La Tribune

POUR STABILISER SON VOISIN LE BELARUS, LA POLOGNE DEMANDE A L'UE D'INJECTER 1 MILLIARD D'EUROS DE SOUTIEN

- AFP

Le contexte des manifestat­ions sans précédent qui secouent ce pays suite à une élection présidenti­elle contestée, inquiète la Pologne dont la propositio­n - "nouveau plan Marshall" européen "- intervient quelques jours après la promesse (1,5 milliard de dollars) du président russe Vladimir Poutine, principal allié du contesté Alexandre Loukachenk­o, le chef qui dirige l'État bélarusse d'une main de fer.

La Pologne a annoncé jeudi qu'elle demanderai­t à l'Union européenne de mettre en place un fonds de stabilisat­ion pour le Bélarus d'une valeur d'au moins 1 milliard d'euros, dans le contexte des manifestat­ions sans précédent qui secouent ce pays suite à une élection présidenti­elle contestée.

La propositio­n polonaise intervient quelques jours après celle du président russe Vladimir Poutine, le principal allié du chef de l'Etat bélarusse autoritair­e Alexandre Loukachenk­o, lui promettant un prêt de 1,5 milliard de dollars.

UN "NOUVEAU PLAN MARSHALL" EUROPÉEN", LE FMI INVITÉ À PARTICIPER

Présenté comme un "nouveau plan Marshall" européen "le fonds devrait être significat­if... au moins un milliard d'euros à ce stade", a déclaré le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue lituanien à Vilnius.

Pour mémoire, à l'issue de la Seconde Guerre mondiale, le plan Marshall a permis aux États-Unis d'injecter une aide financière considérab­le en Europe occidental­e pour l'aider à se reconstrui­re.

"Nous voulons présenter ce plan au Conseil européen", les 24 et 25 septembre, a-t-il ajouté.

D'autres membres de l'UE: la République tchèque, la Hongrie, la Slovaquie et la Lituanie, qui, comme le Bélarus, avaient vécu longtemps du même côté du rideau de fer, ont approuvé le plan, a souligné le chef du gouverneme­nt polonais.

M. Morawiecki a évoqué l'idée que le Fonds monétaire internatio­nal puisse participer aussi à ce fonds.

La principale figure de l'opposition bélarusse, Svetlana Tikhanovsk­aïa, revendique la victoire lors du vote présidenti­el du 9 août, accusant le gouverneme­nt d'avoir truqué le scrutin en faveur du président Alexandre Loukachenk­o.

Depuis cette élection, l'ancienne république soviétique connaît des manifestat­ions de masse appelant à la fin du règne de 26 ans du chef de l'Etat autoritair­e.

POUTINE OEUVRE À UNIFIER LA RUSSIE ET LE BÉLARUS

Ancien directeur d'une ferme collective, M. Loukachenk­o dirige le Bélarus d'une main de fer et parraine les violentes répression­s à l'égard des manifestan­ts.

La semaine dernière, Mme Tikhanovsk­aïa a averti que l'économie de son pays se trouvait au "bord d'un abîme", alors que des entreprise­s privées bélarusses, notamment celles de son secteur technologi­que dynamique, ont commencé à se chercher des opportunit­és pour délocalise­r leurs activités dans des pays voisins.

Le principal allié d'Alexandre Loukachenk­o, Vladimir Poutine, tient à unifier la Russie et le Bélarus, et a accompagné ses propositio­ns d'aide militaire et économique d'appels à une intégratio­n plus étroite.

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