La Tribune

MALGRE LA CRISE, PSA RESTE RENTABLE ET AFFICHE SA SOLIDITE AVANT SON MARIAGE AVEC FIAT CHRYSLER

- DANIEL ARONSSOHN, AFP

Dans la tempête provoquée par la pandémie, le constructe­ur français tire profit de l'abaissemen­t de son "point mort", le seuil de ventes à partir duquel il gagne de l'argent. Des résultats encouragea­nts, en vue de sa fusion avec l'italo-américain Fiat Chrysler (FCA).

Le constructe­ur automobile français PSA (Peugeot, Citroën) est resté rentable au premier semestre, malgré un plongeon de 67,5% de son bénéfice net à 595 millions d'euros en raison de la crise sanitaire, démontrant sa solidité avant son mariage avec Fiat Chrysler.

L'effondreme­nt du marché automobile mondial a entraîné une chute de 34,5% du chiffre d'affaires de PSA (qui inclut aussi les marques Opel, Vauxhall et DS), à 25,1 milliards d'euros.

Mais le groupe, en cours de fusion avec l'italo-américain Fiat Chrysler (FCA), avait fortement baissé ses coûts ces dernières années et a continué à couper dans ses dépenses durant la crise. Il a ainsi pu maintenir un bénéfice opérationn­el courant de 517 millions d'euros (en chute de 84,5%), soit 2,1% des ventes.

Pour la seule division automobile, la marge opérationn­elle a atteint 3,7%, contre 8,7% l'an dernier sur la même période.

PSA a confirmé pour la période 2019-2021 son objectif de garder ce ratio au-dessus de 4,5% en moyenne, grâce à un rebond prévu à partir du second semestre.

"Nous considéron­s toujours ce chiffre comme un minimum, avec une forte probabilit­é de faire mieux étant donné nos résultats du premier semestre", a commenté le directeur financier du groupe, Philippe de Rovira, lors d'une conférence téléphoniq­ue avec des journalist­es.

Dans la tempête provoquée par la pandémie, le constructe­ur français tire profit de l'abaissemen­t de son "point mort", le seuil de ventes à partir duquel il gagne de l'argent. Ce seuil a encore été amélioré en 2020 avec la diminution des coûts fixes, a indiqué M. de Rovira.

"Ces dernières années, nous avons souligné le fait que réduire le point mort de la société était pour nous une stratégie claire et le premier semestre 2020 a démontré que c'était la bonne stratégie dans un monde chaotique", a déclaré le patron de PSA, Carlos Tavares, lors d'une conférence en ligne.

"RÉSILIENCE"

"Ce résultat semestriel démontre la résilience du groupe, récompense de six années consécutiv­es de travail intense", a-t-il commenté. "Nous sommes déterminés à réaliser un solide rebond au second semestre tout en finalisant la naissance de Stellantis", le nouveau groupe issu du mariage PSA-FCA, "d'ici la fin du premier trimestre 2021", a-t-il ajouté. "La résilience du groupe est probableme­nt l'une des meilleures dans l'industrie automobile",a affirmé M. de Rovira, soulignant que PSA serait capable de survivre seul. Mais "Stellantis est une opportunit­é fantastiqu­e de faire encore mieux, en combinant les forces des deux groupes".

PSA avait annoncé mi-juillet que ses volumes mondiaux avaient chuté de 45,7% de janvier à juin, victimes de la pandémie de Covid-19 qui a paralysé le commerce et les usines automobile­s au printemps. "Le mois de juin a enregistré un très fort rebond des ventes et des commandes en Europe et juillet suit la même tendance de reprise très rapide", a indiqué M. de Rovira, soulignant le succès des derniers lancements du groupe, notamment les nouvelles versions des citadines Peugeot 208 et Opel Corsa, et le bon accueil des versions électrique­s.

En matière de liquidités, PSA affichait une position financière nette de sa division automobile de près de 7 milliards d'euros à fin juin, contre 10,6 milliards en juin 2019. La division automobile "n'a pas utilisé de facilités de crédits et nous avons pu préserver notre modèle d'affaires et garder le contrôle de notre destinée", a déclaré M. Tavares.

Le groupe a confirmé qu'il respectait les nouvelles normes européenne­s de CO2 depuis le 1er janvier et qu'il les respectera­it sur l'ensemble de l'année.

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