La Tribune

OFFRE DE VEOLIA SUR SUEZ: "LE COMPTE N'Y EST PAS" SELON LE PRESIDENT D'ENGIE

- AFP

Sur le prix, "le compte n'y est pas parce qu'il faut que nous fassions une valorisati­on de Suez. Notre vision est que la valeur de Suez est plus importante que la base de cette discussion", a déclaré, ce vendredi auprès de BFM Business, Jean-Pierre Clamadieu, le président d'Engie, au sujet du rapprochem­ent entre Veolia et Suez.

"Le compte n'y est pas" sur le prix proposé pour Suez, a jugé vendredi le président d'Engie JeanPierre Clamadieu, après avoir reçu une offre de Veolia à 2,9 milliards d'euros en vue de lui racheter la quasi totalité de sa participat­ion dans son concurrent de l'eau et des déchets.

"Le projet par certains aspects est attrayant" mais M. Clamadieu, qui s'exprimait sur la chaîne BFM Business, a aussi appelé à "une offre inclusive dans laquelle les équipes de Suez se sentent parties prenantes".

Sur le prix, "le compte n'y est pas parce qu'il faut que nous fassions une valorisati­on de Suez. Notre vision est que la valeur de Suez est plus importante que la base de cette discussion", a-t-il estimé, jugeant aussi que les bénéfices des synergies attendues de cette éventuelle union profiterai­ent surtout à Veolia.

Sur le fond du projet, le président d'Engie a aussi estimé qu'il devait être revu, soit par Veolia, soit via un projet alternatif apporté par la direction de Suez.

"Il faut qu'une offre, quelle qu'elle soit, soit une offre inclusive dans laquelle les équipes de Suez se sentent parties prenantes, parce que sinon ça ne marche pas [...], il y a un énorme chemin à parcourir sur ce sujet et il faut le faire rapidement", a-t-il dit, alors que le propositio­n de Veolia court jusqu'à fin septembre.

"Peut-on concrétise­r une offre alternativ­e? Et si on travaille sur l'offre de Veolia, comment peut-on l'améliorer?", a-t-il détaillé.

Pour lui, "le projet, par certains aspects, est attrayant - créer un grand champion mondial. [Mais] sur le marché français de l'eau, non: il provoque un changement radical. On n'aurait plus qu'un seul acteur stratégiqu­e".

Lire aussi : Le rachat de Suez n'aura pas d'impact sur le prix de l'eau, selon Veolia

Veolia "propose de vendre [Suez Eau France] à un fonds d'investisse­ment, ce qui aboutit généraleme­nt à un modèle un peu différent, et il faut en mesurer les impacts: un acteur stratégiqu­e est généraleme­nt plus tourné vers l'innovation, il a des moyens de recherche, un fonds d'investisse­ment est quelqu'un d'attentif à ses retours d'investisse­ment", a-t-il remarqué.

Il a "appelé à ce que le dialogue s'instaure entre les deux entreprise­s pour [...] voir comment ce projet peut évoluer".

OFFRE SURPRISE

Il a en outre assuré avoir "découvert l'offre dimanche matin" à quelques heures de son annonce publique par Veolia.

"C'est vrai qu'elle a été présentée avec un niveau d'enthousias­me, peut-être d'agressivit­é, qui a pu surprendre les uns ou les autres. On aurait pu imaginer une approche un peu différente, dans laquelle on discute d'abord et ensuite on communique", a-t-il encore remarqué.

Veolia souhaite racheter son concurrent historique Suez, en commençant par la reprise de l'essentiel des parts (29,9%) détenues par Engie. Si le rachat à Engie se concrétisa­it, Veolia prévoit de lancer une OPA sur le reste des actions.

Pour se conformer à la législatio­n anti-trust, le leader mondial du traitement de l'eau et des déchets a aussi prévu de vendre l'activité eau France de Suez au fonds Meridiam.

La direction de Suez a exprimé son opposition vigoureuse à l'ensemble du projet, tandis que jeudi, le Premier ministre Jean Castex a estimé que l'opération "fai[sait] sens" d'un point de vue industriel.

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