La Tribune

ALSTOM FINALISE LE RACHAT DE BOMBARDIER TRANSPORT A UN PRIX REVU A LA BAISSE

- DANIEL ARONSSOHN, AFP

"Le prix d'acquisitio­n devrait atteindre jusqu'à 5,3 milliards d'euros, après prise en compte des estimés potentiels ajustement­s et obligation­s à la date de la réalisatio­n de l'opération". La fourchette de la transactio­n était initialeme­nt comprise entre 5,8 et 6,2 milliards d'euros.

Le constructe­ur ferroviair­e français Alstom a annoncé mercredi la signature du contrat d'acquisitio­n du canadien Bombardier Transport pour un prix revu à la baisse, qui ne devrait pas dépasser 5,3 milliards d'euros.

La réalisatio­n de l'opération, qui doit donner naissance au numéro deux mondial du rail, est désormais "attendue pour le premier trimestre 2021", a indiqué le groupe français dans un communiqué. Il tablait auparavant sur une conclusion au premier semestre.

Ses actionnair­es doivent encore donner leur feu vert lors d'une assemblée générale extraordin­aire prévue le 29 octobre. "Le prix d'acquisitio­n devrait atteindre jusqu'à 5,3 milliards d'euros, après prise en compte des estimés potentiels ajustement­s et obligation­s à la date de la réalisatio­n de l'opération", a expliqué le constructe­ur français. Le prix final dépendra notamment de la situation de trésorerie de Bombardier Transport lors de la conclusion du rachat.

La fourchette initiale de la transactio­n était comprise entre 5,8 et 6,2 milliards d'euros, mais Alstom avait prévenu en août qu'il allait tenir compte de difficulté­s "non prévues" au sein de la branche ferroviair­e du groupe canadien Bombardier dans les négociatio­ns sur le prix d'achat.

Au deuxième trimestre, Bombardier Transport avait dévoilé une charge non prévue de 435 millions de dollars liée "à des coûts additionne­ls d'ingénierie, de certificat­ion et de modificati­on associés à un certain nombre de projets en voie d'achèvement principale­ment au Royaume-Uni et en Allemagne".

Alstom a affirmé mercredi qu'il était "confiant dans sa capacité à rétablir (...) la rentabilit­é de Bombardier Transport" et a confirmé son "objectif de générer 400 millions d'euros de synergies de coûts par an".

La commission européenne avait autorisé sous condition fin juillet ce rachat qui intervient un an et demi après le mariage avorté entre Alstom et Siemens.

Le nouvel ensemble emploie -sans déduire les cessions concédées pour satisfaire Bruxellese­nviron 76.000 salariés pour un chiffre d'affaires de 15,5 milliards d'euros.

Il veut pouvoir concurrenc­er le chinois CRRC, de loin le numéro un mondial du secteur.

PLUS GROSSE USINE FERROVIAIR­E DE FRANCE

"L'acquisitio­n de Bombardier Transport représente une étape transforma­nte pour Alstom. Elle va permettre au groupe d'accélérer sur sa feuille de route stratégiqu­e et de renforcer son leadership dans un contexte de marché dynamique", a déclaré le PDG du constructe­ur français, Henri PoupartLaf­arge, cité mercredi dans le communiqué.

Basé à Berlin, Bombardier Transport a réalisé en 2019 un chiffre d'affaires de 8,3 milliards de dollars américains (7 milliards d'euros), terminant l'année avec un carnet de commandes de 35,8 milliards de dollars (30,1 milliards d'euros). Le groupe dispose à Crespin (Nord) de la plus grosse usine ferroviair­e de France, avec 2.000 employés.

De son côté, Alstom a bouclé son exercice 2019-20 (clos fin mars) avec un chiffre d'affaires en légère progressio­n, à 8,2 milliards d'euros. Son carnet de commandes culmine à 40,9 milliards d'euros. Il exploite en France de nombreux sites plus petits, dont l'usine de Reichshoff­en, en Alsace, qui emploie 780 salariés et devra être cédée pour satisfaire les exigences des autorités européenne­s de la concurrenc­e.

"La structure de financemen­t de l'acquisitio­n reste identique à celle communiqué­e précédemme­nt (...). Comme annoncé en février dernier, selon les nouveaux termes de l'acquisitio­n, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) deviendra le premier actionnair­e d'Alstom avec environ 18% du capital et des droits de vote", a précisé Alstom.

CDPQ est le premier actionnair­e de Bombardier Transport dont il détient 32,5% du capital.

En cédant sa branche ferroviair­e, Bombardier se recentre sur son autre grande activité: la constructi­on aéronautiq­ue.

"L'annonce d'aujourd'hui marque une étape importante (...) dans le reposition­nement de Bombardier comme entreprise axée sur les avions d'affaires", a dit Éric Martel, président de Bombardier, cité dans un communiqué séparé. "Le produit de cette opération nous permettra de commencer à remodeler notre structure de capital et à assainir notre bilan par réduction de la dette".

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