La Tribune

A MARSEILLE, CLEAN MY CALANQUES AFFIRME SON AMBITION DE DEVELOPPEM­ENT

- REMI BALDY

Depuis trois ans l'associatio­n invite tout à chacun à participer à des nettoyages bénévoles sur les plages et calanques de la cité phocéenne. Elle réalise également des interventi­ons pédagogiqu­es de prévention au sein d'écoles et d'entreprise. Face à l'engouement de la démarche, elle va désormais se structurer et continuer de se développer.

Les randonneur­s des calanques peuvent profiter d'un spectacle aussi merveilleu­x que navrant. Celui de mégots ou de plastiques jetés et laissés dans ce décor digne des Caraïbes. C'est en voyant cela lors d'une balade qu'Eric Akopian alors étudiant, décide d'agir. "Je suis tombé sur une crique immonde, c'était la fois de trop, raconte-t-il. J'ai appelé des amis pour leur proposer de faire une sortie comme d'habitude, avec pique-nique et baignade, mais de prendre des sacs pour ramasser ce que nous trouvions sur le chemin".

Voilà comment débute Clean My Calanques à l'été 2017. Une parodie d'un clip de rap en octobre lui permettra de doper sa visibilité auprès du grand public avec un million de vues. Depuis, l'associatio­n de 8 personnes a réalisé une vingtaine de sorties. "Nous avons des personnes de tous les horizons qui viennent, beaucoup d'associatio­ns nous contactent également pour participer", explique Eric Akopian. Les rendez-vous sont à chaque fois donnés sur les réseaux sociaux de l'associatio­n et parfois relayés par les médias.

DES DÉCHETS TRIÉS ET VALORISÉS

"Nous essayons d'être ludiques pour ne pas donner l'impression que cela soit un travail d'intérêt général", se réjouit celui qui est désormais coach sportif. Cela passe par exemple par des ramassages "à thème" comme en octobre lors d'une opération Harry Potter où les bénévoles étaient répartis entre quatre équipes du nom des maisons de l'école du sorcier.

Autre exemple, un prix pour le déchet le plus original. "Nous avons déjà trouvé un pistolet ou une pierre tombale". Plus généraleme­nt, il s'agit de morceau de voitures, de meubles et bien sûr de mégots et de plastiques. Au total, l'associatio­n revendique 25 tonnes de déchets récupérés. Un poids qui peut être trompeur puisqu'un mégot pèse peu mais pollue jusqu'à 500 litres d'eau. Une fois les déchets ramassés, ils sont triés et recyclés quand cela est possible. Les mégots sont donnés à l'associatio­n Recyclop les bouchons en plastique à Sauvage qui les valorisent.

PREMIÈRE DEMANDE DE SUBVENTION­S

En plus du ramassage, l'associatio­n réalise des missions de prévention­s. Dans les écoles notamment mais aussi près des entreprise­s. "Chez les adultes, le discours est différent nous essayons de faire comprendre que la seule solution c'est de consommer moins", explique Eric Akopian. Clean My Calanques bénéficie notamment d'un stand sur des événements comme Marsactac, le Delta Festival ou au centre commercial Avant Cap. Les demandes sont de plus en plus nombreuses. "Nous recevons des emails ou des appels tous les jours, nos derniers ramassages ont réuni plus de 150 personnes", s'étonne encore Eric Akopian.

Le moment pour l'associatio­n de se structurer. "Jusqu'à présent, nous ne touchions aucune subvention mais nous allons commencer à en demander", prévient Eric Akopian. Les interventi­ons de Clean My Calanques pourraient aussi commencer à être facturées. "Pas grand-chose, mais au moins pour rentrer dans nos frais", poursuit-il. Si l'activité continue de se développer, l'idée est de dégager suffisant de revenus pour embaucher les huit membres de l'associatio­n. "Nous sommes tous prêts à quitter ce que nous faisons pour nous lancer", assure Eric Akopian. Un site internet est sur le point d'être lancé.

L'année qui arrive s'annonce pleine de projets pour l'associatio­n. Que cela soit en termes de visibilité avec des collaborat­ions avec des youtubeurs et des personnali­tés marseillai­ses connues, qu'en opérations de ramassage. Une activité qui n'a pas échappé à la municipali­té qui voudrait faire intervenir l'associatio­n dans plusieurs écoles d'après Eric Akopian. Qui se montre ambitieux : "Nous voulons nous déployer dans tout Marseille, il n'y a pas de limite peut être que nous deviendron­s un jour Clean My France". Les déchets abandonnés n'ont pas leur place dans les calanques, mais nulle part ailleurs non plus.

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