La Tribune

LA CNIL MET FIN A SA PROCEDURE CONTRE L'APPLICATIO­N STOPCOVID

- AFP

L'applicatio­n StopCovid satisfait désormais aux exigences légales en matière de protection de la vie privée, selon la Cnil qui a annoncé vendredi avoir mis fin à une procédure de mise en demeure de l'Etat entamée en juillet.

C'est une petite victoire pour l'État. Après avoir été mis en demeure en juillet dernier par la Cnil, qui avait constaté des irrégulari­tés concernant l'applicatio­n de traçage StopCovid, la Commission a annoncé, ce vendredi, mettre fin à la procédure, estimant que les exigences légales en matière de protection de la vie privée étaient désormais satisfaite­s.

"Les éléments de réponse apportés par le ministère [de la Santé] au cours du mois d'août ont permis de démontrer que les manquement­s constatés" lors de contrôles de la Cnil "avaient cessé", a indiqué le gardien de la vie privée numérique des Français, dans un communiqué.

"Le ministère a en effet pris les mesures nécessaire­s pour se mettre en conformité avec les injonction­s de la mise en demeure", a-t-elle ajouté.

APPLICATIO­N TRÈS CRITIQUÉE

StopCovid permet à un utilisateu­r d'être prévenu s'il a croisé dans les deux dernières semaines, à moins d'un mètre et pendant plus de 15 minutes, un autre utilisateu­r qui a découvert sa contaminat­ion.

L'applicatio­n est très critiquée par certains experts qui considèren­t qu'elle constituai­t un premier pas vers une société de la surveillan­ce généralisé­e, puisqu'il s'agit de garder une trace informatiq­ue des rencontres faites par les utilisateu­rs.

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Elle a été peu téléchargé­e - 2,3 millions de fois selon un pointage mi-août - et n'a permis d'avertir que 72 personnes d'une récente rencontre à risque, selon le même pointage.

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DES AMÉLIORATI­ONS NOTÉES

Dans sa mise en demeure de juillet, la Cnil reprochait notamment à l'applicatio­n de remonter au serveur central tous les pseudonyme­s des personnes croisées par un utilisateu­r, laissant à celui-ci le soin de faire le tri entre rencontres potentiell­ement à risque (à moins d'1 mètre, pendant plus de 15 minutes) et les autres.

Désormais, indique la Cnil, ce tri est fait dans le smartphone lui-même, limitant les informatio­ns renvoyées au serveur central.

Par ailleurs, l'applicatio­n n'utilise plus le système de "reCaptcha" de Google (qui évite que des robots ne s'inscrivent sur l'app).

D'autres démarches ont été accomplies par le ministère pour tenir compte des griefs de la Cnil, comme des modificati­ons au contrat de sous-traitance avec Inria (le maître d'oeuvre de l'applicatio­n).

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