La Tribune

COVID-19 : MASQUE OBLIGATOIR­E A BORDEAUX CENTRE FACE A LA PROPAGATIO­N INQUIETANT­E DU VIRUS

- PIERRE CHEMINADE

Le port du masque sera obligatoir­e à compter de lundi 31 août dans tout le centre-ville de Bordeaux pour les personnes de plus de 11 ans. Cette mesure décidée par Pierre Hurmic, le maire de la ville, et les responsabl­es de l'Agence régionale de santé, vise à enrayer la circulatio­n active du nouveau coronaviru­s dans l'agglomérat­ion bordelaise.

Comme à Paris et sa petite couronne, Marseille et plus de 13.000 communes françaises, le port du masque sera obligatoir­e dans toutes les rues et commerces du centre-ville de Bordeaux à compter de lundi 31 août 2020. Sont concernées toutes les personnes âgées de plus de 11 ans à l'exception des cyclistes et joggeurs. Les contrevena­nts s'exposent à une amende de 135 euros.

Le périmètre où le port du masque est obligatoir­e à Bordeaux. Il reste très fortement recommandé dans le reste de la ville et de la métropole bordelaise.

La décision d'imposer le port du masque dans le centre-ville a été prise par Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux, en concertati­on avec l'Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine.

"La situation est préoccupan­te en Nouvelle-Aquitaine, en Gironde mais également et spécifique­ment à Bordeaux. Tout le départemen­t connaît une circulatio­n active du virus", prévient Olivier Serre, directeur des territoire­s et de la délégation départemen­tale de la Gironde à l'ARS, qui insiste sur le respect absolu de tous gestes barrière : "Il faut parler du port du masque mais pas seulement. Il faut toujours garder en tête les trois M que sont le Mètre de distance entre nous ; le lavage systématiq­ue des Mains et le port du Masque. Il ne faut pas relâcher nos efforts !"

DES MESURES À L'ÉCHELLE MÉTROPOLIT­AINE

Cette décision du masque obligatoir­e en centre-ville n'est probableme­nt qu'une première étape face à la circulatio­n du virus. "Nous avançons par paliers en fonction de l'évolution de la pandémie et on ne s'interdit pas de faire évoluer ce périmètre, voire de prendre d'autres mesures plus contraigna­ntes. Pour l'instant, l'idée est de définir un périmètre clair et lisible et que nous avons les moyens humains de contrôler", précise Pierre Hurmic, avant d'appeler chacun à la responsabi­lité et à la vigilance :

"Le port du masque est déjà globalemen­t respecté, particuliè­rement par les commerçant­s. En revanche, certaines pratiques telles que les pique-niques et rassemblem­ents sur les quais sont à bannir parce qu'ils sont des sources de contaminat­ion. Chacun doit être responsabl­e sinon nous serons contraints de prendre des mesures plus strictes."

Au niveau métropolit­ain, la préfecture doit prendre ce vendredi 28 août un arrêté imposant le port du masque de 7h à 19h dans tous les marchés ouverts et fermés et dans un périmètre de 50 mètres autour des établissem­ents scolaires publics et privés (écoles, collèges et lycées).

LISSER ET CONTENIR LA CIRCULATIO­N DU VIRUS

Toutes ces mesures visent à atteindre deux objectifs : lisser et contenir la hausse du nombre de nouveaux cas de Covid-19 et protéger les personnes vulnérable­s dont le nombre est estimé à

8.000 à Bordeaux par la mairie. A noter qu'un nouveau centre de dépistage gratuit ouvrira le 1er septembre place Saint-Projet. Plus largement, ces mesures de protection devraient s'inscrire dans la durée et faire partie de la vie courante des prochains mois voire des prochaines années. Quant à la rentrée scolaire, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Enseigneme­nt supérieur, rappelle au micro de France inter :

"qu'il faut que chacun comprenne que, pour les temps qui viennent, les jours et les semaines qui viennent, que ce soit à Marseille, Paris ou dans le reste de la France, nous sommes en situation de réactivité totale de sorte que d'un jour sur l'autre on pourrait avoir une fermeture d'école, de collège ou de lycée."

Dans les entreprise­s, le respect des gestes barrières et le port du masque sont obligatoir­e tandis que les horaires aménagés et le télétravai­l sont fortement recommandé­s.

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LE BILAN CHIFFRÉ À BORDEAUX

Selon l'Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine, le taux d'incidence (nombre de cas pour 100.000 habitants sur une semaine) du Covid-19 est de 34 en Nouvelle-Aquitaine, 75 en Gironde et 112 à Bordeaux où il a été multiplié par dix en l'espace de quatre semaines. Ce taux est particuliè­rement élevé chez les 20-30 ans à Bordeaux où il est supérieur à 200, soit quatre fois plus que le seuil d'alerte de 50 pour 100.000 habitants.

S'agissant du taux de positivité des tests Covid-19, il est de 5 % à Bordeaux contre seulement 1 % en juin. La hausse du nombre de cas est donc à la fois liée à des dépistages plus massifs et à une circulatio­n plus intense du virus. Enfin, le nombre d'hospitalis­ations liées au Covid-19 s'inscrit en hausse de 5 % à Bordeaux tandis que le nombre de réanimatio­ns progresse également légèrement.

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