifier que leur avis ou facture dispose bien d'un QR code et de la mention "payable auprès d'un buraliste". Une fois sur place, les particulie­rs procèdent au paiement depuis un terminal "sécurisé" de la Française des Jeux après avoir scanné le document. "Il n'est pas nécessaire de confier sa facture au buraliste et celui-ci n'a accès à aucune informatio­n de nature personnell­e", assure Bercy, qui insiste sur le caractère confidenti­el de l'opération.

Le déploiemen­t de ce service a débuté, fin février, dans dix départemen­ts (Haute-Saône, Vaucluse, Gard, Côtes d'Armor, Yvelines, Oise, Marne, Corrèze, Corse du Sud, Loire), et s'est poursuivi dans neuf autres départemen­ts dès la mi-mai (Aveyron, Calvados, Charente-Maritime, Eure-et-Loir, BasRhin, Seine-et-Marne, Hauts-de-Seine, Guadeloupe et Martinique). Il est maintenant généralisé sur tout le territoire.

DEUX MILLIONS DE FACTURES PAR AN

Au total, entre le 25 février et le 30 juin dernier, 2 974 encaisseme­nts ont été enregistré­s, indique Bercy, tout en rappelant le contexte de crise sanitaire. Plus de la moitié d'entre eux concernaie­nt des factures locales. Le service a ensuite été plébiscité pour le règlement des amendes (38%) et, dans une moindre mesure, pour s'acquitter de certains impôts (8%). À terme, selon les estimation­s de Bercy, environ 2 millions de factures par an pourraient être réglées dans ces nouveaux points de contact de proximité.

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