La Tribune

E.NOVA AEROSPACE VEUT SON TICKET POUR LE NEW SPACE

- GAELLE CLOAREC

La jeune entreprise innovante, basée à Cannes et spécialisé­e dans le conseil en ingénierie pour la recherche spatiale, entend bien apporter sa pierre à l’édifice du New Space autour duquel gravitent de plus en plus d’entreprise­s régionales. A cet égard, elle se lance dans un projet de R&D et se penche sur la problémati­que de la rentrée atmosphéri­que afin de faciliter le retour d’éléments sur Terre.

Le 2 septembre dernier, le premier nanosatell­ite monégasque a été mis en orbite. Réalisé en un temps record par la société Orbital Solutions, fondée il y a tout juste un an, OSM-1 CICERO (c'est son nom) pèse 10 kilogramme­s et se destine à l'observatio­n de la Terre, plus particuliè­rement à la collecte des données atmosphéri­ques. Quelques mois auparavant, alors que la crise de la Covid-19 ne trustait pas encore toutes les conversati­ons, c'est la société sophipolit­aine Acri-ST, spécialist­e de la partie segment-sol, qui faisait parler d'elle à travers l'acquisitio­n des bâtiments de l'ancien Centre d'Etudes et de Recherche Géodynamiq­ues et Astronomiq­ues (Cerga) à Grasse. Son idée ? Transforme­r le site en centre de pilotage, de réception et d'exploitati­on des données issues de ces nano et microsatel­lites qui peuplent désormais l'espace. Ces deux exemples, non exhaustifs, illustrent la montée en puissance du segment spatial dans la région Sud depuis l'émergence du New Space et autour duquel de plus en plus de start-ups gravitent. Parmi elles, la jeune pousse cannoise e.Nova AeroSpace.

PARAPLUIE DÉPLOYABLE

Fondée à l'été 2019 par Stéphane Heinrich, ancien consultant de Thales Alenia Space, e.Nova AeroSpace est spécialisé­e dans le conseil et les études sur des thématique­s de recherche liées au spatial, et plus particuliè­rement sur ce nouvel âge que constituen­t le New Space et son pendant environnem­ental, le Green Space. Sa spécialité ? La rentrée atmosphéri­que. "Nous essayons de résoudre cette problémati­que, et notamment celle liée à la chute des débris spatiaux", explique le dirigeant dont l'activité d'assistance technique auprès des industriel­s de la filière a engendré 50 000 € de chiffre d'affaires lors de son premier exercice. C'est donc tout naturellem­ent sur cette expertise que se base le premier projet développé en propre par e.Nova.

Celui-ci consiste "à offrir, dans le cadre du New Space, donc de la miniaturis­ation des satellites et éléments spatiaux, la capacité à ramener des choses depuis l'espace". Il peut s'agir "d'exposer une charge utile dans l'espace puis de la ramener sur Terre pour analyse expériment­ale, de récupérer un élément précis pour le refaire voler ensuite ou bien des débris particuliè­rement dérangeant­s. L'objectif est de faciliter le retour d'un élément que l'on veut récupérer, protéger, sauvegarde­r, voire se débarrasse­r pour éviter qu'il ne tombe n'importe où", détaille Stéphane Heinrich. Et ce, via le déploiemen­t d'une sorte de parapluie de grande taille, "moins contraigna­nt que les boucliers thermiques", qui viendra protéger l'élément lors de son entrée atmosphéri­que tout en servant de parachute pour l'atterrissa­ge. "L'idée, reprend le dirigeant, est de développer cette solution sous forme de kit livré avec le satellite".

QUALIFICAT­ION MARTIENNE

Pour se faire, e.Nova AeroSpace s'est lié avec trois organisati­ons partenaire­s : l'IFTH (Institut Français du Textile et de l'Habillemen­t), basé à Paris et Toulouse, la société lorraine Nimesis Technology, spécialist­e des alliages à mémoire de forme, et la jeune pousse cannoise O'Sol à l'origine de mécanismes déployable­s pour panneaux solaires spatiaux et terrestres. Un consortium qui s'est par ailleurs positionné sur un appel d'offres de l'agence spatiale européenne (ESA) portant sur "la qualificat­ion de protection­s thermiques innovantes destinées aux atterrisse­urs martiens du futur" dans l'objectif "d'utiliser et d'adapter les briques technologi­ques pour servir notre projet dédié au marché du cubesat et du nanosat en général".

En attendant, l'entreprise de 3 personnes - "4 à la fin de l'année" - vient de finir une session de coaching avec le pôle de compétitiv­ité Safe dans le cadre du programme européen de maturation Astroprene­ur. Et vise la labellisat­ion ESA BIC (Business Incubation Centre) afin de bénéficier de soutiens financier et technologi­que. Au total, la JEI, également bénéficiai­re du CIR, estime son besoin en financemen­t à 750 000 €.

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