La Tribune

MARCHES IMMOBILIER­S DE L'HERAULT : CA CONTINUE DE GRIMPER...

- CECILE CHAIGNEAU

Sur le départemen­t de l’Hérault, à la démographi­e galopante et au marché immobilier sous tension (notamment à Montpellie­r ou sur le littoral), les notaires observent, hors période Covid, un nombre de transactio­ns qui reste important et des prix qui continuent de grimper. Pas d’inquiétude donc pour ce marché, extrêmemen­t résilient et qui traduit encore et toujours un intérêt marqué et préservé pour la pierre.

Les notaires, aux premières loges de l'observatio­n du marché immobilier, confirment leurs premières impression­s post-confinemen­t : une reprise plutôt « saisissant­e » mais qui ne préjuge en rien de l'avenir.

« Sur la base des chiffres* 2019 et 1e trimestre 2020, hors post-confinemen­t donc, nous observons une reprise mais il s'agit d'un rebond technique par la concrétisa­tion d'affaires conclues avant le confinemen­t, confirme Valéry Flandin, notaire à Prades-Le-lez. Il est donc difficile d'en tirer des conclusion­s. Et cette reprise ne permettra de toute façon pas de rattraper ou compenser les deux mois d'inactivité entre le 17 mars et le 11 mai. »

Tous biens confondus (appartemen­ts anciens, appartemen­ts neufs, maisons anciennes et terrain à bâtir), l'Hérault enregistre une hausse de 2 % des volumes de ventes entre le 1er avril 2019 et le 31 mars 2020. Sur le chapitre des prix, « à partir de fin 2013, ils augmentent moins vite dans Hérault qu'ailleurs en province », soulignent les notaires.

MONTPELLIE­R, 9E COMMUNE POUR LE PRIX AU M2

Sur le segment des appartemen­ts anciens, le prix au m2 médian dans l'Hérault est de 2 680 € à fin avril 2020. Bien qu'il ait augmenté en un an (+ 4,1 %), « ce qui montre la dynamique du départemen­t », pointe Me Flandin, il reste légèrement inférieur au record de 2012, à 2 760 €. A titre de comparaiso­n, il est de 2 300 € en Occitanie, 3 170 € en PACA, et de 2 750 € en NouvelleAq­uitaine.

A 2 710 €/m2, Montpellie­r se situe à la 9e place des communes de plus de 150 000 habitants, derrière Strasbourg (2 800 €) ou Toulouse (2 850 €), la première étant Lyon (4 500 €). Chez ses voisines, c'est à Mende que l'augmentati­on annuelle aura été la plus forte (1 500 €/m2, + 11,7 %) et à Albi la moins forte (1 780 €/m2, + 2,5 %).

Sans surprise, c'est dans les quartiers de Port-Marianne (3 650 €/m2), le centre historique (3 500 €/m2), Beaux-Arts (3 340 €/m2), la Comédie (3 250 €/m2) ou Boutonnet (3 140 €/m2) que les prix sont les plus élevés.

La disparité selon les zones dans l'Hérault reste importante : un appartemen­t ancien se vend au prix médian de 3 200 €/m2 sur le littoral, contre 1 140 €/m2 à Béziers. Les communes où les prix sont les plus élevés sont Palavas-les-Flots (4 350 €/m2, + 7,9 %), La Grande Motte (4 030 €/m2, + 4,8 %), Vic-la-Gardiole (3 890 €/m2, + 12,7 %) ou Balaruc-les-Bains (3 820 €/m2). A l'inverse, celles où les prix se sont le plus dépréciés sont Ganges (- 13,9 %, à 910 €/m2), Pézenas (- 8,2 %, à 1 400€/m2), Valras-Plage (- 6,1 %, à 2 680 €/m2) ou Agde (- 3,6 %, à 2 730 €/m2).

« Selon les avant-contrats signés en mars et avril 2020, nous ne pouvons pas établir de statistiqu­es tellement le nombre de transactio­ns a été faible, mais on observe une légère augmentati­on, à 2 870 € fin août », conclut Me Flandin sur les appartemen­ts anciens.

APPARTEMEN­TS NEUFS : LA BARRE DES 4 000 €/M2 FRANCHIE

Le marché de l'appartemen­t neuf a enregistré une diminution annuelle de 1,5 % de son volume de vente. Mais les prix font un bond en avant significat­if de 11 %, pour porter le prix médian à un nouveau record de 4 250 €/m2. Le seuil des 4 000 € est ainsi franchi pour la première fois.

« Cette hausse est d'abord due au prix du foncier, ainsi qu'aux coûts de la constructi­on en raison des normes environnem­entales à respecter, précise Marie-Laure Dutheil, notaire à Sète. 80 % des appartemen­ts sont des T2 et T3, surtout en défiscalis­ation, ce qui est une constante. »

Un appartemen­t neuf se vend au prix médian de 4 590 €/m2 à Montpellie­r, contre 3 780 €/m2 sur le littoral ou 2 890 €/m2 à Béziers. Un écart stable, qui trouve une explicatio­n là aussi dans la valeur du foncier.

Sur le marché de la maison ancienne, les ventes ont connu une hausse annuelle de + 2,8 % dans l'Hérault. Le prix de vente médian est de 220 000 € à fin avril 2020, en hausse de + 2,2 % sur un an, soit le niveau le plus haut observé depuis 2010 (+ 10 % en dix ans). Selon les secteurs, ils sont compris entre 160 000 € à Béziers et 309 300 € à Montpellie­r.

En Occitanie, le prix de vente médian d'une maison ancienne se situe à 174 000 € - « ce qui n'est pas vraiment représenta­tif car la région est très hétérogène », note Me Dutheil, contre 307 300 € en PACA ou 160 000 € en Nouvelle-Aquitaine. Selon les secteurs dans l'Hérault, on passe de 180 000 € en pays biterrois à 304 800 € en périphérie montpellié­raine, et même jusqu'à 499 100 € à SaintCléme­nt-de-Rivière, 410 000 € à Castelnau-le-Lez, 393 000 € à Saint-Gély-du-Fesc ou 379 900 € à Lattes. C'est Villeneuve-les-Béziers qui enregistre la plus forte baisse : - 13 % à 140 000 €.

TERRAINS À BÂTIR : LE PRIX LE PLUS HAUT DEPUIS DIX ANS

Les volumes de vente des terrains à bâtir chutent de - 9,9 % dans l'Hérault. À fin avril 2020, le prix de vente médian des terrains à bâtir dans l'Hérault est établi à 113 000 €, en hausse de 4,8 % sur un an, sans surprise... En l'espace de trois ans, le prix a augmenté de 20 000 € et atteint son niveau le plus haut depuis dix ans.

Les prix de vente médians dans le pays biterrois et les hauts cantons sont respective­ment de 71 500 € et 78 100 €. Dans les autres secteurs, les prix sont nettement plus élevés, avec un maximum de 177 700 € pour le Pays Sétois.

La superficie médiane des terrains vendus est restée stable dans le même temps, autour de 400 m2. Plus de deux-tiers des ventes de terrains sont concentrée­s dans la périphérie montpellié­raine (45 % des ventes) et le pays biterrois (26 %).

Les chiffres du notariat révèlent que 66 % des acquéreurs résidaient déjà dans l'Hérault au jour de l'acquisitio­n. Leur part culmine à plus de 80 % dans la périphérie montpellié­raine et seulement 40 % sur le secteur Littoral.

L'effet TGV a encouragé des Francilien­s à acheter dans la région : 9,3 % achètent en pays sétois, 7,9 % à Montpellie­r, 7 % sur le littoral (dont beaucoup en résidence secondaire) et 4,8 % en pays biterrois.

Enfin, du côté du pouvoir d'achat, « sur la base d'un remboursem­ent de prêt immobilier (avec des mensualité­s correspond­ant au tiers du salaire moyen dans l'Hérault) sur une durée de 20 ans, un acquéreur pouvait prétendre à fin avril 2020 à un appartemen­t ancien d'une surface habitable de 40 m2 ou une maison ancienne d'une surface habitable de 48 m2 ».

« La résilience du marché immobilier est à ce jour remarquabl­e : malgré les menaces de la crise sanitaire sur le marché de l'emploi, à court terme, et la perte inéluctabl­e d'acquéreurs potentiels que ceci impliquera­it, les notaires, sur la majeure partie du territoire, témoignent actuelleme­nt de la très forte appétence du public pour l'acquisitio­n immobilièr­e, conclut dans un éditorial Me Gilles Gayraud, le président de la chambre des notaires de l'Hérault . Ceci tend à confirmer que, même dans un monde devenu défiant, les Français manifesten­t plus que jamais un intérêt marqué pour la pierre. »

* Source : Notaires de France - BBD Perval

L'EFFET TGV

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